Réfugiés Balkans | Les dernières infos • l’Italie licencie le personnel des centres en Albanie

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La route des Balkans reste toujours l’une des principales voies d’accès l’Union européenne, pour les exilés du Proche et du Moyen Orient, d’Afrique ou d’Asie. Alors que les frontières Schengen se ferment, Frontex se déploie dans les Balkans, qui sont toujours un « sas d’accès » à la « forteresse Europe ». Notre fil d’infos en continu.

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L’Italie licencie le personnel des centres en Albanie

14 février - 10h35 :Plus d’une centaine de travailleurs de l’organisation qui gère les centres de migrants installés en Albanie par l’Italie vont être licenciés, selon des informations parues dans la presse italienne. La lettre de licenciement obtenue par le journal Il Domani indique que tous les employés de l’ONG italienne MediHospes, qui gère actuellement le centre, seront licenciés à partir du 15 février 2025, « jusqu’à nouvel ordre ». Alors qu’il n’y a pas eu d’appel d’offres public, MediHospes a remporté l’année dernière le contrat de 151,5 millions d’euros pour la gestion des centres de Gjader et de Shengjin. Pourtant, au mois dernier, aucun contrat n’avait été signé entre l’ONG et la préfecture.

Ces licenciements interviennent après la dernière tentative du gouvernement de limiter les centres aux expulsions uniquement, après des mois de revers judiciaires qui bloquent leur mise en œuvre depuis octobre.

L’Italie essaie de sauver ses centres en Albanie

10 février - 15h30 : L’Italie s’efforce de reclasser ses centres de gestion des migrants en Albanie en simples « centres de rapatriement », afin d’éviter de nouveaux obstacles juridiques. Le projet a en effet coûté la bagatelle de 653,5 millions d’euros, malgré trois décisions de justice négatives consécutives.

L’affaire a été renvoyée vers la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour une décision finale, attendue le 25 février. Pour contourner les obstacles judiciaires, le gouvernement prévoit de limiter les centres aux seules expulsions. S’ils étaient reclassés, les centres de Shengjin et de Gjader, initialement conçus pour traiter les migrants interceptés en mer, serviraient à détenir les migrants en situation irrégulière déjà en Italie — y compris ceux qui se trouvent dans les camps et les centres d’accueil en attendant leur expulsion. « Nous allons de l’avant, nous n’abandonnerons pas le travail en Albanie », a déclaré lundi à Rome le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani.

L’Allemagne veut que les demandeurs d’asile reconnus en Grèce y retournent

10 février - 19h30 : Le gouvernement allemand poursse les demandeurs d’asile déjà reconnus comme réfugiés en Grèce puiàsent y retourner. L’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) a commencé à envoyer des lettres d’information aux personnes qui ont déjà obtenu un statut de protection en Grèce et qui poursuivent une autre procédure d’asile en Allemagne ou dont la demande en Allemagne a été déclarée irrecevable.

Ces lettres indiquent notamment à leurs destinataires que dans les premiers mois suivant leur retour, les réfugiés déjà reconnus en Grèce bénéficieront d’un logement, de nourriture et d’une assistance sociale, le cas échéant. De plus, des programmes d’intégration sont également mis en place pour faciliter l’intégration des réfugiés de retour, a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur - notamment des cours de langue et une aide à la recherche d’un emploi. Cette mesure visant à inciter certains demandeurs d’asile à retourner en Grèce intervient dans un contexte d’appels à limiter l’immigration vers l’Allemagne à l’approche des élections générales.

Les États-Unis veulent renvoyer 170 illégaux en Bosnie-Herzégovine

6 février - 9h50 : Le ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, Elmedin Konaković, a confirmé qu’il avait reçu une « demande urgente » d’accepter le retour de six citoyens de Bosnie-Herzégovine qui résideraient illégalement aux États-Unis. Il a expliqué qu’ils avaient reçu des instructions « urgentes » de l’ambassade des Etats-Unis à Sarajevo pour que l’ambassade de Bosnie-Herzégovine à Washington agisse et délivre des documents de voyage à six personnes. « Ce qui est un peu inquiétant », ajoute le diplomate, « c’est l’annonce selon laquelle il pourrait s’agir d’un nombre beaucoup plus important, d’environ 170 personnes. »

Plus de 300 000 citoyens de Bosnie-Herzégovine vivraient aux États-Unis, la plupart d’entre eux étant arrivés pendant et après la guerre dans les années 1990. La plupart d’entre eux résident légalement et sont citoyens américains. Ces dernières années, les États-Unis en ont expulsé des dizaines, après avoir révoqué leur citoyenneté au cours d’une procédure judiciaire pour avoir « fourni des informations incorrectes » sur leur passé de guerre lors de leur processus d’immigration. Beaucoup d’entre eux ont été extradés à la demande du parquet de Bosnie-Herzégovine et inculpés et reconnus coupables de crimes de guerre commis pendant la guerre dans les années 1990.

Naufrage de Pylos : un rapport indépendant accable les gardes-côtes grecs

5 février - 17h15 : Le médiateur de la République hellénique a rendu lundi son rapport sur la responsabilité des gardes-côtes grecs dans le naufrage de Pylos qui a fait plusieurs centaines de morts en juin 2023. Après un an et demi d’enquête et la publication d’un rapport de 148 pages, Andreas Pottakis a recommandé dans un communiqué de presse des sanctions contre huit gardes-côtes impliqués dans le naufrage de Pylos, ayant causé la mort de plusieurs centaines de migrants, en 2023, en Grèce.

« La conclusion de l’Autorité Indépendante fait état d’indications claires concernant huit officiers supérieurs quant à leur connaissance et à leur négligence du risque pour la vie, la santé et l’intégrité physique des étrangers à bord du navire de pêche Adriana », écrit-il dans son rapport.

Les conclusions d’Andreas Pottakis ont été transmises au ministre grec de la Marine marchande pour d’éventuelles poursuites, a indiqué le bureau du Médiateur, mais le ministre regrette de ne pas avoir eu accès à certaines pièces cruciales de l’enquête, notamment les conversations enregistrées entre le capitaine et la salle des opérations des gardes-côtes ou encore les caméras de surveillance du bateau.

La justice italienne annule une nouvelle fois le transfert de migrants en Albanie

3 février - 13h45 : C’est un nouveau camouflet pour la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Samedi 1er février, 43 migrants ont quitté en bateau le port albanais de Shëngjin pour l’Italie. La justice italienne avait annulé la veille leur transfert vers ce pays.

C’est la troisième fois que les juges italiens mettent en échec l’envoi de migrants en Albanie. Ce projet de délocalisation porté par la dirigeante d’extrême droite a pour but de confier à Tirana le traitement des demandes d’asile des personnes interceptées en Méditerranée, et d’accélérer le rapatriement des exilés déboutés. Vendredi, la Cour d’appel de Rome a, une nouvelle fois, renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Les juges italiens refusent ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie, préférant remettre cette décision à la justice européenne.

L’Italie rejette les demandes d’asile des 43 personnes transférées en Albanie

31 janvier - 21h45 : Les autorités italiennes ont rejeté jeudi 30 janvier les demandes d’asile des 43 migrants transférés en Albanie, dans une procédure accélérée critiquée par les ONG, car ils n’ont pas pu bénéficier d’une assistance juridique appropriée.

« La commission agit clairement conformément au désir exprimé par le gouvernement de refuser les demandes d’asile, en violation du droit international, européen et constitutionnel », a déclaré le Tavolo asilo e immigrazione (Tai), principal réseau de la société civile engagé dans la promotion et la défense des droits des migrants, créé en collaboration avec le Groupe de contact parlementaire sur l’immigration.

Bulgarie : Frontex est en charge des « retours volontaires »

30 janvier - 7h45 : En mars 2023, la Commission européenne et les autorités bulgares ont lancé un projet pilote d’aide aux retours volontaires depuis ce pays, récemment entré dans l’espace Schengen. Alors que c’est généralement l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui est en charge des retours volontaires de migrants, la Commission européenne a chargé Frontex de cette mission dans le cadre du Pacte asile et migration signé en 2024. Mis en place à partir de mars 2024, le projet suscite l’inquiétude de nombreux observateurs en raison des violations de droits fondamentaux observées en Bulgarie. L’enquête d’InfoMigrants.

Quatre mineurs et adulte vulnérable rapatriés d’Albanie en Italie

29 janvier - 8h25 : Quatre mineurs et un adulte vulnérable ont été renvoyés en Italie. Ils faisaient partie du groupe de 49 demandeurs d’asile transférés la veille au port albanais de Shengjin par le patrouilleur Cassiopea. L’examen de la situation de leurs 44 compagnons se poursuit, en attendant une décision de la justice italienne.

L’Italie relance les transferts en Albanie

28 janvier - 10h : Deux mois après l’échec des premiers transferts de demandeurs d’asile vers l’Albanie, Rome a repris, dimanche 26 janvier, ces envois controversés, et le patrouilleur Cassiopea est arrivé ce mardi matin à 7h30 au port de Shengjin.

« Après les opérations d’examen des conditions des personnes interceptées, 49 citoyens étrangers ont été embarqués sur le navire Cassiopea pour être transférés dans les centres en Albanie, où auront lieu les procédures d’accueil, de rétention et d’examen de chaque cas particulier », a affirmé un communiqué du ministère de l’Intérieur. Ces exilés avaient été secourus en mer par les gardes-côtes italiens quelques heures plus tôt, près de Lampedusa, au sud de la Sicile. Il s’agit principalement de ressortissants du Bengladesh, mais aussi d’Égypte, de Côte d’Ivoire et de Gambie.

Le ministère se félicite du fait que 53 autres personnes ont présenté leur passeport afin d’éviter d’être transférées en Albanie. Cela permet d’accélérer la procédure d’identification et d’examen de leurs cas, augmentant ainsi « la possibilité de rapatrier ceux qui n’ont pas le droit de rester dans l’UE. »

Grèce : à Samos, les droits des demandeurs d’asile systématiquement violés

24 janvier - 18h15 : Un rapport publié le 21 janvier montre les autorités grecques auraient installé une « infrastructure de surveillance » dans le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Samos, passant par la confiscation des téléphones, l’utilisation de drones, de vid éosurveillance, de systèmes d’intelligence artificielle et de numérisation biométrique. Selon le rapport, ceci équivaut à une « opération secrète contre les demandeurs d’asile et à une utilisation invasive de la technologie dans le centre d’accès contrôlé fermé de Samos ».

54% said they felt distressed, vulnerable, or unsafe.

Greek police deny the practice, but testimonies + Frontex emails tell another story

📖 Full report with @Border_Violence :
ihaverights.eu/samos-border... (3/3)

[image or embed]

— I Have Rights. (@ihaverights.bsky.social) 24 janvier 2025 à 15:23

Ce rapport a été réalisé deux ONG, I Have Rights, basée à Samos, et Border Violence Monitoring Network. Les auteurs ont parlé à 59 résidents actuels et anciens du CCAC ainsi qu’à sept personnes qui y travaillent ou y ont travaillé. 78% des personnes interrogées étaient des hommes. Ils étaient âgés de 18 à 64 ans et venaient de 17 nationalités, dont la Sierra Leone, l’Afghanistan et la Syrie.

88 % des personnes interrogées ont déclaré que leurs téléphones avaient été confisqués à leur arrivée au CCAC de Samos. En vertu du droit européen et national, la police exige un soupçon spécifique avant de pouvoir confisquer le téléphone d’une personne et tenter d’accéder à ses données. Presque tous les répondants ont confirmé qu’il y avait des caméras partout dans le camp, y compris dans les espaces publics comme les cuisines.

Bosnie-Herzégovine : un corps retrouvé près du poste-frontière d’Izačić

22 janvier - 18h : Le corps d’un ressortissant étranger, portant des marques de blessures, a été retrouvé tôt mardi matin aux abords du poste-frontière d’Izačić par la police du canton d’Una-Sana. Ce poste, non loin de Bihać, est un point de passage entre Bosnie-Herzégovine et Croatie. Le porte-parole de la police a indiqué qu’une autopsie avait été pratiqué et que des recherches étaient menées pour connaître les causes de son décès.

Grèce : sept morts dans un nouveau naufrage près de Samos

20 janvier - 18h40 : Sept personnes sont mortes au large des côtes de la Turquie, ont annoncé vendredi 17 janvier les autorités turques. Les victimes sont tombées à l’eau alors que les gardes-côtes turcs tentaient d’intercepter leur embarcation pneumatique. Trois corps sans vie ont été repêchés rapidement et quatre autres un peu plus tard dans la journée.

18 adultes et treize mineurs ont été secourus et sont sains et saufs, ont ajouté les autorités, précisant que les recherches pour retrouver d’éventuels naufragés avaient pris fin. Le groupe avait embarqué jeudi soir à proximité de la station balnéaire turque de Kusadasi, située à une quinzaine de kilomètres de l’île grecque de Samos. Malgré la courte distance qui sépare la Turquie de la Grèce à cet endroit, les naufrages sont nombreux.

Union européenne : priorité aux expulsions

18 janvier - 7h45 : En visite à Athènes, le nouveau Commissaire européen aux Affaires intérieures et aux migrations, l’Autrichien Magnus Brunner, a déclaré au Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis : « le sujet des retours est quelque chose que nous devons absolument tenir. » Il a souligné que l’UE envisagerait de mettre en œuvre son Pacte sur la migration et l’asile. Ce pacte a été adopté en mai 2024 après des années de négociations. Il consiste en un nouvel ensemble de politiques de gestion des migrations qui devraient établir une approche unifiée de la gestion des migrations en sécurisant les frontières extérieures, en simplifiant les procédures d’asile et en renforçant la solidarité entre les États membres.

« Dans le cadre d’un système d’asile et de migration fonctionnel, les personnes qui n’ont pas le droit légal de rester en Europe doivent être renvoyées. Soutenir les retours volontaires et la réintégration durable dans les pays d’origine est un objectif clé », a commenté un porte-parole de la Commission, ajoutant que comme l’a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en décembre, un cadre législatif plus solide dans le domaine des retours serait un objectif clé de l’UE.

PICUM, un groupe de défense des droits basé à Bruxelles qui se concentre sur les migrants sans papiers, a déclaré à InfoMigrants qu’il suivait les développements « avec inquiétude ». Il estime que l’absence d’une évaluation d’impact et de processus de consultation appropriés pourrait conduire le pacte à donner une fois de plus la priorité aux expulsions et au contrôle de l’immigration au détriment des droits de l’homme.

Grèce : des exilés marocains pris en otages par des trafiquants à Thessalonique

16 janvier - 16h : Neuf personnes ont été arrêtées lors d’une opération de police à Thessalonique. Le groupe, composé de huit Grecs et d’un Pakistanais, est accusé d’avoir retenu en otage sept migrants marocains. Les suspects auraient utilisé la violence physique contre les migrants, enregistré leurs actions en vidéo et exigé de l’argent des familles des Marocains.

C’est ce qu’ont rapporté plusieurs médias grecs, dont Ekathimerini, qui explique que les auteurs présumés ont gardé les victimes dans cette maison pendant deux jours exigeant 2000 euros par personne en guise de rançon. « Leur calvaire a pris fin lorsque la famille d’une victime a contacté les autorités », rapporte Ekathimerini, ce qui a conduit à l’arrestation des suspects et au sauvetage des otages. Les membres présumés du gang seraient désormais accusés d’enlèvement, d’extorsion, de trafic d’êtres humains et de crime organisé.

Selon Ellada24, les Marocains sont arrivés en Grèce en traversant le fleuve Evros depuis la Turquie avec l’aide d’un passeur inconnu. Ils auraient marché jusqu’à un point de ramassage voisin, d’où des « membres du gang » les auraient emmenés en voiture jusqu’à Thessalonique, à environ 300 kilomètres à l’ouest de la frontière gréco-turque.

Baisse drastique des entrées irrégulières dans l’UE selon Frontex

16 janvier - 12h : En 2024, Frontex a détecté 239 000 franchissements irréguliers des frontières de l’Union européenne, soit 38% de moins qu’en 2023. Une nette diminution qui s’explique par des passages beaucoup plus rares sur les routes migratoires des Balkans et de la Méditerranée centrale.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) compte, de son côté, 207 200 arrivées dans l’UE en 2024. Pour rappel, Frontex prend en compte les franchissements irréguliers de frontières, et non les individus. Une même personne peut donc être comptabilisée à plusieurs reprises, à chacune de ses tentatives de passage.

45 000 migrants ont transité par la Serbie en 2024

14 janvier - 19h : Le directeur du Centre de protection et d’assistance aux demandeurs d’asile, Radoš Đurović, a déclaré qu’en 2024, plus de 45 000 personnes ont migré de manière irrégulière à travers la Serbie. Cela représente une diminution d’environ 50 % par rapport à 2023, qui était l’année où le nombre de migrants à travers les Balkans occidentaux a le plus augmenté depuis 2016, avec 108 000 personnes par la Serbie, selon les données du Commissariat aux réfugiés.

« L’une des raisons pour lesquelles le nombre de migrants est plus faible dans les statistiques du Commissariat en 2024 est qu’ils ne comptent que les migrants qu’ils ont placés dans leurs structures d’hébergement », explique Radoš Đurović. Or, mi-2023, ces capacités ont été réduites à cinq camps opérationnels, sur un total de 17. « Aucun camp d’accueil de migrants n’a été ouvert en Voïvodine, à l’exception de Principovac, juste à la frontière avec la Croatie, qui accepte exceptionnellement les migrants mineurs sur demande spéciale. »

Radoš Đurović estime que la fermeture des camps et l’intervention de la police, ainsi que « la pratique de relocalisation des réfugiés et de retour des migrants depuis la Hongrie et d’autres voisins de l’UE, ont conduit à un changement dans les routes migratoires », tandis que les migrants sont devenus « invisibles » pour les institutions et les médias.

Moins de 20 000 migrants ont séjourné dans les centres d’accueil de Serbie en 2024

13 janvier - 11h50 : En 2024, 19 483 migrants ont séjourné dans les centres d’accueil et d’asile de Serbie, soit 82,10 % de moins qu’en 2023, a annoncé le Commissariat aux réfugiés et aux migrations. Les pays d’origine des migrants les plus représentés étaient la Syrie (38,19 %), l’Afghanistan (19,93 %), la Turquie (11,95 %), le Maroc (6,55 %) et l’Irak (3,44 %). Ils sont restés en Serbie en moyenne 14 jours.

Actuellement, 416 personnes sont hébergées dans sept centres d’accueil et d’asile. Le taux d’occupation actuel des centres est donc d’environ 13%.

Trois morts en Bulgarie : alertée, la police n’a rien fait pour les sauver

9 janvier - 21h : Les corps de trois jeunes migrants ont été retrouvés morts les 28 et 29 décembre dans le massif montagneux de la Strandzha, à un peu plus d’une heure de Bourgas. Les militants de l’ONG bulgare Mission Wings affirment avoir tenté de joindre la police à six reprises entre le 27 et le 28 décembre, en vain. La police des frontières bulgare nie les allégations de négligence délibérée et prétend avoir « réagi immédiatement à tous les signaux reçus, mais les alertes du 27 décembre contenaient des informations erronées ou trompeuses ». Ils ont reconnu que des corps avaient été retrouvés les 28 et 29 décembre, mais ont insisté sur le fait qu’ils se trouvaient « à des endroits différents de ceux indiqués le 27 décembre [par les militants] ».

No Name Kitchen a déclaré avoir retrouvé le premier corps le 28 décembre. Il s’agit d’un jeune Egyptien de 15 ans retrouvé à 20 mètres des coordonnées qu’elle avait reçues et transmises aux autorités bulgares. L’organisation a déclaré avoir appelé les autorités bulgares, qui sont arrivées et ont récupéré le corps, qui a ensuite été identifié par des proches à la morgue de Bourgas.

Des militants du Collectif Rotte Balcaniche Alto Vicentino ont déclaré avoir retrouvé le deuxième corps quelques heures plus tard aux coordonnées exactes qu’ils affirment avoir communiquées précédemment à la police. Ils ont de nouveau alerté la police, qui est ensuite arrivée sur place.Le troisième corps a été retrouvé le 29 décembre, deux jours après la première tentative de sauvetage. Selon les activistes, les coordonnées étaient les mêmes que celles qu’ils avaient partagées avec les autorités. Des images vues par BIRN montrent que des parties de ce corps ont été mangées par des animaux.

Bulgarie : la police a arrêté des volontaires italiens fin décembre

8 janvier - 18h20 : Trois membres du Collectif Rotte Balcaniche Alto Vicentino ont déclaré avoir été arrêtés en Bulgarie fin décembre pour avoir aidé trois jeunes migrants marocains. Simone Zito, professeur de lycée de Turin âgé de 38 ans, a publié le 4 janvier un message sur Facebook affirmant qu’il avait été arrêté avec deux autres collègues par les autorités bulgares fin décembre « pour avoir sauvé des vies humaines ».

Ils avaient gagné un bois où trois jeunes Marocains avaient demandé de l’aide. L’un d’eux était dans un état de « semi-conscience aux premiers stades de l’hypothermie ». « Il y avait de la terreur dans leurs yeux lorsque nous leur avons dit que pour appeler une ambulance et sauver leur ami, la police bulgare arriverait. Il a fallu beaucoup de temps pour les assurer que grâce à notre présence, ils ne seraient pas tabassés. mais emmenés dans un centre de détention pendant deux semaines, puis dans un camp où il leur serait possible de demander l’asile en Bulgarie », écrit Simone Zito.

Selon le message, les trois enseignants ont été emmenés par des agents de sécurité (deux auraient été menottés) au commissariat de police de Malko Tarnovo où ils ont été retenus dans une pièce vide et très sale. Ils ont été détenus pendant une nuit entière dans des conditions d’hygiène précaires avant d’être libéré le lendemain matin.

La Grèce refoule systématiquement les migrants selon la CEDH

7 janvier - 22h : La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dénonce ce mardi 7 janvier des pratiques systématiques de refoulement par les autorités grecques, qui renvoient de force des ressortissants de pays tiers de la région grecque d’Évros vers la Turquie.

Depuis le début des années 2010, la Grèce a été accusée à plusieurs reprises de pratiquer des refoulements, c’est-à-dire des opérations secrètes et non documentées de détention et d’expulsion de migrants et de demandeurs d’asile sans procédure régulière. Ces pratiques ont pris de l’ampleur lors de la crise migratoire de 2015-2016, pendant laquelle la Grèce est devenue un point d’entrée majeur pour les réfugiés venant de Syrie, d’Afghanistan et d’ailleurs. C’est la première fois que la CEDH se prononce sur les refoulements organisés par la Grèce, estimant qu’ils constituent une violation de la Convention européenne des droits de l’Homme.

La CEDH accuse la Grèce d’avoir refoulé illégalement et mis en danger une ressortissante turque

7 janvier - 15h30 : La CEDH a notamment statué ce mardi que la Grèce avait violé les droits d’une ressortissante turque illégalement refoulée vers la Turquie en 2019, ce qui a entraîné son emprisonnement pour des liens présumés avec le terrorisme.

En mars 2019, les tribunaux turcs l’avaient condamné à six ans et trois mois d’emprisonnement pour appartenance à une organisation « terroriste », en l’occurrence le réseau des sympathisants de Fethullah Gülen. Cette femme avait alors tenté de se réfugier en Grèce, mais a déclaré avoir été transférée dans un poste de police non identifié, où ses effets personnels, notamment ses chaussures, son argent et son téléphone portable, ont été confisqués.

Elle a déclaré à plusieurs reprises aux autorités grecques qu’elle demandait l’asile mais elle affirme avoir été transportée par camion en compagnie d’autres personnes vers un endroit proche de la rivière Evros, où ils ont été sortis du camion par des individus cagoulés. « Vers 23 heures, elle aurait été contrainte de monter à bord d’un petit bateau pneumatique pour être renvoyé en Turquie », indique la CEDH. Elle a été arrêtée par les autorités turques le 5 mai 2019 et envoyée dans une prison d’Izmir. La CEDH a donc statué que la Grèce avait violé son droit à un recours effectif et mis sa vie en danger.

Il risque la peine de mort en Irak, mais ne reçoit pas l’asile en Bosnie-Herzégovine

6 janvier - 15h15 : Un Irakien de 60 ans demande l’asile en Bosnie-Herzégovine depuis son arrivée dans lepays en 2022, mais sa demande n’a pas été acceptée, car la Cour de Bosnie-Herzégovine n’a pas déterminé qu’il existait des risques réels que cet homme soit persécuté en Irak.

Au lieu d’obtenir l’asile, l’Irakien a été placé en détention, les services de renseignement et de sécurité estimant qu’il représentait une menace pour la sécurité nationale de la Bosnie-Herzégovine. Depuis plus de huit mois, il est interné dans un Centre d’immigration proche de Sarajevo, un établissement fermé où les déplacements sont strictement limités. Dans ce centre, il attend la décision finale de la Cour de Bosnie-Herzégovine sur son expulsion, mais il a déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine, affirmant que ses droits avaient été violés lors de la procédure d’asile.

Grèce : un refoulement au large de Samos le soir du 1er de l’an

3 janvier - 9h : Selon Aegean Boat Report, le dernier refoulement de l’année 2024 s’est produit au large de Samos, à quelques heures du passage à la nouvelle année. Un groupe de 39 exilés, dont 23 enfants, a été intercepté par les gardes-côtes grecs juste avant qu’il ne touche terre sur cette île.

Le groupe a été conduit à bord du navire des garde-côtes. Les exilés ont été fouillés, leurs effets personnels confisqués, forcés de monter dans deux radeaux de sauvetage et abandonnés à la dérive au milieu de la mer dans le noir. L’équipage des navires des garde-côtes a réussi à regagner le port de justesse pour participer aux célébrations et aux feux d’artifice, alors que la nouvelle année commençait, tandis que 39 âmes ont été abandonnées en mer à la dérive dans le noir. Les naufragés n’avaient aucun moyen d’appeler à l’aide, les garde-côtes ayant pris soin de confisquer leurs téléphones.