Dans les usines de Slovaquie, l’esclavage moderne des travailleurs balkaniques
Les immenses usines qui se sont installées ces dernières années aux périphéries industrieuses de l’Union européenne manquent de bras. Pour répondre à la demande, de douteuses « agences d’intérims » n’hésitent plus à importer des travailleurs des Balkans pour 2,5 euros de l’heure. Hors de tout cadre légal.
Par Jean-Arnault Derens, Laurent Geslin et Simon Rico
Largo loge une partie de ces intérimaires serbes à Šal’a, à une quarantaine de kilomètres à l’est de Bratislava, dans un foyer situé près de la voie ferrée. Goran et Luka, la trentaine, sont arrivés il y a deux mois. « On est réparti au gré des arrivées, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre », explique Goran. En ce début d’été, c’est le faible niveau d’activité qui les préoccupe. « Les bons mois, on peut gagner 700 euros », poursuit Luka, qui n’en est pas à son premier passage chez Samsung Galanta. « Mais ce mois-ci, je serais déjà content si j’arrive à me faire 400 euros. » Désœuvrés, ils (...)
Pour lire la suite de cet article, abonnez-vous ou identifiez-vous !