Réfugiés Balkans | Les dernières infos • un réseau de passeurs turcs démantelé à Trieste

|

La route des Balkans reste toujours l’une des principales voies d’accès l’Union européenne, pour les exilés du Proche et du Moyen Orient, d’Afrique ou d’Asie. Alors que les frontières Schengen se ferment, Frontex se déploie dans les Balkans, qui sont toujours un « sas d’accès » à la « forteresse Europe ». Notre fil d’infos en continu.

Cet article est accessible gratuitement pour une durée limitée. Pour accéder aux autres articles du Courrier des Balkans, abonnez-vous !

S'abonner

Un réseau de passeurs turcs démantelé à Trieste

28 avril - 12h : La police aux frontières de Trieste a arrêté huit ressortissants turcs soupçonnés d’appartenir à une organisation de passeurs clandestins active sur la route des Balkans, selon un communiqué publié le mercredi 23 avril. Dans le cadre de cette opération, les forces de sécurité ont également saisi dix véhicules qui auraient servi à faire entrer clandestinement des migrants en Italie. Trois autres citoyens turcs ont été arrêtés par la police croate à Split, en Croatie.

La police a identifié 52 migrants en situation irrégulière, dont plusieurs femmes et quelques mineurs, dont certains très jeunes, selon des sources proches de l’enquête. L’enquête, dirigée par le procureur Federico Frezza, a débuté au printemps dernier lors de contrôles aux frontières à Trieste, après l’arrestation de citoyens turcs transportant principalement des Kurdes originaires de Turquie et des citoyens chinois.

La police judiciaire de Trieste a découvert un afflux important de migrants en situation irrégulière, principalement des familles avec mineurs, qui, dans la plupart des cas, avaient atteint la Bosnie et la Serbie par avion avant d’être emmenés en Italie en voiture ou en camion via la Bosnie, la Croatie et la Slovénie, selon les sources de l’enquête. La destination finale du voyage n’était pas l’Italie, mais l’Europe du Nord, notamment l’Allemagne, selon la même source. Le coût d’un voyage de la Turquie vers l’Italie variait entre 4 000 et 6 000 euros. L’organisation disposait de contacts en Turquie, en Bulgarie, en Allemagne, en Bosnie et dans les pays baltes.

Les polices croate et bulgare ont participé à l’enquête, ainsi que des responsables des services de sécurité turcs et allemands, dont l’un était déployé auprès de la police des frontières à Trieste dans le cadre de la coopération pour lutter contre le trafic de migrants dans la région des Balkans et dans le nord-est de l’Italie. La collaboration a débuté suite à un accord entre la police fédérale allemande et la police d’État italienne.

Albanie : les demandeurs d’asile ne peuvent pas être détenus à Gjadër, statue la justice italienne

23 avril - 14h : C’est un nouveau démenti opposé aux transferts de migrants ordonnés par Giorgia Meloni : si un étranger transféré au CPR de Gjadër en Albanie demande la protection internationale, il ne peut être détenu dans ce centre et doit être renvoyé en Italie. C’est ce que la Cour d’appel de Rome a conclu dans un arrêt de huit pages, notant « l’inapplicabilité du Protocole Italie-Albanie au cas d’espèce » et ne validant pas la détention.

L’affaire examinée par les juges du Capitole concerne un citoyen marocain transféré au centre albanais le 11 avril. Cet homme, présent en Italie depuis 2021 et condamné pénalement en 2023, avait été expulsé de la préfecture de Naples le 31 mars. Durant son séjour au CPR, l’étranger a exprimé son souhait de déposer une demande d’asile. Cette initiative, conformément à la législation, déclenche une nouvelle audience de validation qui relève de la compétence des juges de Rome pour les demandeurs de protection internationale.

Dans le cas d’espèce, la « v olonté de demander une protection internationale s’est manifestée lors de la détention en cours au CPR de Gjader, où le citoyen étranger a été emmené de force et sans son consentement ».

Forte baisse des entrées irrégulières en Slovénie

19 avril - 8h : La police slovène enregistre une forte baisse des franchissements irréguliers de la frontière, avec 3876 cas au cours des trois premiers mois de 2025, soit une baisse de 60% par rapport à l’année précédente - encore plus marquée que dans le reste de l’Union européenne, où l’on enregistre en moyenne une baisse de 30%.

Cette tendance semble être due à la chute du régime d’Assad en Syrie. Alors que les Syriens représentaient la majeure partie des migrants l’année dernière, leur nombre a aujourd’hui chuté, passant de 3 806 au cours des trois premiers mois de 2024 à seulement 234. De même, le nombre d’Afghans a diminué de plus de moitié, à 524, et celui des Marocains de deux tiers, à 375. En revanche, on a recensé davantage de migrants originaires du Bangladesh et d’Égypte.

Fin mars, près de 3 300 migrants ont exprimé leur intention de demander une protection internationale, soit près de trois fois moins qu’au cours des trois premiers mois de 2024. Parmi eux, seuls 833 ont déposé une demande d’asile, soit près de la moitié de moins qu’à la même période l’année dernière. Les chiffres montrent que pour la majorité des migrants, la Slovénie est un pays en transition. La grande majorité des demandeurs d’asile quittent le pays avant la fin des procédures.

Tensions à Gjadër, deux migrant renvoyés d’Albanie en Italie

18 avril - 14h : Un migrant a été renvoyé en Italie depuis le centre de rapatriement de Gjader, en Albanie, après avoir été jugé « inapte à vivre en communauté restreinte ». Il serait le deuxième d’un groupe de 40 personnes à être renvoyé en Italie. Ce Géorgien de 39 ans, qui avait été transféré avec 39 autres migrants de la ville portuaire italienne de Brindisi vers le centre de réparation mis en place par le gouvernement italien dans la ville albanaise de Gjader, a été renvoyé en Italie mercredi 16 avril. Il a été conduit dans la ville portuaire italienne de Bari après avoir été diagnostiqué comme souffrant de troubles psychiatriques. Le Géorgien, assisté de son avocate Loredana Liso, souffrirait de troubles psychiatriques.

Les médias albanais ont évoqué des scènes de révolte de la part des migrants détenus dans le centre de Gjadër, mais ces informations ont été démenties par le Parquet de Rome, qui évoque seulement quelques actes de violence commis par certains retenus.

Croatie : l’USKOK inculpe onze membres d’un réseau de trafiquants à Osijek

17 avril - 13h50 : Au terme d’une longue enquête, l’USKOK a déposé un acte d’accusation devant le tribunal du comté d’Osijek contre onze ressortissants croates, les accusant d’avoir fait passer clandestinement au moins 252 ressortissants étrangers de Bosnie-Herzégovine vers la Croatie à 18 reprises, gagnant ainsi au moins 92 500 euros.

L’acte d’accusation pointe le rôle de deux hommes soupçonnés d’avoir organisé le transfert continu d’un grand nombre d’étrangers pour des montants allant de 250 à 500 euros par personne, de février jusqu’au 30 mai 2024, à Slavonski Brod, Nova Gradiška, Zagreb et d’autres endroits en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Les migrants étaient transportés par bateau à travers la rivière Sava depuis la Bosnie-Herzégovine jusqu’en Croatie, près de Slavonski Brod, Nova Gradiška et d’autres endroits appropriés.

Le Kosovo sur la liste des pays « sûrs » de l’Union européenne

16 avril - 16h30 : La Commission européenne propose d’inclure le Kosovo sur la liste des pays d’origine « sûrs », ce qui a pour effet d’accélérer le retour des migrants et de rendre plus difficile la demande d’asile pour les citoyens des sept pays. Cette liste comprend également le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie. Le Parlement européen et le Conseil doivent approuver la proposition.

Le nombre de demandes d’asile déposées par les citoyens du Kosovo a augmenté après la libéralisation du régime des visas début 2024. L’Institut d’études avancées (GAP) a rapporté l’année dernière que près de 30 % des citoyens du Kosovo prévoyaient d’émigrer du pays.

Au cours des sept premiers mois de 2024 seulement, les citoyens du Kosovo ont déposé un total de 3950 demandes d’asile dans l’UE. La France est la première destination des citoyens kosovars depuis 2018, date à laquelle le pays a remplacé l’Allemagne comme première destination pour la première fois.

La gendarmerie démantèle un vaste réseau de trafic entre les Balkans et la France

12 avril - 11h : Au terme d’une enquête de plus de deux ans portant sur un réseau international de trafic de migrants entre la France et l’Italie, une vaste opération judiciaire mobilisant près de 300 gendarmes a été déclenchée le 1er avril 2025, dans la région Grand Est, ainsi qu’en Savoie, en région parisienne et en Italie. Au total, 24 personnes ont été interpellées, dont douze mises en examen.

Cette opération marque l’aboutissement d’une enquête menée depuis plus de deux ans par la Section de recherches (S.R.) de Strasbourg concernant un trafic de migrants dans la zone Europe. Le 1er avril 2025, vingt-quatre individus ont été interpellés dans le cadre d’une instruction ouverte par le parquet de Strasbourg à la fin de l’année 2022 pour « association de malfaiteurs, aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en bande organisée et blanchiment ». Douze d’entre eux ont été mis en examen.

Les logisticiens du trafic ont notamment été localisés en Alsace. Ces derniers recrutaient un grand nombre de chauffeurs qui se rendaient dans les Balkans, puis contactaient les passeurs locaux. « Les migrants, notamment des femmes et des enfants de diverses nationalités (Afghans, Syriens, Libyens, Irakiens et Iraniens), étaient entassés à l’arrière de fourgons dans des conditions indignes, puis conduits dans des pays voisins », indique le communiqué de presse du procureur de la République.

Le réseau criminel opérait principalement aux frontières serbo-hongroises et gréco-turques. Toutefois, leurs opérations de contrebande ont également été détectées aux frontières intérieures de l’espace Schengen, notamment à la frontière austro-hongroise et sur la route entre les frontières autrichienne et croate. Les polices d’Italie, Croatie, Hongrie, Serbie et Grèce ont été associées à cette enquête.

La police de Sarajevo arrête 20 migrants porteurs de 200 passeports

11 avril - 17h45 : La police de Sarajevo a découvert 20 ressortissants étrangers, porteurs de près de 200 passeports de pays différents, dont le Népal, le Bangladesh et le Turquie, a annoncé vendredi 11 avril le Service des étrangérs de la police de Bosnie-Herzégovine. Ils ont été découverts dans des squats situés dans les arrondissements de Stari Grad et d’Ilidža à Sarajevo, et la police a aussi saisi une grande quantité d’équipements utilisés pour les passages illégaux de frontières, ainsi que des téléphones portables.

Deux Pakistanais, qui seraient liés à l’organisation de trafic international de migrants sur la route des Balkans occidentaux, seront placés sous surveillance au Centre d’immigration de Sarajevo-Est, et un ordre d’expulsion a été émis contre eux.

Grèce : Frontex enquête sur des refoulements de migrants

10 avril - 19h45 : La Grèce est de nouveau pointée du doigt pour sa gestion de l’immigration à ses frontières. Mardi 8 avril, Frontex a annoncé avoir ouvert une enquête concernant des allégations de refoulement illégal de migrants aux frontières grecques.

Les investigations portent sur la période allant de 2023 à début 2025, a précisé l’agence européenne de surveillance des frontières. Douze incidents graves présumés, dont neuf survenus en 2024, sont ainsi examinés par le Bureau des droits fondamentaux de l’organisation.

Incendie du camp de Moria en Grèce : trois migrants acquittés en appel

8 avril - 18h : Trois migrants ont été acquittés samedi par le tribunal pour mineurs de Mytilène, sur l’île grecque de Lesbos, dans l’affaire de l’incendie du camp de Moria en septembre 2020. Finalement reconnus mineurs au moment des faits, ces trois Afghans ont tout de même passé trois ans en prison. Ils devraient désormais réclamer une indemnisation.

La justice a ainsi annulé la décision donnée en première instance, qui avait condamné ces trois Afghans à dix ans de prison en 2021. Ils étaient alors considérés comme des majeurs au moment des faits, malgré la présentation de documents officiels indiquant leur âge (15, 16 et 17 ans). Les autorités n’avaient pas pris en compte ces éléments et s’étaient appuyées sur des radios de leur poignet pour déterminer leur âge - une pratique controversée car elle ne permet pas de donner avec certitude l’âge d’une personne.

Au moins 16 morts en une journée en mer Égée

6 avril - 7h : Deux nouveaux drames en mer Égée. Jeudi 3 avril, au moins seize migrants sont morts dans les naufrages de deux bateaux de migrants en mer Égée. Le premier naufrage a eu lieu près de l’île de Lesbos et le second, dans les eaux baignant le district turc d’Ayvacik, au nord-ouest de la Turquie.

Les gardes-côtes grecs ont indiqué que 23 personnes avaient pu être secourues à la suite du premier naufrage, mais les opérations se poursuivaient dans la matinée pour tenter de retrouver des survivants. Au total, une trentaine de migrants se trouvaient à bord du bateau lorsqu’il a quitté la Turquie, selon les gardes-côtes grecs.

Le ministre britannique des Affaires étrangères va signer des accords avec le Kosovo et la Serbie

2 avril - 22h45 : La Grande-Bretagne et la Serbie prévoient de signer de nouveaux accords pour « renforcer la coopération dans la lutte contre l’immigration irrégulière et le crime organisé grave » alors que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, se rend au Kosovo et en Serbie cette semaine.

La Grande-Bretagne a annoncé de nouveaux accords avec la Serbie, visant à « briser les gangs au cœur de la crise de la migration irrégulière » et à « sécuriser les frontières du Royaume-Uni avant d’accueillir un sommet diplomatique majeur des Balkans occidentaux cet automne », précise un communiqué de presse du gouvernement britannique.

Ces accords supplémentaires interviennent environ cinq mois après que Keir Starmer a déjà annoncé une coopération accrue avec les pays de la région, et s’ajoutent aux accords signés entre l’ancien gouvernement conservateur et la Serbie, la dernière fois en mai 2024, mais auparavant en 2021 et 2022, qui prévoyaient notamment des « expulsions plus rapides vers la Serbie » et des initiatives conçues pour « protéger les frontières et les communautés du Royaume-Uni ».

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, signera les accords lors de sa visite dans la région cette semaine. Au cours de sa visite, il a également l’intention d’entendre « directement des femmes survivantes de la traite des êtres humains ».

Rome veut recycler ses centres en Albanie en bases de rapatriement

31 mars - 19h45 : Le Conseil des ministre italiens a adopté vendredi un décret-loi prévoyant de convertir les centres les centres d’accueil pour demandeurs d’asile en Albanie en centres de rapatriement pour les migrants en situation irrégulière. L’opposition dénonce un projet de « propagande » qui a coûté des « centaines de millions d’euros ».

« Ces centres sont vides, coûtent beaucoup d’argent et ne servent à rien », confirme Me Guido Savio, avocat spécialiste du droit de l’immigration, interrogé par l’AFP. La logique du gouvernement, avec sa décision de vendredi, serait « faisons voir que ces centres, en fin de compte, on les fait fonctionner d’une manière ou d’une autre », explique-t-il.

En outre, cela permettrait au gouvernement d’anticiper le projet de règlement en discussion au niveau européen qui devrait entrer en vigueur en 2027 et qui prévoit une externalisation des centres pour migrants dans des pays tiers. Pour Giorgia Meloni, « l’avantage serait de dire : ’Vous voyez, l’Europe nous suit, nous sommes les chefs de file et l’Europe fait après nous les choses que nous avons faites en premier’ », estime Me Savio.

La CEDH condamne la Grèce pour la mort d’un mineur irakien tué par balle en mer Égée

27 mars - 18h : La Grèce a été condamnée, mardi 25 mars, par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) après le décès d’un mineur irakien lors d’une opération d’interception d’un bateau de migrants, le 29 août 2015. Ce jour-là, Ameer Mokhlas a été mortellement touché par un coup de feu tiré par un garde-côte alors qu’il se trouvait sur un yacht battant pavillon turc qui transportait illégalement des migrants près de l’île grecque de Symi.

Un navire de la garde côtière s’était approché pour réaliser un contrôle, mais l’intervention a dégénéré. Selon le gouvernement grec, un garde-côte aurait alors accidentellement tiré un unique coup de feu et visé le pied d’un des passeurs. Ameer Mokhlas, qui se trouvait dans la cale du bateau, aurait ensuite été retrouvé inconscient, sans doute après avoir été touché par la balle à travers le plancher du bateau.

La Grèce a réagi à sa condamnation par la CEDH. Lors d’un point presse jeudi 27 mars, le porte-parole du gouvernement grec Pavlos Marinakis a assuré que « la doctrine des gardes-côtes est de protéger les frontières maritimes du pays (...) et en même temps de sauver des vies humaines ». « Cette décision [de la CEDH] n’a pas été jugée en dernier ressort pour l’État grec », a-t-il encore déclaré. Il assure toutefois que « des mesures appropriées seront prises » après « l’évaluation de la décision par le Conseil juridique de l’État » - la juridiction compétente.

Le Royaume-Uni songe à envoyer les demandeurs d’asile dans les Balkans

25 mars - 10h : Selon Sky News, le gouvernement britannique envisagerait d’envoyer les demandeurs d’asile déboutés, y compris ceux qui arrivent sur de petits bateaux, vers des « centres de migrants » à l’étranger, sur le modèle de ce que l’Italie tente de faire en Albanie.

L’actuel gouvernement travailliste avait promis d’annuler les projets du précédent exécutif conservateur d’envoyer les demandeurs d’asile au Rwanda, mais des sources gouvernementales ont déclaré au Times que les ministres britanniques prévoyaient d’approcher des pays des Balkans occidentaux, comme l’Albanie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine du Nord.

Grèce : nouveau naufrage en mer Égée, un mort

24 mars - 18h : Un homme a été repêché inconscient samedi soir au large de l’îlot de Farmakonissi, en mer Égée. Quatre personnes ont également été hospitalisées. Les autres migrants secourus, tous Afghans, ont été transférés dans le centre d’accueil de Leros. Selon les témoignages des rescapés, leur passeur les a abandonnés au large avant de rebrousser chemin vers la Turquie.

L’Allemagne discute avec la Grèce du retour des demandeurs d’asile

21 mars - 17h : Les discussions se poursuivent entre les autorités allemandes et grecques sur la question du retour des demandeurs d’asile qui ont peut-être déjà demandé, voire obtenu, le statut de réfugié en Grèce, mais qui ont poursuivi leur voyage vers l’Allemagne et y ont engagé une nouvelle procédure.

En vertu du règlement de Dublin, les pays du bloc peuvent renvoyer ceux qui ont déjà entamé la procédure de demande d’asile, ou même qui l’ont obtenu, vers le premier pays d’entrée dans le bloc, plutôt que d’évaluer à nouveau l’éligibilité d’un candidat. Cependant, dans la pratique, toutes les demandes de retour ne sont pas traitées sans problème.

Les discussions se poursuivent entre Athènes et Berlin, qui espère que les obstacles qui empêchaient auparavant l’Allemagne de renvoyer ces cas en Grèce vont bientôt disparaître. Cet optimisme allemand tient à la nomination d’un nouveau ministre grec des migrations, la semaine dernière : Maikis Voridis, aujourd’hui membre de Nouvelle Démocratie, est issu de l’extrême droite étudiante et défend une ligne très dure sur la question des migrations.

L’entité serbe de Bosnie-Herzégovine crée sa propre police des frontières

17 mars - 14h45 : Alors que la surveillance des frontières relevaient jusqu’à présent de la police de l’Etat de Bosnie-Herzégovine, la présidence de la Republika Srpska a annoncé ce lundi matin la décision de l’entité serbe de reprendre cette compétence. Cette nouvelle étape du bras-de-fer entre Milorad Dodik et les autorités centrales de Sarajevo pourraient avoir de lourdes conséquences sur la gestion des migrations.

L’UE ouvre la voie à des « hubs de retour » externalisés

13 mars - 9h45 : Après des mois de tractations, l’Union européenne a dévoilé le 11 mars ses propositions pour accélérer les expulsions de migrants en situation irrégulière sur le Vieux continent. Sous pression pour durcir sa politique migratoire, la Commission européenne a notamment présenté celle concernant des « hubs de retours », réclamée avec force par certains États membres mais très critiquée par les ONG.

Ce dispositif permettra aux États membres d’ouvrir des centres pour migrants dans des pays en dehors de l’UE. Avec l’idée d’y envoyer des personnes dont la demande d’asile aurait été rejetée et faisant face à une Obligation de quitter le territoire. La Commission ne prévoit pas d’ouvrir ses propres centres, laissant cette faculté aux États membres. Elle se cantonne à « créer un cadre légal » et non les centres à proprement parler. Tout en exigeant que ceux-ci « respectent le droit international ».

La Bulgarie ne doit pas expulser Abdulrahman al-Khalidi vers l’Arabie saoudite

10 mars - 16h15 : Les autorités bulgares devraient suspendre tout projet d’expulsion du défenseur des droits humains saoudien Abdulrahman al-Khalidi vers l’Arabie saoudite et devraient autoriser sa réinstallation dans un pays tiers, ont déclaré aujourd’hui vingt organisations, dont Human Rights Watch. Les autorités bulgares violeraient l’obligation de non-refoulement prévue par le droit bulgare, européen et international, qui interdit de renvoyer une personne dans un pays où elle risquerait d’être soumise à la torture ou à des mauvais traitements si elles expulsaient ce critique très visible du gouvernement saoudien.

L’Agence de sécurité nationale bulgare a émis un ordre d’expulsion contre al-Khalidi en février 2024. Le 21 octobre 2024, le tribunal administratif de Sofia a confirmé l’ordre d’expulsion, imposant une expulsion obligatoire vers l’Arabie saoudite, selon l’avocat d’Al-Khalidi. Al-Khalidi a une autre demande d’asile en cours et son avocat en Bulgarie a déclaré à Human Rights Watch que son ordre d’expulsion ne peut pas être exécuté à moins que ses recours en matière d’asile ne soient épuisés et rejetés.

« La Bulgarie violerait ses obligations de non-refoulement et deviendrait complice de la répression saoudienne si elle expulsait Abdulrahman al-Khalidi vers l’Arabie saoudite avant l’issue de sa demande d’asile », a déclaré Joey Shea, chercheur sur l’Arabie saoudite à Human Rights Watch. « Les autorités bulgares et européennes devraient empêcher une violation flagrante du droit international et européen, arrêter l’expulsion d’al-Khalidi et autoriser immédiatement sa réinstallation dans un pays tiers. »

Croatie : pour le ministre de l’Intérieur, le renvoi des migrants « n’est plus un tabou »

8 mars - 10h35 : « Je peux dire que la question du retour des migrants illégaux n’est définitivement plus le sujet tabou qu’elle était autrefois dans l’Union européenne », a déclaré le ministre croate de l’Intérieur Davor Božinović, lors d’un sommet européen à Bruxelles/

Il a ajouté que la Commission présentera la semaine prochaine une proposition législative visant à faciliter le retour des migrants illégaux. « Je pense qu’il sera stipulé que les migrants doivent respecter les décisions des autorités compétentes des États membres, et il y aura également une section spéciale qui s’appliquera lorsque nous parlerons de personnes qui présentent un intérêt en matière de sécurité et de risque pour une raison quelconque. »

Le ministre croate affirme qu’il existerait « une prise de conscience croissante de la nécessité de contrôler les personnes entrant sur le territoire de l’UE afin de réduire les risques liés au crime organisé mais aussi à d’éventuelles activités terroristes ». Il est prévu que la Commission tente de définir dans sa proposition législative quels pays d’origine et de transit peuvent être désignés comme sûrs, car cette question est étroitement liée au retour des migrants en situation irrégulière.

La Turquie veut construire un mur à sa frontière avec la Grèce et la Bulgarie

5 mars - 12h45 : La Turquie veut renforcer ses frontières avec la Grèce et la Bulgarie. Le gouverneur de la ville d’Erdine, ville turque frontalière, a annoncé mardi 4 mars, la construction cette année d’un mur de 8,5 kilomètres pour prévenir les entrées illégales dans l’Union européenne. D’autres portions seraient ensuite construites.

La Bulgarie a déjà édifié son propre mur le long des frontières, tandis que la frontière grecque est hautement sécurisé le long du fleuve Evros.

Bulgarie en tête des refoulements de migrants

3 mars - 14h45 : La Bulgarie arrive en tête du classement des États de l’UE qui refoulent le plus de migrants, selon un récent rapport publié par neuf ONG, dont le Comité Helsinki de Bulgarie. En 2024, les autorités de Sofia ont procédé à 52 534 refoulements vers la Turquie.

Le classement élevé s’explique en partie par le fait que la Bulgarie est devenue membre à part entière de l’espace Schengen le 1er janvier 2025. Les questions de sécurité aux frontières figuraient parmi les principales préoccupations qui ont retardé l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen ; L’Autriche et les Pays-Bas ont initialement opposé leur veto à son adhésion. Le pays du sud de l’Europe subit donc une pression intense de la part des autres États membres de l’UE pour gérer les flux migratoires.

Grèce : 350 personnes arrivent en une journée à Gavdos

1er mars - 14h45 : La petit île de Gavdos, au sud de la Crète, a connu jeudi 27 février une intense journée de débarquements : en 24 heures, environ 350 migrants, tous des jeunes hommes, sont arrivés sur ce petit territoire à bord de sept bateaux. Il s’agit du plus important nombre d’arrivées en une seule journée à Gavdos.

Aux premières heures de la matinée, trois canots transportant 181 exilés (47 personnes dans le premier bateau, 64 dans le deuxième et 70 dans le troisième) ont été repérés à 20 milles nautiques (37 km) au sud de Gavdos par les autorités. Les gardes-côtes helléniques ont porté secours aux naufragés et les ont ramenés sur l’île.

Puis en début d’après-midi, 55 personnes sont parvenues à atteindre par leurs propres moyens le port de Karave, au nord-ouest de Gavdos. Quelques heures plus tard, deux groupes de 38 et 44 migrants, ont aussi débarqué de manière autonome sur la plage de Tripiti, au sud de l’île. Puis, 31 hommes sont arrivés sur la même plage. Tous les exilés ont ensuite été transférés en Crète, la petite île de Gavdos ne disposant pas d’installations suffisantes pour prendre en charge les migrants.

La Commission européenne soutient le projet italien de délocalisation des demandes d’asile

19 février - 21h40 : Le commissaire européen aux Affaires intérieures et à la Migration, Magnus Brunner, a déclaré qu’il soutenait la politique italienne concernant la création de centres d’asile en Albanie. Le paquet législatif sur les rapatriements de migrants examiné par la Commission européenne « sera très ambitieux » et comprendra « des obligations claires sur les rapatriements », « des règles strictes pour ceux qui représentent une menace pour la sécurité » et un cadre « plus coordonné » au niveau européen, a-t-il déclaré, à la veille de sa visite en Italie pour rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi et la ministre du Travail Marina Elvira Calderone.

L’exécutif européen, a-t-il souligné, soutient le gouvernement italien dans sa recherche de « nouvelles approches » en matière de rapatriements, par exemple sur une éventuelle révision d’un protocole innovant mais controversé avec l’Albanie pour traiter les migrants dans le pays tiers et ainsi dissuader les départs. Le projet a jusqu’à présent été bloqué par les tribunaux italiens, la détention des trois premiers groupes de migrants envoyés dans des centres gérés par l’Italie en Albanie ayant été annulée en attendant une décision de la Cour européenne de justice, attendue la semaine prochaine, sur les pays d’origine sûrs.

Cinq arrestations à la frontière italo-slovène

18 février - 15h15 : La police italienne des frontières a procédé le mois dernier à une série d’arrestations à la frontière avec la Slovénie. L’un des itinéraires de la route des Balkans traverse en effet la Slovénie, longe le nord de l’Italie et se poursuit en France via les Alpes, ou le long de la côte en bord de mer.

La police indique qu’un citoyen polonais de 36 ans a été arrêté le 20 janvier dans la municipalité de Muggia alors qu’il accompagnait un couple turc avec un enfant en Italie. Le couple, qui ne disposait pas des documents nécessaires pour se rendre en Italie, se trouvait parmi les passagers d’un bus tandis que le citoyen polonais attendait à proximité dans une voiture immatriculée en Pologne, a indiqué la police. La police l’a arrêté pour avoir prétendument aidé et encouragé l’immigration illégale.

Un autre suspect, un citoyen roumain de 53 ans, a été arrêté le 27 janvier par la police des frontières de Trieste. L’homme avait déjà été condamné à 26 ans de prison pour des accusations d’escroquerie, de faux, de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs commises en 2016 en Espagne. L’homme, arrêté à l’aube au poste frontière de Fernetti, près de Monrupino, voyageait dans une voiture immatriculée en Roumanie, aux côtés de deux compatriotes. Un mandat d’arrêt européen demandant son extradition a été émis par les autorités espagnoles en septembre 2018.

L’Italie licencie le personnel des centres en Albanie

14 février - 10h35 : Plus d’une centaine de travailleurs de l’organisation qui gère les centres de migrants installés en Albanie par l’Italie vont être licenciés, selon des informations parues dans la presse italienne. La lettre de licenciement obtenue par le journal Il Domani indique que tous les employés de l’ONG italienne MediHospes, qui gère actuellement le centre, seront licenciés à partir du 15 février 2025, « jusqu’à nouvel ordre ». Alors qu’il n’y a pas eu d’appel d’offres public, MediHospes a remporté l’année dernière le contrat de 151,5 millions d’euros pour la gestion des centres de Gjader et de Shengjin. Pourtant, au mois dernier, aucun contrat n’avait été signé entre l’ONG et la préfecture.

Ces licenciements interviennent après la dernière tentative du gouvernement de limiter les centres aux expulsions uniquement, après des mois de revers judiciaires qui bloquent leur mise en œuvre depuis octobre.

L’Italie essaie de sauver ses centres en Albanie

10 février - 15h30 : L’Italie s’efforce de reclasser ses centres de gestion des migrants en Albanie en simples « centres de rapatriement », afin d’éviter de nouveaux obstacles juridiques. Le projet a en effet coûté la bagatelle de 653,5 millions d’euros, malgré trois décisions de justice négatives consécutives.

L’affaire a été renvoyée vers la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour une décision finale, attendue le 25 février. Pour contourner les obstacles judiciaires, le gouvernement prévoit de limiter les centres aux seules expulsions. S’ils étaient reclassés, les centres de Shengjin et de Gjader, initialement conçus pour traiter les migrants interceptés en mer, serviraient à détenir les migrants en situation irrégulière déjà en Italie — y compris ceux qui se trouvent dans les camps et les centres d’accueil en attendant leur expulsion. « Nous allons de l’avant, nous n’abandonnerons pas le travail en Albanie », a déclaré lundi à Rome le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani.

L’Allemagne veut que les demandeurs d’asile reconnus en Grèce y retournent

10 février - 19h30 : Le gouvernement allemand poursse les demandeurs d’asile déjà reconnus comme réfugiés en Grèce puiàsent y retourner. L’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) a commencé à envoyer des lettres d’information aux personnes qui ont déjà obtenu un statut de protection en Grèce et qui poursuivent une autre procédure d’asile en Allemagne ou dont la demande en Allemagne a été déclarée irrecevable.

Ces lettres indiquent notamment à leurs destinataires que dans les premiers mois suivant leur retour, les réfugiés déjà reconnus en Grèce bénéficieront d’un logement, de nourriture et d’une assistance sociale, le cas échéant. De plus, des programmes d’intégration sont également mis en place pour faciliter l’intégration des réfugiés de retour, a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur - notamment des cours de langue et une aide à la recherche d’un emploi. Cette mesure visant à inciter certains demandeurs d’asile à retourner en Grèce intervient dans un contexte d’appels à limiter l’immigration vers l’Allemagne à l’approche des élections générales.

Les États-Unis veulent renvoyer 170 illégaux en Bosnie-Herzégovine

6 février - 9h50 : Le ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, Elmedin Konaković, a confirmé qu’il avait reçu une « demande urgente » d’accepter le retour de six citoyens de Bosnie-Herzégovine qui résideraient illégalement aux États-Unis. Il a expliqué qu’ils avaient reçu des instructions « urgentes » de l’ambassade des Etats-Unis à Sarajevo pour que l’ambassade de Bosnie-Herzégovine à Washington agisse et délivre des documents de voyage à six personnes. « Ce qui est un peu inquiétant », ajoute le diplomate, « c’est l’annonce selon laquelle il pourrait s’agir d’un nombre beaucoup plus important, d’environ 170 personnes. »

Plus de 300 000 citoyens de Bosnie-Herzégovine vivraient aux États-Unis, la plupart d’entre eux étant arrivés pendant et après la guerre dans les années 1990. La plupart d’entre eux résident légalement et sont citoyens américains. Ces dernières années, les États-Unis en ont expulsé des dizaines, après avoir révoqué leur citoyenneté au cours d’une procédure judiciaire pour avoir « fourni des informations incorrectes » sur leur passé de guerre lors de leur processus d’immigration. Beaucoup d’entre eux ont été extradés à la demande du parquet de Bosnie-Herzégovine et inculpés et reconnus coupables de crimes de guerre commis pendant la guerre dans les années 1990.

Naufrage de Pylos : un rapport indépendant accable les gardes-côtes grecs

5 février - 17h15 : Le médiateur de la République hellénique a rendu lundi son rapport sur la responsabilité des gardes-côtes grecs dans le naufrage de Pylos qui a fait plusieurs centaines de morts en juin 2023. Après un an et demi d’enquête et la publication d’un rapport de 148 pages, Andreas Pottakis a recommandé dans un communiqué de presse des sanctions contre huit gardes-côtes impliqués dans le naufrage de Pylos, ayant causé la mort de plusieurs centaines de migrants, en 2023, en Grèce.

« La conclusion de l’Autorité Indépendante fait état d’indications claires concernant huit officiers supérieurs quant à leur connaissance et à leur négligence du risque pour la vie, la santé et l’intégrité physique des étrangers à bord du navire de pêche Adriana », écrit-il dans son rapport.

Les conclusions d’Andreas Pottakis ont été transmises au ministre grec de la Marine marchande pour d’éventuelles poursuites, a indiqué le bureau du Médiateur, mais le ministre regrette de ne pas avoir eu accès à certaines pièces cruciales de l’enquête, notamment les conversations enregistrées entre le capitaine et la salle des opérations des gardes-côtes ou encore les caméras de surveillance du bateau.

La justice italienne annule une nouvelle fois le transfert de migrants en Albanie

3 février - 13h45 : C’est un nouveau camouflet pour la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Samedi 1er février, 43 migrants ont quitté en bateau le port albanais de Shëngjin pour l’Italie. La justice italienne avait annulé la veille leur transfert vers ce pays.

C’est la troisième fois que les juges italiens mettent en échec l’envoi de migrants en Albanie. Ce projet de délocalisation porté par la dirigeante d’extrême droite a pour but de confier à Tirana le traitement des demandes d’asile des personnes interceptées en Méditerranée, et d’accélérer le rapatriement des exilés déboutés. Vendredi, la Cour d’appel de Rome a, une nouvelle fois, renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Les juges italiens refusent ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie, préférant remettre cette décision à la justice européenne.

L’Italie rejette les demandes d’asile des 43 personnes transférées en Albanie

31 janvier - 21h45 : Les autorités italiennes ont rejeté jeudi 30 janvier les demandes d’asile des 43 migrants transférés en Albanie, dans une procédure accélérée critiquée par les ONG, car ils n’ont pas pu bénéficier d’une assistance juridique appropriée.

« La commission agit clairement conformément au désir exprimé par le gouvernement de refuser les demandes d’asile, en violation du droit international, européen et constitutionnel », a déclaré le Tavolo asilo e immigrazione (Tai), principal réseau de la société civile engagé dans la promotion et la défense des droits des migrants, créé en collaboration avec le Groupe de contact parlementaire sur l’immigration.

Bulgarie : Frontex est en charge des « retours volontaires »

30 janvier - 7h45 : En mars 2023, la Commission européenne et les autorités bulgares ont lancé un projet pilote d’aide aux retours volontaires depuis ce pays, récemment entré dans l’espace Schengen. Alors que c’est généralement l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui est en charge des retours volontaires de migrants, la Commission européenne a chargé Frontex de cette mission dans le cadre du Pacte asile et migration signé en 2024. Mis en place à partir de mars 2024, le projet suscite l’inquiétude de nombreux observateurs en raison des violations de droits fondamentaux observées en Bulgarie. L’enquête d’InfoMigrants.

Quatre mineurs et adulte vulnérable rapatriés d’Albanie en Italie

29 janvier - 8h25 : Quatre mineurs et un adulte vulnérable ont été renvoyés en Italie. Ils faisaient partie du groupe de 49 demandeurs d’asile transférés la veille au port albanais de Shengjin par le patrouilleur Cassiopea. L’examen de la situation de leurs 44 compagnons se poursuit, en attendant une décision de la justice italienne.

L’Italie relance les transferts en Albanie

28 janvier - 10h : Deux mois après l’échec des premiers transferts de demandeurs d’asile vers l’Albanie, Rome a repris, dimanche 26 janvier, ces envois controversés, et le patrouilleur Cassiopea est arrivé ce mardi matin à 7h30 au port de Shengjin.

« Après les opérations d’examen des conditions des personnes interceptées, 49 citoyens étrangers ont été embarqués sur le navire Cassiopea pour être transférés dans les centres en Albanie, où auront lieu les procédures d’accueil, de rétention et d’examen de chaque cas particulier », a affirmé un communiqué du ministère de l’Intérieur. Ces exilés avaient été secourus en mer par les gardes-côtes italiens quelques heures plus tôt, près de Lampedusa, au sud de la Sicile. Il s’agit principalement de ressortissants du Bengladesh, mais aussi d’Égypte, de Côte d’Ivoire et de Gambie.

Le ministère se félicite du fait que 53 autres personnes ont présenté leur passeport afin d’éviter d’être transférées en Albanie. Cela permet d’accélérer la procédure d’identification et d’examen de leurs cas, augmentant ainsi « la possibilité de rapatrier ceux qui n’ont pas le droit de rester dans l’UE. »

Grèce : à Samos, les droits des demandeurs d’asile systématiquement violés

24 janvier - 18h15 : Un rapport publié le 21 janvier montre les autorités grecques auraient installé une « infrastructure de surveillance » dans le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Samos, passant par la confiscation des téléphones, l’utilisation de drones, de vid éosurveillance, de systèmes d’intelligence artificielle et de numérisation biométrique. Selon le rapport, ceci équivaut à une « opération secrète contre les demandeurs d’asile et à une utilisation invasive de la technologie dans le centre d’accès contrôlé fermé de Samos ».

54% said they felt distressed, vulnerable, or unsafe.

Greek police deny the practice, but testimonies + Frontex emails tell another story

📖 Full report with @Border_Violence :
ihaverights.eu/samos-border... (3/3)

[image or embed]

— I Have Rights. (@ihaverights.bsky.social) 24 janvier 2025 à 15:23

Ce rapport a été réalisé deux ONG, I Have Rights, basée à Samos, et Border Violence Monitoring Network. Les auteurs ont parlé à 59 résidents actuels et anciens du CCAC ainsi qu’à sept personnes qui y travaillent ou y ont travaillé. 78% des personnes interrogées étaient des hommes. Ils étaient âgés de 18 à 64 ans et venaient de 17 nationalités, dont la Sierra Leone, l’Afghanistan et la Syrie.

88 % des personnes interrogées ont déclaré que leurs téléphones avaient été confisqués à leur arrivée au CCAC de Samos. En vertu du droit européen et national, la police exige un soupçon spécifique avant de pouvoir confisquer le téléphone d’une personne et tenter d’accéder à ses données. Presque tous les répondants ont confirmé qu’il y avait des caméras partout dans le camp, y compris dans les espaces publics comme les cuisines.

Bosnie-Herzégovine : un corps retrouvé près du poste-frontière d’Izačić

22 janvier - 18h : Le corps d’un ressortissant étranger, portant des marques de blessures, a été retrouvé tôt mardi matin aux abords du poste-frontière d’Izačić par la police du canton d’Una-Sana. Ce poste, non loin de Bihać, est un point de passage entre Bosnie-Herzégovine et Croatie. Le porte-parole de la police a indiqué qu’une autopsie avait été pratiqué et que des recherches étaient menées pour connaître les causes de son décès.

Grèce : sept morts dans un nouveau naufrage près de Samos

20 janvier - 18h40 : Sept personnes sont mortes au large des côtes de la Turquie, ont annoncé vendredi 17 janvier les autorités turques. Les victimes sont tombées à l’eau alors que les gardes-côtes turcs tentaient d’intercepter leur embarcation pneumatique. Trois corps sans vie ont été repêchés rapidement et quatre autres un peu plus tard dans la journée.

18 adultes et treize mineurs ont été secourus et sont sains et saufs, ont ajouté les autorités, précisant que les recherches pour retrouver d’éventuels naufragés avaient pris fin. Le groupe avait embarqué jeudi soir à proximité de la station balnéaire turque de Kusadasi, située à une quinzaine de kilomètres de l’île grecque de Samos. Malgré la courte distance qui sépare la Turquie de la Grèce à cet endroit, les naufrages sont nombreux.

Union européenne : priorité aux expulsions

18 janvier - 7h45 : En visite à Athènes, le nouveau Commissaire européen aux Affaires intérieures et aux migrations, l’Autrichien Magnus Brunner, a déclaré au Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis : « le sujet des retours est quelque chose que nous devons absolument tenir. » Il a souligné que l’UE envisagerait de mettre en œuvre son Pacte sur la migration et l’asile. Ce pacte a été adopté en mai 2024 après des années de négociations. Il consiste en un nouvel ensemble de politiques de gestion des migrations qui devraient établir une approche unifiée de la gestion des migrations en sécurisant les frontières extérieures, en simplifiant les procédures d’asile et en renforçant la solidarité entre les États membres.

« Dans le cadre d’un système d’asile et de migration fonctionnel, les personnes qui n’ont pas le droit légal de rester en Europe doivent être renvoyées. Soutenir les retours volontaires et la réintégration durable dans les pays d’origine est un objectif clé », a commenté un porte-parole de la Commission, ajoutant que comme l’a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en décembre, un cadre législatif plus solide dans le domaine des retours serait un objectif clé de l’UE.

PICUM, un groupe de défense des droits basé à Bruxelles qui se concentre sur les migrants sans papiers, a déclaré à InfoMigrants qu’il suivait les développements « avec inquiétude ». Il estime que l’absence d’une évaluation d’impact et de processus de consultation appropriés pourrait conduire le pacte à donner une fois de plus la priorité aux expulsions et au contrôle de l’immigration au détriment des droits de l’homme.

Grèce : des exilés marocains pris en otages par des trafiquants à Thessalonique

16 janvier - 16h : Neuf personnes ont été arrêtées lors d’une opération de police à Thessalonique. Le groupe, composé de huit Grecs et d’un Pakistanais, est accusé d’avoir retenu en otage sept migrants marocains. Les suspects auraient utilisé la violence physique contre les migrants, enregistré leurs actions en vidéo et exigé de l’argent des familles des Marocains.

C’est ce qu’ont rapporté plusieurs médias grecs, dont Ekathimerini, qui explique que les auteurs présumés ont gardé les victimes dans cette maison pendant deux jours exigeant 2000 euros par personne en guise de rançon. « Leur calvaire a pris fin lorsque la famille d’une victime a contacté les autorités », rapporte Ekathimerini, ce qui a conduit à l’arrestation des suspects et au sauvetage des otages. Les membres présumés du gang seraient désormais accusés d’enlèvement, d’extorsion, de trafic d’êtres humains et de crime organisé.

Selon Ellada24, les Marocains sont arrivés en Grèce en traversant le fleuve Evros depuis la Turquie avec l’aide d’un passeur inconnu. Ils auraient marché jusqu’à un point de ramassage voisin, d’où des « membres du gang » les auraient emmenés en voiture jusqu’à Thessalonique, à environ 300 kilomètres à l’ouest de la frontière gréco-turque.

Baisse drastique des entrées irrégulières dans l’UE selon Frontex

16 janvier - 12h : En 2024, Frontex a détecté 239 000 franchissements irréguliers des frontières de l’Union européenne, soit 38% de moins qu’en 2023. Une nette diminution qui s’explique par des passages beaucoup plus rares sur les routes migratoires des Balkans et de la Méditerranée centrale.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) compte, de son côté, 207 200 arrivées dans l’UE en 2024. Pour rappel, Frontex prend en compte les franchissements irréguliers de frontières, et non les individus. Une même personne peut donc être comptabilisée à plusieurs reprises, à chacune de ses tentatives de passage.

45 000 migrants ont transité par la Serbie en 2024

14 janvier - 19h : Le directeur du Centre de protection et d’assistance aux demandeurs d’asile, Radoš Đurović, a déclaré qu’en 2024, plus de 45 000 personnes ont migré de manière irrégulière à travers la Serbie. Cela représente une diminution d’environ 50 % par rapport à 2023, qui était l’année où le nombre de migrants à travers les Balkans occidentaux a le plus augmenté depuis 2016, avec 108 000 personnes par la Serbie, selon les données du Commissariat aux réfugiés.

« L’une des raisons pour lesquelles le nombre de migrants est plus faible dans les statistiques du Commissariat en 2024 est qu’ils ne comptent que les migrants qu’ils ont placés dans leurs structures d’hébergement », explique Radoš Đurović. Or, mi-2023, ces capacités ont été réduites à cinq camps opérationnels, sur un total de 17. « Aucun camp d’accueil de migrants n’a été ouvert en Voïvodine, à l’exception de Principovac, juste à la frontière avec la Croatie, qui accepte exceptionnellement les migrants mineurs sur demande spéciale. »

Radoš Đurović estime que la fermeture des camps et l’intervention de la police, ainsi que « la pratique de relocalisation des réfugiés et de retour des migrants depuis la Hongrie et d’autres voisins de l’UE, ont conduit à un changement dans les routes migratoires », tandis que les migrants sont devenus « invisibles » pour les institutions et les médias.

Moins de 20 000 migrants ont séjourné dans les centres d’accueil de Serbie en 2024

13 janvier - 11h50 : En 2024, 19 483 migrants ont séjourné dans les centres d’accueil et d’asile de Serbie, soit 82,10 % de moins qu’en 2023, a annoncé le Commissariat aux réfugiés et aux migrations. Les pays d’origine des migrants les plus représentés étaient la Syrie (38,19 %), l’Afghanistan (19,93 %), la Turquie (11,95 %), le Maroc (6,55 %) et l’Irak (3,44 %). Ils sont restés en Serbie en moyenne 14 jours.

Actuellement, 416 personnes sont hébergées dans sept centres d’accueil et d’asile. Le taux d’occupation actuel des centres est donc d’environ 13%.

Trois morts en Bulgarie : alertée, la police n’a rien fait pour les sauver

9 janvier - 21h : Les corps de trois jeunes migrants ont été retrouvés morts les 28 et 29 décembre dans le massif montagneux de la Strandzha, à un peu plus d’une heure de Bourgas. Les militants de l’ONG bulgare Mission Wings affirment avoir tenté de joindre la police à six reprises entre le 27 et le 28 décembre, en vain. La police des frontières bulgare nie les allégations de négligence délibérée et prétend avoir « réagi immédiatement à tous les signaux reçus, mais les alertes du 27 décembre contenaient des informations erronées ou trompeuses ». Ils ont reconnu que des corps avaient été retrouvés les 28 et 29 décembre, mais ont insisté sur le fait qu’ils se trouvaient « à des endroits différents de ceux indiqués le 27 décembre [par les militants] ».

No Name Kitchen a déclaré avoir retrouvé le premier corps le 28 décembre. Il s’agit d’un jeune Egyptien de 15 ans retrouvé à 20 mètres des coordonnées qu’elle avait reçues et transmises aux autorités bulgares. L’organisation a déclaré avoir appelé les autorités bulgares, qui sont arrivées et ont récupéré le corps, qui a ensuite été identifié par des proches à la morgue de Bourgas.

Des militants du Collectif Rotte Balcaniche Alto Vicentino ont déclaré avoir retrouvé le deuxième corps quelques heures plus tard aux coordonnées exactes qu’ils affirment avoir communiquées précédemment à la police. Ils ont de nouveau alerté la police, qui est ensuite arrivée sur place.Le troisième corps a été retrouvé le 29 décembre, deux jours après la première tentative de sauvetage. Selon les activistes, les coordonnées étaient les mêmes que celles qu’ils avaient partagées avec les autorités. Des images vues par BIRN montrent que des parties de ce corps ont été mangées par des animaux.

Bulgarie : la police a arrêté des volontaires italiens fin décembre

8 janvier - 18h20 : Trois membres du Collectif Rotte Balcaniche Alto Vicentino ont déclaré avoir été arrêtés en Bulgarie fin décembre pour avoir aidé trois jeunes migrants marocains. Simone Zito, professeur de lycée de Turin âgé de 38 ans, a publié le 4 janvier un message sur Facebook affirmant qu’il avait été arrêté avec deux autres collègues par les autorités bulgares fin décembre « pour avoir sauvé des vies humaines ».

Ils avaient gagné un bois où trois jeunes Marocains avaient demandé de l’aide. L’un d’eux était dans un état de « semi-conscience aux premiers stades de l’hypothermie ». « Il y avait de la terreur dans leurs yeux lorsque nous leur avons dit que pour appeler une ambulance et sauver leur ami, la police bulgare arriverait. Il a fallu beaucoup de temps pour les assurer que grâce à notre présence, ils ne seraient pas tabassés. mais emmenés dans un centre de détention pendant deux semaines, puis dans un camp où il leur serait possible de demander l’asile en Bulgarie », écrit Simone Zito.

Selon le message, les trois enseignants ont été emmenés par des agents de sécurité (deux auraient été menottés) au commissariat de police de Malko Tarnovo où ils ont été retenus dans une pièce vide et très sale. Ils ont été détenus pendant une nuit entière dans des conditions d’hygiène précaires avant d’être libéré le lendemain matin.

La Grèce refoule systématiquement les migrants selon la CEDH

7 janvier - 22h : La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dénonce ce mardi 7 janvier des pratiques systématiques de refoulement par les autorités grecques, qui renvoient de force des ressortissants de pays tiers de la région grecque d’Évros vers la Turquie.

Depuis le début des années 2010, la Grèce a été accusée à plusieurs reprises de pratiquer des refoulements, c’est-à-dire des opérations secrètes et non documentées de détention et d’expulsion de migrants et de demandeurs d’asile sans procédure régulière. Ces pratiques ont pris de l’ampleur lors de la crise migratoire de 2015-2016, pendant laquelle la Grèce est devenue un point d’entrée majeur pour les réfugiés venant de Syrie, d’Afghanistan et d’ailleurs. C’est la première fois que la CEDH se prononce sur les refoulements organisés par la Grèce, estimant qu’ils constituent une violation de la Convention européenne des droits de l’Homme.

La CEDH accuse la Grèce d’avoir refoulé illégalement et mis en danger une ressortissante turque

7 janvier - 15h30 : La CEDH a notamment statué ce mardi que la Grèce avait violé les droits d’une ressortissante turque illégalement refoulée vers la Turquie en 2019, ce qui a entraîné son emprisonnement pour des liens présumés avec le terrorisme.

En mars 2019, les tribunaux turcs l’avaient condamné à six ans et trois mois d’emprisonnement pour appartenance à une organisation « terroriste », en l’occurrence le réseau des sympathisants de Fethullah Gülen. Cette femme avait alors tenté de se réfugier en Grèce, mais a déclaré avoir été transférée dans un poste de police non identifié, où ses effets personnels, notamment ses chaussures, son argent et son téléphone portable, ont été confisqués.

Elle a déclaré à plusieurs reprises aux autorités grecques qu’elle demandait l’asile mais elle affirme avoir été transportée par camion en compagnie d’autres personnes vers un endroit proche de la rivière Evros, où ils ont été sortis du camion par des individus cagoulés. « Vers 23 heures, elle aurait été contrainte de monter à bord d’un petit bateau pneumatique pour être renvoyé en Turquie », indique la CEDH. Elle a été arrêtée par les autorités turques le 5 mai 2019 et envoyée dans une prison d’Izmir. La CEDH a donc statué que la Grèce avait violé son droit à un recours effectif et mis sa vie en danger.

Il risque la peine de mort en Irak, mais ne reçoit pas l’asile en Bosnie-Herzégovine

6 janvier - 15h15 : Un Irakien de 60 ans demande l’asile en Bosnie-Herzégovine depuis son arrivée dans lepays en 2022, mais sa demande n’a pas été acceptée, car la Cour de Bosnie-Herzégovine n’a pas déterminé qu’il existait des risques réels que cet homme soit persécuté en Irak.

Au lieu d’obtenir l’asile, l’Irakien a été placé en détention, les services de renseignement et de sécurité estimant qu’il représentait une menace pour la sécurité nationale de la Bosnie-Herzégovine. Depuis plus de huit mois, il est interné dans un Centre d’immigration proche de Sarajevo, un établissement fermé où les déplacements sont strictement limités. Dans ce centre, il attend la décision finale de la Cour de Bosnie-Herzégovine sur son expulsion, mais il a déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine, affirmant que ses droits avaient été violés lors de la procédure d’asile.

Grèce : un refoulement au large de Samos le soir du 1er de l’an

3 janvier - 9h : Selon Aegean Boat Report, le dernier refoulement de l’année 2024 s’est produit au large de Samos, à quelques heures du passage à la nouvelle année. Un groupe de 39 exilés, dont 23 enfants, a été intercepté par les gardes-côtes grecs juste avant qu’il ne touche terre sur cette île.

Le groupe a été conduit à bord du navire des garde-côtes. Les exilés ont été fouillés, leurs effets personnels confisqués, forcés de monter dans deux radeaux de sauvetage et abandonnés à la dérive au milieu de la mer dans le noir. L’équipage des navires des garde-côtes a réussi à regagner le port de justesse pour participer aux célébrations et aux feux d’artifice, alors que la nouvelle année commençait, tandis que 39 âmes ont été abandonnées en mer à la dérive dans le noir. Les naufragés n’avaient aucun moyen d’appeler à l’aide, les garde-côtes ayant pris soin de confisquer leurs téléphones.