Blog • Détails sur les crimes atroces de l’armée serbe commis envers les Albanais en 1912

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Le 2 janvier 1913, Le Petit Marseillais publiait en Une les notes recueillies par le gouvernement austro-hongrois sur les cruautés pratiquées par les soldats serbes en Albanie.

Le correspondant du Daily Telegraph à Budapest dit avoir reçu communication des notes recueillies par le gouvernement austro-hongrois sur les cruautés pratiquées par les soldats serbes en Albanie. Il en donne un extrait dont nous reproduisons ci-dessous les choses les plus saillantes :

Dans leur marche à travers l’Albanie, vers la mer, disent ces notes, les Serbes ne se sont pas contentés d’exécuter les Albanais armés ; leur horrible cruauté n’a pas épargné des gens désarmés, des personnes sans défense, des vieillards, des femmes, des enfants jusqu’à des tout petits à la mamelle. Les officiers serbes, affolés par la victoire, déclaraient que la meilleure purification de l’Albanie serait l’extermination totale des Albanais mahométans. Ce mot d’ordre a été rapidement adopté et mis en pratique. Entre Koumanovo (Kumanovë) et Uskub (Shkup), trois mille personnes furent exécutées ; près de Prichtina (Prishtinë), cinq mille, exclusivement arnautes (albanais musulmans), tombèrent sous les coups des Serbes. Ce n’était pas une bataille honorable, mais des meurtres injustifiables, pour l’accomplissement desquels les soldats furieux ont inventé de nouvelles méthodes de cruauté. Dans plusieurs villages, toutes les maisons furent incendiées et leurs habitants, qui essayaient d’échapper aux flammes, furent fusillés comme des rats aussitôt qu’ils apparaissaient aux ouvertures. Des hommes furent fusilles devant leurs femmes et leurs enfants et après, ces femmes furent littéralement criblées de coups de baïonnette, en essayant de protéger leurs enfants.

Les exécutions étaient les divertissements journaliers des soldats. Dans chaque maison où des armes furent trouvées, tous les habitants ont été tués, par les balles ou les pendaisons. En un seul jour, il y eut trente-six exécutions. Un ancien secrétaire de M. Pachitch, le premier ministre, M. Tomitch, un gentleman serbo-hongrois, a déclaré que, durant un voyage à Prizrend (Prizren) à Ipek (Pejë), il ne vit que des villages incendiés, des deux côtés de la routé. Les bords de cette route étaient plantés de gibets où pendaient des corps d’Albanais. Le chemin vers Diakovitza (Gjakovë), était une véritable « allée de gibets ».

Même les journaux paraissant à Belgrade racontent les atrocités commises par les Serbes. On y raconte que quand le colonel Ostoitch entrât à Prizrend (Prizren), il cria : « Tuez ! » et que, à peine cet ordre était-il donné, que ses soldats se précipitèrent dans les maisons et tuèrent tout ce qui leur tombait sous la main.

Une note signale l’horrible fait suivant :

« Quiconque était dénoncé aux Serbes comme Albanais était sur d’être tué. Il arrivait souvent que des gens devant de l’argent à des Albanais mahométans, les dénonçaient, comme traîtres. Invariablement en pendait ces malheureux et les délateurs étaient, autorisés à acquérir, à, un prix infime, la maison de leur créancier. A Uskub (Shkup), des Albanais désarmés étaient tués dans la rue par des officiers serbes. Si seulement un couteau de chasse était trouvé dans une habitation, on en fusillait le propriétaire. Aucun merci n’était accordé. »

A Verisovitch (Ferizaj), le commandant serbe avait invité les fugitifs à revenir et à rendre leurs armes. Après qu’ils eurent été désarmés, quatre cents d’entre eux furent fusillés. C’est à peine si, dans cette ville, on laissa en vie une demi-douzaine de familles mahométanes. A Pana, les Serbes tuèrent leurs prisonniers, tandis qu’à Varos (Varosh) et à Prichtina (Prishtinë) la population fut littéralement décimée.

Source : https://www.retronews.fr/journal/le-petit-marseillais/2-janvier-1913/437/1601925/1