Réfugiés Balkans | Les dernières infos • Grèce : naufrage de Pylos, poursuites judiciaires contre le chef des garde-côtes

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La route des Balkans reste toujours l’une des principales voies d’accès l’Union européenne, pour les exilés du Proche et du Moyen Orient, d’Afrique ou d’Asie. Alors que les frontières Schengen se ferment, Frontex se déploie dans les Balkans, qui sont toujours un « sas d’accès » à la « forteresse Europe ». Notre fil d’infos en continu.

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Grèce : naufrage de Pylos, poursuites judiciaires contre le chef des garde-côtes

8 novembre - 12h : Plus de deux ans après le tragique naufrage survenu au large de Pylos, l’actuel chef des garde-côtes grecs, Trifonas Kontizas, et trois autres haut gradés de la police portuaire sont poursuivis, sur ordre du procureur de la Cour d’appel, pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire. Le 14 juin 2023, l’Adriana, chalutier transportant 750 migrants égyptiens, syriens et pakistanais en majorité, parti des côtes libyennes à destination de l’Italie, coulait en pleine nuit. Seules 104 personnes ont survécu, 82 corps ayant été retrouvés.

A l’époque de la tragédie, Trifonas Kontizas était directeur de la section Sécurité et Police. « Il encourt comme les autres garde-côtes poursuivis dans cette affaire jusqu’à la perpétuité, le nombre de morts étant particulièrement élevé », note Dimitris Zotos, un des avocats des rescapés et des familles de victimes.

Grèce : les enregistrements des demandeurs d’asile ont repris en Crète

5 novembre - 15h45 : Après trois mois de suspension d’accès à l’asile pour tous les exilés arrivant en Crète depuis la Libye, l’enregistrement des demandes a repris le 14 octobre. Cette suspension avait été décidée en juillet par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, après une recrudescence des arrivées illégales via cette route migratoire.

« La suspension est terminée », confirme Agapi Chouzouraki, chargée de plaidoyer à l’ONG du Conseil grec pour les réfugiés, jointe par InfoMigrants. Depuis le 14 octobre 2025, les migrants arrivant en Crète depuis l’Afrique du Nord, notamment la Libye, peuvent redéposer un dossier d’asile sur l’île.

Frontex commence ses opérations en Bosnie-Herzégovine

1er novembre - 18h45 : L’Agence européenne Frontex lance sa première opération d’envergure en Bosnie-Herzégovine, ouvrant ainsi un nouveau chapitre de coopération dans les Balkans occidentaux. « Plus de 100 agents, venus de toute l’Europe, travailleront prochainement aux côtés des gardes-frontières bosniens », a déclaré l’agence le 31 octobre.

Ces équipes conjointes contribueront à renforcer la gestion des frontières, à lutter contre la criminalité transfrontalière et à améliorer l’échange d’informations. L’opération permettra également d’apporter du matériel supplémentaire, des formations et une expertise européenne pour appuyer le travail quotidien aux frontières de la Bosnie-Herzégovine. « Travailler ensemble fait toute la différence », a déclaré Hans Leijtens, directeur exécutif de Frontex. « Nos agents seront aux côtés de leurs collègues bosniens pour gérer les frontières de manière sûre et légale. Voilà à quoi ressemble concrètement la coopération européenne. »

Le directeur exécutif, Hans Leijtens, a assisté à une cérémonie à Sarajevo marquant le début de la présence opérationnelle de Frontex en Bosnie-Herzégovine, en présence de Magnus Brunner, commissaire européen aux Affaires intérieures et aux Migrations, et de Dubravka Bošnjak, ministre des Affaires civiles de Bosnie-Herzégovine.

Slovénie : un mémorial en hommage aux migrants morts en tentant de franchir la frontière

30 octobre - 14h15 : Dans le petit cimetière du village de Vojna Vas, au sud-est de la Slovénie, un nouveai monument rend hommage aux migrants qui ont perdu la vie en tentant de franchir la frontière slovène et qui sont généralement enterrés dans des tombes anonymes, leur identité restant souvent inconnue.

L’initiative du premier mémorial de ce type dans le pays est née de Prehod, un collectif de chercheurs, journalistes, artistes et militants qui documentent les décès de migrants et militent pour des politiques frontalières plus humaines.

Le collectif affirme que le nombre de personnes qui meurent aux frontières de l’Europe est en augmentation, tandis que beaucoup sont enterrées anonymement dans des tombes portant la simple mention « N.N. », signifiant « personne inconnue ». Aucune donnée officielle n’existe sur le nombre de personnes décédées en Slovénie.

L’idée de ce mémorial est venue de Nada Šimunič, habitante du village voisin de Vukovci, situé sur les rives de la Kolpa, la rivière qui marque la frontière entre la Slovénie et la Croatie. La rivière est un point de passage fréquenté par de nombreux migrants car elle est peu profonde et peu large, mais sa traversée peut s’avérer très dangereuse et de nombreux migrants s’y sont noyés au fil des ans.

L’année dernière, en visitant le cimetière, elle a remarqué des tombes négligées, marquées « N.N. », et a réalisé, comme elle l’a dit, que « ce ne sont pas des inconnus : ce sont des pères, des fils, des filles, des mères, des frères, des petits-enfants ». Elle espère que le monument honorera leur mémoire et apportera du réconfort à leurs familles.

Ce monument de pierre de trois tonnes, créé par le sculpteur Tomaž Furlan, a la forme d’un pont et est construit avec des pierres provenant de la rivière Kolpa. Furlan a déclaré que « ce que le pont relie est plus important que le pont lui-même ». Il estime que davantage de ponts seraient nécessaires pour traverser les rivières en toute sécurité et que les restrictions au franchissement des frontières devraient être allégées.

Lors de la cérémonie du 23 octobre, Uršula Lipovec Čebron, de l’Université de Ljubljana, a lu les noms de 50 personnes décédées aux frontières de la Slovénie, tandis que Muhamed Hazrati, originaire d’Afghanistan, et Desmond Nana, originaire du Cameroun, ont partagé leurs expériences personnelles de déplacement forcé. Le maire de Črnomelj, Andrej Kavšek, a appelé à l’empathie : « face à une telle tragédie humaine, nous ne pouvons rester indifférents. Aider une personne en détresse est notre devoir civique le plus sacré. »

Grèce : quatre morts dans un nouveau naufrage en mer Égée

28 octobre - 9h : Quatre migrants se sont noyés lundi 27 octobre après le naufrage de leur embarcation au large de l’île grecque de Lesbos, selon les garde-côtes grecs. Sept personnes ont été secourues du navire, qui a chaviré en raison des vents violents qui ont balayé la zone ces derniers jours, a indiqué un porte-parole des garde-côtes.

17 morts au moins dans un naufrage au large de la Turquie

27 octobre - 18h : Le naufrage d’un canot pneumatique a coûté la mort à 17 personnes vendredi 24 octobre, ont annoncé les gardes-côtes turcs. C’est un Afghan qui a survécu à la catastrophe et a nagé jusqu’au continent qui a donné l’alerte peu après 1h00 du matin, selon un communiqué du bureau du gouverneur de Mugla. Il a indiqué avoir nagé six heures avant d’atteindre la terre ferme.

« Les corps sans vie de 16 migrants irréguliers et celui d’un passeur ont été repêchés », ont précisé les autorités dans un communiqué, ajoutant que deux migrants avaient été secourus. Les autorités locales avaient précédemment fait état de quatorze morts, sans préciser leurs nationalités. Selon le rescapé, le navire a commencé à prendre l’eau puis a coulé au large de Bodrum. Cette station balnéaire est située à proximité de plusieurs îles grecques, parmi lesquelles Kos, un des points d’entrée dans l’Union européenne en mer Egée. Moins de cinq kilomètres séparent Kos de la Turquie.

Le Monténégro supprime l’exemption de visas pour les ressortissants turcs

27 octobre - 9h45 : Le gouvernement monténégrin a décidé d’abolir en procédure d’urgence l’exemption de visas pour les ressortissants de Turquie. Cette décision fait suite à une bouffée de violence et de racisme anti-turc.

La police a interpellé une cinquantaine de ressortissants turcs et azerbaïdjanais lors d’une opération dans le quartier de Zabjelo, à Podgorica. Deux d’entre eux sont soupçonnés d’avoir participé à une bagarre au cours de laquelle M.J, un habitant de Podgorica, a été blessé à l’arme blanche, a annoncé la police dimanche après 22 heures. L’altercation a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche dans un café de Zabjelo. Huit ressortissants turcs et azerbaïdjanais auraient été expulsés, selon le quotidien Vijesti.

Lors de l’interpellation, un important groupe de citoyens s’est rassemblé et a scandé des messages inappropriés appelant à la violence contre les Turcs. De nombreux policiers ont empêché une partie de la foule de s’approcher des bâtiments où se trouvaient des citoyens turcs.

Le ministre de l’Intérieur Danilo Šaranović s’est également adressé aux citoyens, affirmant que l’affirmation selon laquelle « 100 000 » ressortissants turcs résideraient au Monténégro était une manipulation, et a expliqué qu’il y en avait 13 000, dont 80% avaient un permis de résidence permanente.

Grèce : un navire de croisière secourt 63 personnes en mer Ionienne

24 octobre - 16h : Un navire de croisière, le paquebot Norwegian Epic, a secouru des dizaines de migrants en détresse au large des côtes grecques dans la nuit du 22 octobre. Le navire, exploité par Norwegian Cruise Lines, a sauvé la vie de 63 personnes à quelque 111 kilomètres au sud-ouest de l’île de Zakynthos (Zante), en mer Ionienne.

Selon des témoins oculaires, les migrants ont été retrouvés à bord d’un voilier de 10 mètres. Le sauvetage a été mené sous la direction du Centre grec de recherche et de sauvetage, et les migrants ont été conduits sains et saufs au port de Kalamata, à l’extrémité sud de la péninsule du Péloponnèse, en Grèce continentale.

Serbie : le chef d’un groupuscule d’extrême droite arrêté la veille d’une manifestation anti-migrants

24 octobre - 14h30 : Le chef du groupe d’extrême droite Narodna Patrola (« Patrouille du peuple »), Damjan Knežević, a été arrêté à Belgrade pour suspicion de discrimination raciale, à la veille d’un rassemblement anti-migrants, annoncé pour la soirée de ce 24 octobre.

Damjan Knežević aurait été arrêté pour avoir appelé publiquement à la violence contre les migrants mais aussi contre les partisans du gouvernement installés dans le « Ćacilend », le camp de tentes situé devant le Parlement de Belgrade. Selon les médias belgradois, Damjan Knežević aurait publiquement menacé, dans une interview publiée sur YouTube, de s’attaquer, avec ses partisans, les migrants et les partisans du gouvernement dans ce campement le 24 octobre.

Damnjan Knežević s’est fait connaître au début de l’année 2020, lorsqu’il a commencé à organiser des actions anti-migrants - non seulement dans la capitale, mais aussi dans les lieux où se trouvent les centres d’accueil des réfugiés et des migrants.

Les routes migratoires des Balkans au menu du Sommet de Londres

23 octobre - 11h15 : Des représentants des six pays des Balkans occidentaux rencontrent ce jeudi des responsables européens à Londres pour discuter de migration, de sécurité et de croissance économique. Bien que ne faisant plus partie de l’Union européenne, le gouvernement britannique a donné la priorité aux méthodes visant à réduire l’immigration irrégulière par le biais d’une multitude de mesures, notamment la création de « centres de retour », le renforcement de la sécurité aux points de contrôle aux frontières et la mise en place de projets de développement local et de projets économiques dans les régions d’origine des migrants.

Lors d’une visite d’État en Albanie en mai, Keir Starmer a annoncé le projet de son gouvernement de conclure des accords avec plusieurs pays tiers susceptibles d’accueillir des centres de retour pour les demandeurs d’asile dont le droit de séjour au Royaume-Uni a été refusé. Dans le cas de l’Albanie, désignée comme pays sûr par le Royaume-Uni, les ressortissants albanais ne peuvent pas y demander l’asile.

Le Royaume-Uni travaille déjà avec la Macédoine du Nord, le Monténégro, la Serbie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo pour démanteler les réseaux de passeurs et réduire le nombre d’arrivées par petites embarcations à travers la Manche. Selon les autorités britanniques, les arrivées d’Albanais par petites embarcations ont diminué de 95 % au cours des trois dernières années, tandis que le nombre d’Albanais renvoyés dans leur pays a également doublé au cours des deux dernières années.

Le Kosovo prêt à accueillir les demandeurs d’asile au Royaume-Uni

22 octobre - 9h30 : Albin Kurti, Premier ministre par intérim du Kosovo, a exprimé la volonté de son pays d’accueillir les demandeurs d’asile déboutés par le Royaume-Uni en échange d’un soutien sécuritaire. En visite à Londres dans le cadre du Sommet du processus de Berlin, il a déclaré mardi au Times : « Nous souhaitons aider le Royaume-Uni. »

« Nous considérons cela comme un devoir politique et amical. Nos capacités sont limitées, mais nous souhaitons apporter notre aide, et nos équipes, composées de fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et de juristes, échangent régulièrement sur la manière de rendre ce processus aussi pacifique et bénéfique que possible pour les deux parties », a souligné Albin Kurti.

Il a ajouté qu’en retour, le Kosovo souhaiterait « recevoir principalement un soutien sécuritaire, que ce soit par le biais d’accords stratégiques ou d’équipements et de projets que nous pourrions mettre en œuvre. » 

Grèce : deux morts dans un nouveau naufrage en mer Égée

17 octobre - 14h45 : Deux femmes ont été retrouvées mortes sur une côte rocheuse de l’île grecque de Chios, en mer Égée, où une embarcation de fortune transportant 29 migrants s’est échouée vendredi 17 octobre.

« Lors d’une opération de secours de migrants (dont l’embarcation s’est échouée sur la côte rocheuse), deux femmes ont été découvertes sans vie et 10 personnes, dont trois blessées grièvement, ont été transférées à l’hôpital de Chios », a précisé un responsable du bureau de presse des garde-côtes. Au total, 27 personnes ont été secourues, selon la même source, qui n’a pas précisé leur nationalité.

Le 7 octobre, quatre corps avaient été repêchés par les garde-côtes au large de Lesbos après le naufrage de leur embarcation gonflable transportant au total 38 migrants. En outre, une opération de sauvetage par les garde-côtes a eu lieu vendredi matin au large de la Crète (sud), au cours de laquelle 23 migrants ont été transférés sains et saufs à La Canée, en Crète.

Visas : le Monténégro s’aligne sur les règles de l’Union européenne

15 octobre - 7h20 : Le 9 octobre, le Conseil des ministres du Monténégro a approuvé la suspension des régimes d’exemption de visa pour les ressortissants d’Arménie, d’Ouzbékistan et d’Égypte. Cette décision vise à renforcer la conformité avec la politique commune des visas de l’Union européenne, dans la perspective de l’adhésion du pays. « Le Monténégro poursuit l’harmonisation de sa politique en matière de visas avec celle de l’UE », explique le communiqué du gouvernement.

La réforme vise à mieux encadrer les flux migratoires et à renforcer le contrôle des frontières. Le gouvernement monténégrin souligne qu’il s’agit d’un pas supplémentaire vers la mise en conformité du cadre national avec les règles européennes, condition essentielle à la progression du pays dans le chapitre 24 du processus d’adhésion, consacré à la justice, la liberté et la sécurité.

Le gouvernement monténégrin a également modifié la liste des pays soumis à visa, poursuivant son travail d’alignement sur les pratiques européennes. Les citoyens du Koweït devront désormais obtenir un visa pour entrer au Monténégro, tandis que ceux de la République de Nauru bénéficieront d’une exemption. Parallèlement, la réglementation nationale a été mise à jour pour tenir compte de l’évolution du cadre Schengen, notamment l’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’espace de libre circulation. Ces ajustements témoignent de la volonté du Monténégro d’assurer une parfaite compatibilité entre son système juridique interne et les instruments européens de mobilité.

Processus de Berlin : un Sommet axé sur le contrôle des migrations via les Balkans

13 octobre - 19h : Le dernier Sommet des Balkans occidentaux du « processus de Berlin » s’est déroulé les 8 et 9 octobre, aux portes de Belfast, en Irlande du Nord, dans la résidence royale du château de Hillsborough. La présidence britannique a mis l’accent sur la question du contrôle des migrations, notamment sur la route des Balkans.

Le processus de Berlin est une initiative lancée en 2014 par l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel, visant à soutenir les Balkans occidentaux sur la voie de l’intégration euro-atlantique. Participent à ce processus les six pays de la région candidats à l’adhésion à l’UE (Serbie, Monténégro, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine du Nord, Kosovo), ainsi que ses sponsors : l’Italie, la France, l’Allemagne, la Croatie, la Slovénie, la Pologne, la Grèce, la Bulgarie, le Royaume-Uni et les institutions de Bruxelles.

La ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, qui était l’hôte de la réunion, a annoncé son engagement à investir 10 millions de livres sterling pour financer des « programmes innovants visant à lutter contre la traite des êtres humains dans les Balkans occidentaux », conformément à la promesse réitérée du gouvernement travailliste modéré de Keir Starmer concernant les contrôles aux frontières.

La Grèce réduit drastiquement les crédits pour les réfugiés

10 octobre - 18h30 : Le ministre grec des Migrations et de l’Asile, Thanos Plevris, a dévoilé lundi 6 octobre sa réforme du système d’aides destinées aux réfugiés statutaires dans le pays. Le responsable d’extrême droite réduit drastiquement les dépenses allouées aux étrangers en situation régulière en Grèce, passant de 400 millions à 288 millions d’euros. Soit une baisse des dépenses de 30%.

Au cœur de cette réforme figure la suppression d’Helios : débuté en 2019, ce programme d’intégration de l’Organisation internationale des migrations (OIM) fournissait notamment une aide financière pour l’hébergement des exilés ou des appartements. Avec les coupes budgétaires, le programme Helios ne versera plus d’allocations de logements aux réfugiés en Grèce. Les appartements loués dans le cadre de ce dispositif dans le centre d’Athènes seront restitués aux habitants de la ville. Quant aux fonds, ils seront déplacés vers des cours de grec et des formations professionnelles pour les réfugiés.

Grèce : quatre corps retrouvés au large de Lesbos

7 octobre - 18h : Les gardes-côtes grecs ont découvert mardi 7 octobre quatre corps au large du golf de Gera à Lesbos tandis que 34 personnes ont été retrouvées sur une côte proche. L’identification des victimes et des rescapés est en cours.

Selon l’agence de presse grecque Ana, l’embarcation des migrants a échoué sur un rocher près de la côte avant de commencer à couler. Des vents de 60km/h soufflaient dans la région et la hauteur de vagues était d’un mètre et demi, souligne l’ANA. Les rescapés, majoritairement des ressortissants de pays africains, ont été transférés dans le centre d’accueil et d’enregistrement de Lesbos, selon la même source.

Une barque transportant dix Chinois chavire entre Serbie et Croatie

6 octobre - 11h : Un bateau a chaviré près de Bačka Palanka sur le Danube, faisant frontière entre Serbie et la Croatie. Selon des informations officieuses, il transportait dix citoyens chinois et un citoyen serbe. L’accident s’est produit dans la nuit du 6 au 7 octobre. Un corps sans vie a été retrouvé, tandis que les sauveteurs serbes ont sorti quatre Chinois blessés et leurs collègues croates cinq.

Plusieurs personnes ont été noyées après le chavirement. Les secouristes recherchent toujours plusieurs personnes disparues, tandis que des équipes médicales d’urgence, des policiers et des pompiers sont sur place. Des équipes spécialisées en sauvetage nautique de Serbie et de Croatie ont également été déployées sur les lieux de l’accident.

La Serbie et la Chine appliquent un régime d’exemption de visa depuis 2017, ce qui signifie que les citoyens des deux pays peuvent séjourner ou transiter sur leurs territoires respectifs jusqu’à 30 jours après leur entrée.

Grèce : 145 migrants secourus au large de la Crète

25 septembre - 8h15 : Lundi 22 et mardi 23 septembre, deux opérations de sauvetage de migrants, coordonnées par le Centre conjoint de coordination de la recherche et du sauvetage (CSRC), ont été menées dans la zone maritime au sud de Gavdos, l’île la plus méridionale de la Crète, en Grèce.

Mardi, un patrouilleur de la garde côtière, avec l’aide d’un drone de l’agence Frontex, a localisé et secouru 36 personnes à bord d’un bateau, avant de les transporter vers le port de Chora Sfakia. La veille, dans la même zone maritime, deux autres canots avaient été signalés : une embarcation avec 43 personnes à bord à 8 milles nautiques au sud de Gavdos (14 km), un autre canot avec 66 migrants à 14 milles nautiques au sud de l’île (25 km).

Un ressortissant afghan arrêté dans le sud de la Serbie

23 septembre - 8h15 : Un ressortissant afghan a été arrêté lundi dans le village de Miratovac, non loin de Preševo, dans le sud de la Serbie. Il est accusé d’avoir fait passer depuis la Macédoine du Nord trois ressortissants égyptiens et un afghan. L’homme sera déféré devant la justice, a indiqué la police de Vranje.

Grèce : 800 nouvelles arrivées en Crète depuis Tobrouk

16 septembre - 12h45 : Au cours du week-end, des centaines de migrants sont arrivés dans la petite île de Gavdos, au de la Crète. Les garde-côtes les ont transféré vers des centres d’accueil en Crète même, qui souffrent d’une forte surpopulation et de conditions sanitaires insalubres depuis quelques mois.

Les garde-côtes grecs indiquent que la majorité des migrants arrivés ce week-end auraient quitté la ville portuaire libyenne de Tobrouk, à l’est du pays, près de sa frontière avec l’Égypte. Ils auraient embarqué sur plusieurs bateaux de pêche, parcourant 300 kilomètres (environ 165 milles nautiques) en ligne droite. La majorité d’entre eux étaient des jeunes hommes originaires de plusieurs pays d’Afrique du Nord, selon un communiqué des garde-côtes.

La Turquie et l’Italie signent un accord de coopération en matière migratoire

14 septembre - 16h20 : Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, et son homologue turc Hakan Fidan ont signé jeudi 11 septembre à Rome un « document opérationnel » prévoyant le renforcement de la collaboration entre les gardes-côtes italiens et turcs pour combattre « le trafic d’êtres humains » et « le crime organisé transnational », a déclaré le chef de la diplomatie italienne lors d’un point de presse conjoint. « Nous travaillerons ensemble à la formation des forces de l’ordre pour démanteler les réseaux criminels en Méditerranée », a précisé Antonio Tajani. « Cela s’avérera très utile en Libye en particulier pour empêcher les départs » de migrants.

Hakan Fidan s’est pour sa part dit déterminé à « renforcer le partenariat stratégique » entre l’Italie et la Turquie et a insisté sur la nécessité d’œuvrer à un processus politique en Libye et de garantir sa « stabilité ». « Nos deux pays ont intérêt à la stabilité de la Libye » et « la Turquie peut jouer un rôle essentiel dans la réalisation de cet objectif », a estimé le chef de la diplomatie italienne. Par ailleurs, les deux pays « encouragent l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à renforcer l’assistance apportée aux pays d’accueil des migrants, afin de soutenir les retours volontaires », indiquent le communiqué conjoint.

Turquie : cinq morts dans une collusion entre un bateau de migrants et celui des gardes-côtes

8 septembre - 12h20 : Un nouveau drame est survenu en mer Egée, au large des côtes turques ce dimanche. Cinq personnes ont été tuées et une autre gravement blessée lorsqu’un bateau transportant des migrants a percuté un navire des gardes-côtes turcs au nord-ouest de la Turquie, a déclaré le bureau du gouverneur de la province de Balıkesir.

Dans un communiqué, le gouverneur a déclaré qu’un bateau à grande vitesse, transportant 34 migrants et un passeur, avait percuté le navire des gardes-côtes turcs qui effectuait une patrouille de routine, au large de la côte de Badavut, dans le district d’Ayvalik. Le choc violent entre les deux bateaux a projeté des personnes dans la mer. Elles ont ensuite pu être repêchées par les secours. « À la suite des opérations de recherche et de sauvetage menées dans la région, il a été déterminé que cinq personnes tombées à la mer avaient perdu la vie. Une personne, une femme, a été grièvement blessée et transportée à l’hôpital », a-t-il déclaré, ajoutant que les recherches pour retrouver une personne portée disparue se poursuivaient.

Un camionneur bulgare arrêté en Croatie, les réfugiés s’enfuient en Slovénie

7 septembre - 8h30 : Une patrouille de police a intercepté un camion portant les marques nationales bulgares, conduit par un homme de 35 ans, près de Delnice, dans le Gorski Kotar (ouest de la Croatie). Lors de l’inspection de la zone de chargement, la présence d’inconnus a été constatée, ce qui a motivé l’arrestation immédiate du conducteur.

L’enquête a confirmé les soupçons selon lesquels le Bulgare transportait plusieurs ressortissants étrangers à bord du camion. Il a été établi qu’immédiatement avant l’interception du véhicule, ils en étaient sortis et avaient traversé la route forestière pour pénétrer en Slovénie. Le suspect a avoué qu’il devait transporter des étrangers vers l’Europe occidentale contre une somme d’argent convenue à l’avance. Certains exilés ont été arrêtés par la police croate et slovène et attendent leur procès conformément à la loi sur la protection internationale et temporaire et à la loi sur les étrangers.

La Grèce vote une loi pour accélérer les retours forcés des déboutés de l’asile

4 septembre - 7h : Malgré les critiques, le Parlement grec a adopté mercredi 3 septembre une loi, portée par le ministère des Migrations et de l’Asile, qui vise à durcir les sanctions à l’encontre des demandeurs d’asile déboutés et à accélérer les expulsions des personnes en situation irrégulière.

« Toute personne se voyant refuser l’asile et ayant enfreint la loi grecque en séjournant illégalement sur le territoire sera soumise à une détention administrative, à une surveillance électronique et à des sanctions pénales », a indiqué le ministre des Migrations et de l’Asile, Thanos Plevris.

La nouvelle législation prévoit « des retours forcés » pour des demandeurs d’asile déboutés au cas où ces derniers n’optent pas pour "« e retour volontaire » dans leur pays ou un « pays tiers sûr ». « Les citoyens des pays tiers soumis à des décisions de retour seront placés en détention jusqu’à leur départ », a prévenu le ministre des Migrations Thanos Plevris.

Grèce : les corps de deux migrants retrouvés noyés à Rhodes

1er septembre - 17h : Les corps de deux migrants, un homme et une jeune fille, ont été trouvés, samedi 30 août, sur une plage de cette île toute proche de la Turquie. Ils faisaient partie d’un groupe de douze migrants, partis de Turquie à bord d’un canot pneumatique et que les passeurs ont abandonné en mer, non loin de la côte de l’île grecque, selon le site d’information Rodiaki. Les deux corps ont été découverts sur la plage de Mavros Kavos. Les dix autres migrants ont réussi à gagner la terre ferme et trois ont été interpellés.

Par ailleurs, 38 autres migrants ont été découverts par la police dans la région de Gennadi, sur l’île de Rhodes. De son côté, la plateforme de détresse Alarm phone avait identifié le 30 août un groupe de 45 personnes qui avaient échoué dans le sud de Rhodes, près de Gennadi, après le naufrage de leur embarcation. Il pourrait s’agir du même groupe de personnes.

Bulgarie : la police intercepte deux transferts de migrants près de la mer Noire

31 août - 9h : La police des frontières bulgare a intercepté deux véhicules distincts transportant 48 migrants afghans dans le village balnéaire de Lozenets, les 23 et 24 août derniers. Samedi 23 août au soir, la police a tenté d’intercepter une camionnette immatriculée dans la ville de Roussé au poste de contrôle routier de Lozenets, à environ 60 kilomètres de la frontière turque.

Selon la direction régionale du ministère de l’Intérieur, le conducteur, un ressortissant géorgien de 21 ans, a ignoré les signaux de la police, a perdu le contrôle de son véhicule et est entré en collision avec deux voitures en stationnement avant d’abandonner le véhicule et de prendre la fuite, selon les médias locaux. Il a ensuite été arrêté alors qu’il tentait de quitter la zone en taxi. À l’intérieur de la camionnette, la police a découvert 24 ressortissants afghans, « la plupart déshydratés et inconscients », a rapporté le média bulgare BTA. Les secours ont examiné et soigné les migrants avant de les transférer vers le principal centre d’asile de Bulgarie. Plus tôt dans la soirée, la police aux frontières avait également intercepté une deuxième voiture soupçonnée d’avoir servi de véhicule pilote à la camionnette. Son conducteur a été placé en garde à vue.

Moins de 24 heures plus tard, la police a intercepté un autre véhicule près de Lozenets. Selon BTA, le conducteur était de nationalité bulgare et le véhicule transportait à nouveau 24 migrants afghans. Contrairement à la nuit précédente, aucun cas d’inconscience ou de détresse médicale n’a été signalé chez ces migrants.

Grèce : la justice s’oppose à l’expulsion de Soudanais n’ayant pas pu demander l’asile

27 août - 14h : C’est un revers pour le gouvernement grec. La justice grecque a refusé lundi 25 août d’autoriser l’expulsion de trois exilés soudanais, arrivés en Grèce et empêchés d’y déposer une demande d’asile. Les juges ont pris cette décision à la suite d’un recours en référé du Conseil grec pour les réfugiés (GCR) contre une récente loi du gouvernement grec qui suspend temporairement l’accès à l’asile, a annoncé mardi cette ONG.

« La Cour administrative de première instance d’Athènes a rendu lundi une ordonnance provisoire », qui n’autorise pas Athènes à procéder au retour de ces quatre personnes dans leur pays, a indiqué le GCR dans un communiqué. Face à la forte recrudescence des arrivées en Crète depuis la Libye début juillet, la Grèce avait annoncé et voté dans la foulée au Parlement une loi suspendant pour trois mois l’accès à l’asile pour les migrants arrivant à bord de bateaux en provenance des pays d’Afrique du Nord. Le GCR rappelle que « le 14 août 2025, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait également émis des mesures provisoires (...) indiquant au gouvernement grec de ne pas éloigner du pays ces quatre Soudanais ».

Bulgarie : saisie de 20 bateaux pneumatiques destinés au trafic de migrants dans la Manche

25 août - 15h45 : Depuis le début de l’année, près de 70 bateaux gonflables destinés au trafic de migrants ont été saisis au poste de contrôle frontalier bulgare de Kapitan Andreevo. Le cas le plus récent s’est produit il y a quelques jours, lorsque les douaniers ont découvert 20 embarcations gonflables dans un camion turc, qui avaient été déclarées comme des marchandises légales. « En inspectant le camion, nous avons trouvé deux palettes contenant chacune 20 grands paquets, déclarés comme étant des bâches », a déclaré Krasimir Chapkanov, chef de l’unité opérationnelle de Kapitan Andreevo. « Mais après avoir ouvert le premier paquet, nous avons découvert des bateaux gonflables en caoutchouc avec des côtés rigides et des fonds renforcés. »

Les bateaux sont fabriqués en Turquie par des entreprises inconnues et, selon les autorités, sont utilisés dans le seul but de faire du trafic de migrants. « Ils n’ont aucun document, aucun certificat, aucune garantie. Ils sont fabriqués uniquement dans ce but », affirme Krasimir Chapkanov. « Il a été établi que ces bateaux sont utilisés par des organisations criminelles impliquées dans le trafic illégal de migrants à travers la Manche », indique également Diana Markova, porte-parole de l’Agence des douanes bulgares.

Quatre morts dans un nouveau naufrage en mer Égée

19 août - 20h45 : Un nouveau drame a eu lieu en mer Égée au large des côtes turques ce lundi. Au moins quatre personnes sont décédées suite au naufrage d’une embarcation pneumatique, ont annoncé les gardes-côtes turcs.

Alertés peu après 2 heures du matin (heure locale, 23h GMT), ces derniers ont affirmé être parvenus à secourir vivants deux des passagers de l’embarcation au large de Karaburun, ville de la province côtière d’Izmir à l’ouest du pays, à une trentaine de kilomètres des îles grecques de Lesbos et de Chios. « Les corps sans vie de quatre migrants irréguliers ont été repêchés », ont indiqué les garde-côtes dans un communiqué. Des recherches étaient toujours en cours à la suite de déclarations de survivants faisant état de disparus. Aucun détail concernant le profil des décédés ou rescapés n’a été communiqué.

165 migrants secourus et appréhendés entre Turquie et Grèce

17 août - 16h15 : Les garde-côtes grecs et turcs ont été très actifs dans les eaux du sud de la Méditerranée et de la mer Égée ce week-end. Au moins 165 migrants ont été ramenés à terre lors de trois incidents distincts en Méditerranée méridionale ce week-end, rapporte la version anglaise du journal grec Ekathimerini. Les comptes rendus de ces incidents n’ont pas encore été publiés sur le site web des garde-côtes grecs.

Cependant, selon Ekathimerini, deux de ces incidents se sont produits au sud de la petite île grecque de Gavdos, non loin de la Crète. Au total, 126 migrants y ont été secourus. Lors d’un incident, un nombre indéterminé de migrants ont été secourus par un pétrolier battant pavillon maltais et transportés avec l’aide des garde-côtes jusqu’au port de Gavdos, a rapporté Ekathimerini lundi 18 août. Une deuxième opération a ensuite été menée par les garde-côtes helléniques et un navire de Frontex, ramenant les 126 autres migrants.

Lors d’un troisième incident, toujours selon Ekathimerini, au moins 39 migrants se trouvaient à bord d’un canot pneumatique à environ 58 milles nautiques au sud de Kalamata, en Grèce continentale, et ont été ramenés à terre. Les garde-côtes grecs ont publié un compte rendu de ce sauvetage le 18 août. Ils ont confirmé le nombre de migrants et la localisation du bateau. Ils ont ajouté que des enquêtes préliminaires étaient menées par les autorités portuaires de Kalamata.

Pushback en mer : 20 enfants refoulés de Grèce vers la Turquie

16 août - 17h45 : Le 14 août à l’aube, les garde-côtes turcs ont découvert quatre radeaux de sauvetage dérivant au sud-ouest de Datça, en Turquie. À bord se trouvaient 86 personnes originaires d’Iran, d’Irak et d’Afghanistan, dont 20 jeunes enfants.

Il s’agit d’un des plus importants « pusbacks » récents mais, depuis le retour au pouvoir de Nouvelle Démocratie, le réseau Aegean Boat Report a recensé 3456 cas de refoulement en mer Égée en juin 2019, menés par les garde-côtes helléniques, impliquant 93 292 personnes. Dans 1102 de ces cas, des équipements de sauvetage – des radeaux de sauvetage – ont été utilisés abusivement comme outils d’expulsion, laissant 29 368 personnes à la dérive, impuissantes, sur 1693 radeaux.

Grèce : bientôt un bracelet électronique pour les migrants en attente d’expulsion

12 août - 15h45 : Les migrants en attente d’expulsion devront porter un bracelet électronique à la cheville afin de surveiller leur localisation. Le gouvernement affirme que cela contribuera à accélérer les expulsions. Le ministre grec des Migrations, Thanos Plevris, a déclaré aux journalistes que cette mesure de surveillance serait mise en œuvre avant la fin de l’année, dans le cadre d’une série de réformes introduites par le gouvernement grec visant à criminaliser le non-respect des arrêtés d’expulsion. « Le recours à la surveillance électronique montrera clairement que les options se sont réduites », a expliqué Thanos Plevris à la radio publique ERT.

Outre le bracelet électronique, les autorités grecques appliqueront des peines de prison obligatoires en cas de non-respect d’un arrêté d’expulsion. L’ensemble des nouvelles réformes sera présenté au Parlement le mois prochain, a rapporté l’agence Associated Press (AP).

La Grèce forme des gardes-côtes libyens

11 août - 16h30 : Dans le cadre d’un plan visant à réduire le nombre d’arrivées de migrants sur les îles grecques, en particulier en Crète, la Grèce accueille et forme des garde-côtes libyens chargés d’intercepter les migrants en mer.

Athènes a récemment déployé ses propres navires au large des côtes libyennes pour répondre à la récente augmentation du nombre d’arrivées clandestines en provenance d’Afrique du Nord. La Grèce entend également soutenir les autorités libyennes pour renforcer la coopération entre les deux pays, alors que leurs relations ont été houleuses ces dernières années en raison de la division interne qui règne en Libye.

En effet, l’État libyen est régi par deux gouvernements rivaux et Athènes traite à la fois avec le gouvernement basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et avec l’administration dissidente établie à Benghazi, dans l’est de la Libye et dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier bénéficie du soutien de la Russie, de l’Égypte ou encore des Émirats arabes unis. Athènes justifie sa démarche d’équilibriste en soulignant qu’elle a besoin de l’aide des deux administrations pour limiter le nombre de départs de migrants depuis les côtes libyennes.

Selon l’agence de presse Reuters, des agents de l’est de la Libye ont participé ces derniers jours aux formations, notamment sur les opérations de patrouilles et de recherche et sauvetage. Bientôt, ce sera au tour des agents du gouvernement de Tripoli de se joindre au programme.

Grèce : forte baisse des arrivées par mer

9 août - 18h30 : Depuis l’annonce par Athènes d’un moratoire de trois mois sur le traitement des demandes d’asile, les migrants ont été beaucoup moins nombreux à atteindre l’île de Crète, dans le sud de la Grèce. Le nombre d’arrivées est tombé à « moins de 900 » depuis l’annonce de la suspension par le gouvernement le 9 juillet.

Le ministre grec des Migrations, Thanos Plevris, a déclaré que « le message clair selon lequel le pays n’accordera plus l’asile pendant les trois prochains mois et que les immigrants seront placés en détention semble avoir porté ses fruits ». Le gouvernement grec a également annoncé qu’il pourrait prolonger ces mesures si nécessaire.

Un réseau de passeurs syriens démantelé entre Bosnie-Herzégovine et Allemagne

8 août - 14h50 : Cinq personnes ont été arrêtées mercredi 6 août en Allemagne, aux Pays-Bas et en Bosnie-Herzégovine, à la suite d’opérations coordonnées contre un groupe de présumés passeurs. La police de Bavière a déclaré que les cinq suspects étaient des ressortissants syriens âgés de 26 à 37 ans.

Les autorités ont ajouté qu’ils étaient accusés d’avoir fait entrer au moins 500 personnes en Allemagne et dans d’autres pays européens depuis 2021. Les enquêteurs ont toutefois ajouté qu’ils estimaient que le nombre réel de cas était nettement supérieur à 500. « L’organisation elle-même affirme avoir introduit clandestinement jusqu’à 480 personnes par jour en Allemagne et en Europe en 2022 », précise un communiqué officiel.

La police allemande a également perquisitionné trois appartements à Dortmund et Bochum, dans l’ouest du pays, tandis que la police néerlandaise a perquisitionné une propriété à Houten, dans le centre des Pays-Bas. « De nombreuses preuves ont été saisies, notamment les smartphones et les véhicules utilisés pour commettre le crime, ainsi que de petites quantités de stupéfiants », a ajouté le communiqué.

Selon les premières investigations, le groupe criminel aurait facturé jusqu’à 4500 euros par personne pour leur voyage, accumulant au moins 1,4 million d’euros entre 2022 et 2025. Les passeurs auraient principalement emprunté la route dite des Balkans pour rejoindre l’UE.

La Cour de justice de l’Union européenne condamne les centres italiens de migrants en Albanie

3 août - 15h30 : La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué vendredi 1er août en faveur des juges italiens qui ont empêché le gouvernement italien d’envoyer des migrants dans des centres de rétention en Albanie.

Ce jugement tant attendu constitue le dernier revers en date pour le projet phare de Giorgia Meloni et de son gouvernement visant à externaliser le traitement des demandes d’asile vers un pays tiers et à accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés. Des contestations judiciaires ont suspendu ce coûteux dispositif depuis des mois.

Dans un communiqué de presse, les juges de la plus haute juridiction de l’Union européenne affirment que si la demande d’asile d’un citoyen non européen peut être rejetée dans le cadre d’une procédure accélérée à la frontière lorsque les États membres de l’UE classent son pays d’origine comme « sûr », les États membres « ne peuvent pas inclure un pays dans la liste des pays d’origine sûrs si ce pays n’offre pas une protection adéquate à l’ensemble de sa population ».

La Grèce multiplie les refoulements vers la Turquie

31 juillet - 19h : La Grèce multiplie à nouveau les refoulements illégaux de migrants à sa frontière orientale. Dans une vidéo publiée le 22 juillet par le ministère de la Défense turc, des garde-côtes grecs sont filmés par un drone en train de remorquer des embarcations de migrants en direction de la Turquie. Une pratique illégale du point de vue du droit européen.

Cette opération n’est pas isolée. Ces derniers jours, les garde-côtes turcs ont publié plusieurs communiqués de presse pour évoquer des sauvetages d’embarcations de migrants refoulées dans leurs eaux territoriales. Le 29 juillet, 34 migrants ont été interceptés via deux opérations de sauvetage distinctes, l’une au large des côtes du district de Kuşadası à Aydın, l’autre plus au sud, au large des côtes du district de Marmaris. Bien que la pratique des refoulements soit illégale, la Grèce en a fait une « norme », comme l’a constaté MSF. L’agence européenne de surveillance des frontières Frontex a même ouvert une enquête sur le sujet en avril dernier.

Grèce : Un laboratoire de faux documents démantelé à Athènes

29 juillet - 16h50 : Lors d’une opération impliquant des unités policières grecques, allemandes et américaines, l’agence Europol a démantelé un réseau de trafic de migrants basé à Athènes la semaine dernière.

Des perquisitions dans la capitale grecque ont permis l’arrestation de huit membres présumés du réseau. La plupart des suspects étaient apparemment déjà connus des autorités grecques pour leur implication dans des activités illégales telles que la fraude documentaire, et certains avaient déjà un casier judiciaire. Selon Europol, ce réseau criminel était principalement composé de ressortissants pakistanais, iraniens et turcs.

L’opération et l’enquête qui l’a précédée ont révélé que le réseau de trafic présumé opérait sous le couvert d’une agence de voyages à Athènes, son activité principale étant apparemment la falsification de documents. L’agence de voyages elle-même servait à faciliter la distribution de faux documents, en expédiant des colis contenant des documents faux ou contrefaits, et avait été ouverte par le principal suspect dans l’affaire, selon un communiqué officiel.

Ces faux papiers comprenaient des passeports, des cartes d’identité, des permis de conduire ainsi que des permis de séjour grecs, la plupart de ces papiers étant envoyés à des destinataires en France, en Espagne et au Royaume-Uni.

Dinara Smailova, défenseuse kazakhe des droits humains, obtient l’asile au Monténégro

28 juillet - 15h20 : Dinara Smailova, éminente militante kazakhe et symbole de la lutte contre les violences faites aux femmes, a obtenu la protection internationale au Monténégro le 28 juillet, après près de deux ans d’une procédure longue et complexe. Avec son mari Almat Mukhamejanov, elle a demandé l’asile en raison de persécutions politiques au Kazakhstan, où elle est devenue la cible des autorités après avoir dénoncé publiquement les violences qu’elle a subies et pour son travail en faveur des droits des femmes.

« Le Monténégro m’a apporté sécurité, mais aussi espoir. Je suis reconnaissante envers les institutions qui ont reconnu la menace qui pesait sur ma vie, ainsi qu’envers tous ceux qui nous ont soutenus dans les moments les plus difficiles », a déclaré Dinara Smailova à Radio Free Europe (RFE) après la décision d’asile.

CPR italien en Albanie : « coûteux, inhumain et inefficace »

26 juillet - 9h : Le Centre de rapatriement et de rétention (CPR) de Gjadër, en Albanie, est le plus couteux des quatorze CPR italiens, selon un nouveau rapport de l’organisation de défense des droits humains Action Aid, réalisé en collaboration avec l’Université de Bari.

Le rapport indique que la préfecture de Rome a versé 570 000 euros à la société Medihospes, qui gère les CPR en Albanie, pour cinq jours d’activité opérationnelle effective. Cela signifie qu’il a coûté 114 000 par jour pour détenir 20 personnes entre octobre et décembre 2024. Tous les détenus ont été libérés et renvoyés en Italie quelques heures ou quelques jours après leur arrivée.

Selon l’agence Reuters, le ministère italien de l’Intérieur a refusé de commenter ce rapport.

Une cagnotte pour loger une famille palestinienne réfugiée en Bosnie-Herzégovine

25 juillet - 18h : Près de 30 000 euros ont été collectés à ce jour pour acheter un toit à la famille El-Barawi qui a fui la bande de Gaza ravagée par l’armée israélienne.

Une trentaine de Palestiniens ont trouvé refuge en Bosnie-Herzégovine depuis l’automne 2023. Parmi eux, la famille palestinienne El-Barawi est arrivée au camp de Salakovac à Mostar à l’automne 2023, sa maison ayant été incendiée au tout début de la guerre.

« Nous sommes patients et le camp n’est pas mal. Nous avons un endroit où dormir, de la nourriture, de l’électricité et de l’eau chaude », témoigne Samir El-Barawi, 62 ans, auprès de Radio Slobodna Evropa. Mais près de deux ans plus tard, il est temps pour lui et sa famille de quitter le camp géré par le ministère des Droits de l’Homme et des Réfugiés de Bosnie-Herzégovine.

Les enfants sont scolarisés, les adultes travaillent par intermittence, et pour les aider à s’implanter durablement, l’organisation humanitaire Pomozi.ba a lancé mi-juillet une prometteuse collecte de donations pour l’achat d’une maison. Elle a glané 60 000 marks (plus de 30 000 euros) les quatre premiers jours. Il en faudra un peu plus du double pour réaliser le projet.

Dans le même temps, l’organisation, ainsi que le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU dénoncent le fait que les réfugiés palestiniens n’ont reçu qu’une protection subsidiaire qui limite leurs droits et entrave et leurs possibilités de se construire un avenir en Bosnie-Herzégovine.

Bulgarie : un migrant marocain blessé par balle en tentant de franchir la frontière

25 juillet - 14h : Un migrant marocain a été blessé par balle à l’épaule, dans sa tentative de traverser la frontière vers la Bulgarie, a annoncé vendredi le ministère de l’Intérieur. L’incident s’est produit jeudi soir près du village de Zvezdets, où la police aux frontières a intercepté un groupe d’une vingtaine de ressortissants de ce pays.

Selon les autorités, l’un des agents aurait été pris à partie, tandis que le migrant aurait refusé d’obtemprérer et tenté de fuir. Après des tirs de sommation, il a été touché à l’épaule dans ce que les responsables ont décrit comme « un acte de légitime défense ». Le migrant a ensuite été transféré à l’hôpital de Burgas.

Les pushbacks de Hongrie vers la Serbie n’apparaissent plus dans les statistiques officielles

24 juillet - 18h45 : En une semaine, les patrouilles conjointes des polices de Hongrie et de Serbie auraient empêché le passage de 263 personnes en Hongrie, tandis que le nombre officiel de pushbacks de Hongrie vers la Serbie serait bien inférieur. Les ONG contestent ces données, en affirmant rencontrer sur le terrain de plus en plus de victimes de pushbacks. En réalité, beaucoup de personnes seraient renvoyées de Hongrie sans procédure légale et sans même apparaître dans les statistiques.

Grèce : 247 migrants internés, sans avoir le droit de demander l’asile

22 juillet - 11h15 : Entre vendredi 18 et dimanche 20 juillet, 247 migrants ont été secourus en mer, au large de la Crète, par les autorités grecques ou des navires commerciaux. Mais contrairement à d’habitude, ces exilés partis de Libye n’ont pas été transférés dans la salle municipal de l’île, transformée en centre d’hébergement d’urgence pour gérer l’afflux migratoire des derniers mois.

« Ils n’ont pas le droit de demander l’asile, ils ne seront pas conduits dans des centres d’accueil, mais seront placés en garde à vue jusqu’à ce que la procédure de retour soit engagée », a déclaré vendredi sur le réseau social X Thanos Plevris, ministre grec des Migrations, issu du parti conservateur Nouvelle Démocratie mais ancien militant d’extrême-droite.

Grèce : si l’asile est refusé, l’expulsion ou la prison ?

19 juillet - 15h30 : Jeudi 17 juillet, la Grèce a annoncé un projet de loi prévoyant une peine minimale de trois ans de prison pour les personnes sans autorisation de séjour en Grèce si elles ne quittent pas le pays, a rapporté l’agence de presse allemande dpa.

Actuellement, les personnes sans autorisation de séjour en Grèce ne sont pas emprisonnées, mais sont conduites dans des camps où elles attendent leur expulsion. Une différence essentielle entre le projet de loi et la politique actuelle réside dans le fait que, dans un camp de migrants, les personnes jouissent d’une certaine liberté de circulation, bien que limitée. Une autre différence essentielle réside dans la redéfinition du dépassement de la durée de séjour autorisée comme une infraction pénale passible d’emprisonnement. Les personnes ne peuvent éviter la détention que si elles quittent volontairement le pays.

En vertu du projet de loi, toute personne se voyant refuser l’asile doit quitter le pays sous peine de poursuites pénales pour séjour. « À l’avenir, les personnes concernées n’auront que deux options : la détention ou le retour », a déclaré le ministère des Migrations. Le projet de loi doit être présenté prochainement au Parlement à Athènes.

Grèce : un navire de Frontex coule au large de Lesbos

16 juillet - 9h30 : Un bateau de patrouille côtière de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, a coulé lundi 14 juillet au large des côtes de Lesbos, en Grèce, lors d’une mission de recherche et de sauvetage. Les cinq membres d’équipage portugais et un officier de liaison grec qui étaient à bord sont sains et saufs, après avoir été immédiatement secourus par d’autres navires. Le navire a sombré après avoir heurté un récif près de l’île de Lesbos, a déclaré un garde-côte.

Grèce : Mitsotakis s’inquiète des arrivées à Gavdos et en Crète

14 juillet - 7h45 : C’est le grand sujet d’inquiétude à Athènes. Une nouvelle route migratoire est-elle en train de s’ouvrir en direction de la Crète et de l’îlot de Gavdis ? Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a abordé la question sur les réseaux sociaux, écrivant : « la migration n’est pas une crise temporaire. C’est une réalité qui évolue, s’intensifie ou s’atténue, mais qui ne disparaît jamais. Les passeurs impitoyables changent de tactique et d’itinéraire, déplaçant leurs opérations là où ils trouvent une ouverture, et cette fois, cette ouverture est la Libye. »

Il a affirmé que la Grèce prendrait toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’établissement d’une nouvelle route migratoire à travers la Méditerranée, établissant un parallèle avec la crise de 2020 à la frontière nord de l’Évros, lorsque des milliers de migrants ont tenté de traverser la Grèce depuis la Turquie. « Notre message est clair : la Grèce ne permettra pas l’établissement d’une nouvelle voie d’entrée illégale dans le pays et en Europe. Tout comme nous l’avons fait à l’Évros en 2020, nous ferons désormais tout le nécessaire pour les en empêcher. »

La Grèce suspend les demandes d’asile pour les personnes arrivant par mer

9 juillet - 17h : Le gouvernement grec a annoncé mercredi la suspension du traitement des demandes d’asile pour une période initiale de trois mois pour les personnes arrivant par la mer d’Afrique du Nord.

Ces derniers jours, plus de 2000 migrants sont arrivés sur les îles grecques de Gavdos et de Crète, dans le sud de la Grèce, à bord de bateaux en provenance de Libye. S’exprimant au Parlement, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a déclaré que la situation « exige[ait] clairement des mesures d’urgence ». C’est pourquoi « le gouvernement grec a décidé de suspendre le traitement des demandes d’asile pour une période initiale de trois mois pour les personnes arrivant par la mer d’Afrique du Nord », a-t-il ajouté.

Cette suspension ne s’appliquera qu’aux personnes arrivant en Crète et à Gavdos, a ajouté M. Mitsotakis. Les migrants « entrant illégalement sur le territoire seront placés en détention ». Un projet de loi visant à rendre la suspension de l’asile contraignante devrait être présenté au Parlement jeudi 10 juillet.

Grèce : des centaines de migrants secourus au large de Gavdos et la Crète

7 juillet - 21h30 Plus de 600 migrants ont été secourus au large des îles grecques de Gavdos et de Crète dimanche 6 juillet, selon la police portuaire grecque. Parmi eux, un groupe de 442 personnes à bord d’un bateau de pêche ont été secourues par un cargo battant pavillon du Panama qui naviguait dans la zone, avant d’être transférées par des patrouilleurs grecs au port d’Agia Galini, en Crète.

Le même jour, l’agence de surveillance des frontières européennes Frontex a porté assistance à 96 migrants à bord de deux bateaux au large de la Crète, ont indiqué les gardes-côtes grecs. Lors d’un autre incident survenu dimanche, un média grec a publié des images montrant des dizaines de migrants sautant d’un bateau rapide dans l’eau avant d’atteindre les côtes du sud de la Crète.

Les arrivées en mer de migrants tentant d’atteindre l’Europe depuis le nord-est de la Libye se sont multipliées ces derniers mois. Les candidats au départ sont principalement originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Parmi eux, de nombreux Soudanais dont le pays est déchiré par la guerre, mais aussi beaucoup d’Égyptiens et de Bangladais.

La Bulgarie rejettent toutes les demandes d’asile des Syriens

4 juillet - 9h15 Les Syriens qui arrivent dans l’Union européenne par la frontière turco-bulgare voient leurs demandes d’asile « systématiquement rejetées » en Bulgarie. Depuis la chute du régime de Bachar el-Assad, ce pays d’entrée dans l’Union oppose un refus à presque toutes les demandes d’asiles émanant de ces ressortissants. Cette situation coince les Syriens dans un territoire qui ne leur offre aucune alternative d’accueil, et rend impossible leur régularisation ailleurs en Europe. Un reportage d’Infomigrants.

Bosnie-Herzégovine : Milorad Dodik ne veut pas de centres pour migrants

1er juillet - 16h15 « Nous ne voulons pas de migrants ici, nous le disons clairement », a déclaré Milorad Dodik, le président de la Republika Srpska, dans un discours devant l’Assemblée nationale de cette entité de Bosnie-Herzégovine. Il s’oppose en effet à l’hypothèse de voir la Bosnie-Herzégovine accueillir des migrants renvoyés du Royaume-Uni ou de l’Union européenne.

La déclaration proposée par Milorad Dodik prétend que ces migrants seront « dirigés vers les zones serbes », bien qu’aucun des quatre camps de migrants de Bosnie-Herzégovine ne se trouve en RS, et charge le gouvernement de l’entité d’empêcher « physiquement et institutionnellement » l’ouverture de ces camps.

Quatre gendarmes turcs qui avaient torturé torturé à mort deux migrants syriens, condamné à la prison à vie

30 juin - 9h15 Selon les médias turcs, les faits remontent à mars 2023, lorsqu’un groupe de neuf syriens passent en Turquie, par une frontière de la province d’Hatay. Ils ont été torturé pendant plusieurs heures après leur arrestation, et deux d’entre eux sont décédés. Dès la nuit de l’incident une enquête a été ouverte, elle a abouti en mai à la condamnation à la prison à vie pour deux gendarmes et sept autres militaires ont écopé de condamnations allant jusqu’à sept ans et demi de prison.

L’Italie a déporté cinq migrants vers l’Égypte depuis l’Albanie

25 juin - 20h : Selon les révélations de la presse italienne, l’Italie a expulsé cinq migrants égyptiens depuis le centre albanais de Gjadër vers leur pays d’origine. Cette opération est la première expulsion effectuée directement depuis le sol albanais. Mais ce transfert, passé sous silence par Rome, est jugé illégal par les opposants au projet.

Le 9 mai, un vol au départ de Rome à destination du Caire a fait escale en Albanie pour récupérer cinq migrants originaires d’Égypte en vue de les expulser, révèle lundi 23 juin le média italien Altreconomia. Ces cinq personnes étaient retenues dans le centre albanais de Gjadër, construit et financé par l’Italie.

En mars dernier, le gouvernement italien avait adopté un décret-loi permettant de recycler les structures en centres de rapatriement pour migrants en situation irrégulière, alors que la justice italienne a refusé à plusieurs reprises de valider la détention en Albanie de migrants interceptés en mer, exigeant même leur rapatriement sur le territoire italien.

La Grèce va déployer de nouveaux navires de guerre au large de la Libye

24 juin - 19h45 : La Grèce a annoncé le déploiement de deux frégates et d’un navire de guerre supplémentaire au large des côtes libyennes afin de dissuader les arrivées de migrants sur ses îles du sud, notamment la Crète et Gavdos.

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a dévoilé ce plan à l’issue d’une réunion d’urgence sur la sécurité nationale, dimanche 22 juin. Il a qualifié la situation actuelle d’« alarmante » et a souligné la nécessité de mesures préventives pour dissuader les trafiquants d’êtres humains de « contrôler » l’entrée dans le pays. La mission navale grecque, organisée en coordination avec les autorités libyennes et les partenaires européens, vise à intercepter les bateaux de migrants avant qu’ils n’atteignent le territoire grec. Les trois navires, dont un navire de soutien, devraient appareiller dans les prochains jours.

Ces dernières semaines ont été marquées par une augmentation des traversées maritimes en provenance du nord-est de la Libye, avec plus de 800 migrants tentant la traversée depuis jeudi dernier seulement. La semaine dernière, les autorités grecques ont secouru environ 700 personnes d’embarcations à la dérive dans les eaux internationales près de la Crète. De nombreux migrants qui entreprennent ce voyage à haut risque fuient les conflits et l’instabilité dans des pays comme le Soudan, l’Égypte et le Bangladesh.

350 migrants secourus en une journée au large de la Grèce

22 juin - 19h30 : Les garde-côtes grecs ont affirmé avoir secouru « plus de 350 migrants » à environ 30 milles nautiques au sud de la petite île grecque de Gavdos, jeudi 19 juin en fin de journée. Selon Ekathimerini, un bateau de pêche transportant les migrants a été localisé dans un premier temps par un navire de Frontex, qui a ensuite informé les garde-côtes grecs. Quatre navires commerciaux de passage ont également aidé à récupérer les migrants et à les amener au port de Paleochora, près de La Canée, sur l’île voisine de Crète.

Les garde-côtes ont également signalé la localisation de 34 migrants sur une plage de Gavdos jeudi 19 juin. Selon le communiqué de presse, les migrants « ont d’abord été transférés vers un centre d’hébergement temporaire de Gavdos, puis par ferry jusqu’au port de Chora Sfakion, en Crète ». Depuis le port, ont confirmé les garde-côtes, les migrants ont été conduits vers un autre centre d’hébergement temporaire situé à Agia Chania, où une enquête préliminaire a été ouverte.

Jeudi vers midi, selon un autre communiqué de presse des garde-côtes publié le 20 juin, les autorités portuaires ont été informées de la présence d’un « navire transportant des passagers étrangers en difficulté, à environ 19 milles nautiques au sud de Gavdos ». Les garde-côtes ont dépêché un patrouilleur sur place et, avec l’aide d’un drone Frontex, ont localisé un canot en bois transportant des « passagers étrangers ». Les 73 hommes à bord ont tous été récupérés sains et saufs et transportés à Gavdos, où ils ont également été transférés plus tard vers la plus grande île voisine de Crète.

Enfin, un autre patrouilleur, cette fois plus près des côtes turques, a repéré une vedette rapide avec à son bord « des passagers étrangers se déplaçant à grande vitesse des côtes turques vers la côte sud d’Agathonisi ». Selon les garde-côtes, les agents à bord ont utilisé des « signaux lumineux et sonores » pour immobiliser la vedette. L’agent des garde-côtes grecs a récupéré 18 migrants, cinq hommes, cinq femmes et huit mineurs. Ils ont été conduits au port d’Alagari et remis à la police, pour être transférés vers la structure fermée et contrôlée de Samos. Le pilote, âgé de 23 ans, a été arrêté et serait citoyen azerbaïdjanais, ont indiqué les garde-côtes grecs. Il a été inculpé de « trafic de ressortissants de pays tiers » ainsi que d’« entrée et sortie illégales du territoire ». Les autorités portuaires de Samos mènent une enquête préliminaire et indiquent avoir confisqué deux téléphones portables et détruit le moyen de transport utilisé.

20 juin, Journée mondiale des réfugiés

20 juin - 11h30 : Le 20 juin est la Journée mondiale des réfugiés. L’occasion de revenir sur quelques chiffres. D’après les Nations Unis, il y aurait près de 42,7 millions de réfugiés dans le monde, 73,5 millions de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, 8,4 millions de demandeurs d’asile et 4,4 millions d’apatrides. Les déplacements ont presque doublés au cours de la décennie. Peu traitée dans la presse, c’est la guerre au Soudan qui provoque le plus de déplacement.

Sur la route des Balkans, dont l’utilisation a largement diminué ces dernières années, ceux qui tentent de trouver refuge dans l’Union européen font face à un durcissement des frontières toujours plus fort et à des risques plus élevés.

Renforcement de Frontex à la frontière entre Croatie et Bosnie-Herzégovine

19 juin - 9h : « La Croatie, en coopération avec Frontex, fait un excellent travail de protection de sa frontière et de celle de l’Union européenne, et nous lui en sommes extrêmement reconnaissants », a déclaré Magnus Brunner, le commissaire européen en charge des migrations, après avoir visité en hélicoptère la zone frontalière avec la Bosnie-Herzégovine, près du mont Plješivica, accompagné du ministre de l’Intérieur Davor Božinović.

Lundi, une patrouille conjointe des polices italienne, slovène et croate a été déployée sur la frontière, longue d’environ 950 kilomètres, entre la Croatie et la Bosnie-Herzégovine. Par ailleurs, la semaine dernière, le commissaire Brunner a signé un accord de statut avec la présidente du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine, Borjana Krišto, concernant le déploiement des forces de Frontex le long de la frontière avec ce pays, candidat à l’adhésion à l’UE.

Davor Božinović s’est dit satisfait de ces progrès. « Toutes ces initiatives lancées par la Commission européenne et son commissaire Brunner portent leurs fruits », a déclaré le ministre, « car cette année, nous avons enregistré 62 % de passages illégaux en moins. »

Bosnie-Herzégovine : expulsions et vide juridique

14 juin - 16h15 : Huit migrants présentant un risque sécuritaire ont été identifiés sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine et seront expulsés du pays, a annoncé le Service des étrangers de Bosnie-Herzégovine, qui a identifié ces ressortissants étrangers, originaires d’Afghanistan, du Pakistan, du Bangladesh et d’Égypte, au Centre d’accueil temporaire de Blažuj. Ils ont été découverts lors d’opérations intensives visant à maintenir la sécurité et l’ordre public dans les centres d’accueil temporaires sur le territoire de Bosnie-Herzégovine.

Or, les étrangers déclarés comme une menace pour la sécurité nationale de la Bosnie-Herzégovine et ne bénéficiant pas du droit d’asile ou du statut de réfugié se trouvent dans un vide juridique. S’ils ne peuvent être extradés vers leur pays d’origine, ils bénéficient d’un statut de non-refoulement en Bosnie-Herzégovine. Légalement, ils n’ont ni logement ni assurance maladie, mais en pratique, ni accès à ces services. Certains bénéficient de ce statut depuis des décennies, bien qu’aucune procédure pénale ne soit engagée contre eux. La Bosnie-Herzégovine ne dispose pas d’une liste convenue de pays vers lesquels ces personnes seraient renvoyées.

Nouvel accord entre Frontex et la Bosnie-Herzégovine

13 juin - 14h30 : L’Union européenne a conclu un accord avec le gouvernement de Bosnie-Herzégovine pour lancer des opérations conjointes de surveillance des frontières du pays afin de freiner l’immigration clandestine. Ce pays des Balkans partage près de 1 000 kilomètres de frontière avec la Croatie, membre de l’UE, et est considéré comme une voie d’entrée privilégiée des migrants dans l’Union.

Cet accord entre la Bosnie et Frontex, l’agence européenne de gestion des frontières, vise à faciliter le déploiement d’agents de Frontex aux frontières et dans les aéroports bosniaques, selon un communiqué de la Commission européenne. « Le renforcement de la coopération en matière de gestion des frontières est un élément clé de l’engagement de l’UE avec ses partenaires des Balkans occidentaux, car il permet de prévenir les franchissements irréguliers des frontières et de renforcer la sécurité de la région. » Bien que l’accord doive encore être ratifié par le Parlement européen et les législateurs bosniaques, il peut déjà être mis en œuvre, ce qui signifie que des agents de Frontex pourraient être déployés dans la région d’ici quelques semaines.

Le Kosovo prêt à accueillir des migrants déportés des États-Unis

11 juin - 19h : Le gouvernement du Kosovo a confirmé à Radio Free Europe/Radio Liberty sa volonté de coopérer avec les États-Unis concernant l’admission et l’hébergement temporaire de ressortissants de pays tiers au Kosovo. « Sur une période d’un an, jusqu’à 50 personnes pourront être temporairement relocalisées, afin de faciliter leur retour en toute sécurité dans leur pays d’origine. Le gouvernement s’est déclaré prêt à collaborer, avec la possibilité de sélectionner des personnes sur une liste proposée, à condition qu’elles remplissent certains critères liés à l’État de droit et à l’ordre public », a déclaré Perparim Kryeziu, porte-parole du gouvernement. Il a ajouté que de plus amples informations seraient publiées ultérieurement.

Le Département d’État américain a confirmé à RFE/RL le 6 juin que des pays des Balkans étaient impliqués dans des contacts dans le cadre d’une stratégie américaine plus large visant à expulser les ressortissants étrangers en situation irrégulière.

Bosnie-Herzégovine : des députés demandent la fermeture du camp de Blažuj

11 juin - 16h45 : Des députés à la Chambre des représentants du Parlement de la Fédération de Bosnie-Herzégovine ont déposé une initiative exigeant la fermeture immédiate du centre d’accueil de migrants de Blažuj. Ils invoquent comme argument les problèmes persistants d’infrastructures et de sécurité dans la commune d’Ilidža.

Selon ces députés, le camp de Blažuj ne répondrait pas aux exigences de base en matière de sécurité, de technique et d’infrastructure depuis sa création en 2019, et la situation sur le terrain se détériorerait continuellement. Ils soulignent qu’au cours des cinq dernières années, un grand nombre d’incidents ont été enregistrés, notamment des agressions physiques, des menaces à main armée et à feu, des dommages matériels et, dans de rares cas, des meurtres.

Bulgarie : 18 suspects de trafic d’êtres humains arrêtés

9 juin - 18h10 : Les autorités bulgares ont arrêté 18 personnes mardi 3 juin lors d’une série de perquisitions menées dans cinq grandes villes, a annoncé Europol le 5 juin dans un communiqué de presse. Les suspects auraient fait passer clandestinement des ressortissants syriens de Turquie à travers la Grèce et la Bulgarie, par la route des Balkans, souvent à bord de véhicules équipés de compartiments de rangement spécialement conçus.

Les passagers auraient initialement payé entre 2000 et 2500 euros pour traverser la frontière depuis la Syrie et se rendre en Turquie, leur point de transit mais, après plusieurs mois d’attente en Turquie, ils se sont vus facturer entre 5000 et 6000 euros supplémentaires pour être introduits clandestinement dans l’Union européenne.

De nombreux véhicules auraient été dotés de compartiments cachés, assemblés en Turquie, en Bulgarie et en Roumanie. Europol a décrit un cas où huit personnes ont été découvertes cachées dans les compartiments du plancher d’une caravane en Turquie. Ces modifications sur mesure auraient permis aux véhicules de se rendre directement dans les pays de destination sans s’arrêter dans des abris ou des points de correspondance en cours de route. Les conducteurs des véhicules étaient recrutés diretcement en Bulgarie ou, en ligne, en Moldavie.

En route pour Gaza, la Flotille de la liberté porte secours à des réfugiés au large de la Grèce

6 juin - 9h50 : Jeudi 5 juin dans la matinée, l’équipage du voilier Madleen - à bord duquel se trouvent l’activiste suédoise Greta Thunberg, et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan - est alerté par message radio d’une embarcation de migrants en détresse. « Frontex [l’agence européenne de surveillance des frontières, ndlr] nous a dit d’aller près du canot car nous étions les plus proches », explique Rima Hassan, jointe au téléphone par InfoMigrants.

Le voilier de la Flottille pour la liberté, parti dimanche de Sicile en direction de Gaza, a donc changé de cap pour porter secours aux naufragés. Après deux heures de navigation, il a atteint le canot en difficulté. Au même moment, un navire des gardes-côtes libyens débarque dans la zone. « Ils sont arrivés très vite, on a eu peur que le canot se renverse », explique l’eurodéputée. À bord de l’embarcation, se trouvent 30 à 40 migrants, selon Rima Hassan. La majorité est récupérée par les forces libyennes et renvoyée dans le pays.

Sur les images publiées par l’élue, plusieurs dizaines de personnes sont entassées sur une petite embarcation en pleine mer. Quelques-unes d’entre elles sont dans l’eau, flottant à l’aide de chambres à air (utilisées par les exilés comme gilets de sauvetage), au moment où un bateau plus grand, celui de la Garde côtière libyenne, intervient à proximité de l’embarcation.

La Grèce veut passer un accord avec la Libye pour limiter les arrivées en Crète

5 juin - 9h : Fin mai, le ministre des Migrations grec, Makis Voridis, a fait état d’une nette augmentation des arrivées irrégulières depuis la Libye vers la Grèce au cours des premiers mois de 2025. Depuis un an, la petite île de Gavdos, située au large de la Crète et ne comptant que quelque 200 habitants, est devenue une zone d’arrivée pour les migrants partis de l’est libyen. Les plages de Tripiti et Karave voient débarquer ces derniers mois un afflux d’exilés sans précédent, principalement des Égyptiens, mais aussi des Pakistanais, Bangladais, Soudanais et Yéménites. Au total, 5161 personnes ont débarqué à Gavdos et en Crète l’an dernier, soit six fois plus qu’en 2023, où l’on comptait 815 arrivées. Cette augmentation pose le problème de l’accueil des demandeurs d’asile sur ces îles dénuées de structures. Selon le média grec Ekathiremini, lors d’une récente visite en Crète, le ministre Makis Voridis a appelé à la création d’un centre d’accueil temporaire à Héraklion ou à Lasithi.

Makis Voridis a annoncé une visite officielle en Libye dans les prochaines semaines, pour négocier un accord bilatéral sur le même modèle que celui entre l’Italie et la Libye signé en 2017. La visite de Makis Voridis vise à « renforcer la coopération bilatérale » entre les deux pays, selon un communiqué publié par les autorités libyennes. Si Rome avait négocié avec le gouvernement de Tripoli, Athènes devra s’adresser aux autorités de Tobrouk, les deux gouvernements se disputant le pouvoir en Libye depuis 2022.

Depuis février 2017 et la signature d’un accord controversé avec l’Italie, les gardes-côtes libyens sont chargés de stopper les embarcations de migrants en Méditerranée, en échange d’une aide financière italienne. Ces interceptions ont été maintes fois dénoncées par les ONG, rapportant des faits de violences sur les exilés, et des intimidations envers les humanitaires opérant des sauvetages en mer.

Bosnie-Herzégovine : deux Afghans en détention après la fusillade de Blažuj

30 mai - 16h30 : Le tribunal du canton de Sarajevo a ordonné la détention d’un mois à l’encontre de deux citoyens afghans pour tentative de meurtre, en raison du risque de fuite, du risque d’influence sur des complices, de dissimulation de preuves, de récidive et du risque que leur maintien en liberté puisse provoquer des troubles à l’ordre public.

Ismail Ghani et Faisal Ahmadzai sont soupçonnés d’avoir tiré sur six migrants à coups de fusil et de pistolet dans la rue Kamenolom (près du centre d’accueil de Blažuj, près de Sarajevo) le 26 mai, ainsi que sur deux autres migrants, dont deux ont subi des blessures graves mettant leur vie en danger.

Le camp de Blažuj est l’un des quatre centres d’accueil de migrants en Bosnie-Herzégovine. Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), début mai, environ 320 personnes y séjournaient sur un total d’environ 540 personnes réparties dans les quatre camps.

La Grèce va durcir encore sa législation sur l’immigration

30 mai - 9h : La législation grecque sur l’immigration est déjà sévère mais elle devrait encore se durcir. Jeudi 29 mai, le ministre de la Migration a annoncé que le pays prévoyait de supprimer une disposition permettant aux migrants en situation irrégulière de demander la résidence après sept ans de séjour dans le pays. Selon lui, elle ferait l’objet de nombreux abus.

L’année dernière, la police a arrêté 74 000 migrants en situation irrégulière, mais n’a pu en expulser que 2500, a déclaré Makis Voridis à la chaîne de télévision Skai, ajoutant que les détenus déclaraient souvent un faux pays d’origine pour éviter l’expulsion, ce qui ralentissait le processus pendant des mois. « À partir de maintenant, quiconque se trouve en Grèce illégalement ne sera jamais régularisé, n’obtiendra jamais de permis de séjour », a-t-il déclaré, soulignant que 55 à 65 000 personnes entraient illégalement en Grèce chaque année, la moitié d’entre elles se voyant accorder l’asile. « Il doit y avoir des sanctions pour ceux qui persistent à rester même s’ils ne sont pas légalement ici », a-t-il ajouté, précisant que plus le séjour irrégulier serait long, plus la sanction devrait être importante.

Le nouveau projet de loi, approuvé par le cabinet mercredi, érige ainsi en infraction pénale le séjour irrégulier des ressortissants de pays tiers. Le texte prévoit une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans pour l’entrée et le séjour irrégulier en Grèce, ainsi que des amendes pouvant atteindre 10 000 euros pour les migrants arrêtés sans papiers légaux, selon le quotidien grec Ekathimerini.

L’Italie transfère 26 nouvelles personnes vers les centres fermés d’Albanie

28 mai - 18h30 : L’Italie a transféré 26 migrants vers des centres de détention italiens en Albanie, ont annoncé les autorités ce mardi 28 mai. Le mois dernier, 40 personnes avaient déjà été transférées : c’était la première fois qu’un pays de l’UE envoyait des demandeurs d’asile déboutés vers un pays tiers. Plusieurs ont été renvoyés en Italie. Dans un cas, un tribunal a statué contre le gouvernement italien, déclarant que les étrangers ayant demandé la protection internationale ne pouvaient pas être renvoyés en Albanie. Un autre homme a été renvoyé en Italie en raison de problèmes de santé mentale qui le rendaient « inapte à vivre dans une communauté restreinte ».

Le navire de la marine italienne Spica aurait transféré les 26 personnes du port de Brindisi, dans le sud de l’Italie, vers la ville portuaire albanaise de Shëngjin. Aucune information concernant les passagers, notamment leur nationalité, n’a été divulguée. De Shëngjin, les passagers sont généralement transférés vers un deuxième centre à Gjader, situé à 20 kilomètres à l’intérieur des terres. Les deux centres sont gérés par du personnel italien et ont été initialement construits pour traiter les demandeurs d’asile interceptés en Méditerranée en route vers l’Europe.

Grèce : 17 garde-cotes mis en accusation pour le naufrage de Pylos

28 mai - 9h30 : 17 garde-côtes grecs sont poursuivis en justice après le naufrage de migrants le plus meurtrier du pays. Ils sont accusés d’avoir tardé à secourir les victimes malgré les alertes lancées. En juin 2023, l’Adriana, un chalutier rouillé et surchargé parti de Tobrouk, en Libye, a coulé au sud-ouest de Pylos, dans le Péloponnèse. Plus de 750 personnes se trouvaient à bord. Selon l’ONU, plus de 600 seraient mortes. Seuls 82 corps ont été retrouvés.

« Près de deux ans après le naufrage de Pylos, les poursuites pénales engagées contre 17 membres des garde-côtes grecs, dont des officiers supérieurs, constituent une avancée majeure pour les victimes », ont écrit six ONG dans un communiqué. Selon les avocats des victimes du naufrage, les accusations visent le capitaine et l’équipage de la patrouille dépêchée sur place, mais aussi l’ancien chef des garde-côtes, le superviseur du Centre national grec de coordination des secours maritimes et deux agents de sécurité maritime en service ce jour-là.

Plus de 500 migrants secourus au large de la Crète ces derniers jours

27 mai - 17h : La Crète et l’île voisine de Gavdos ont de nouveau connu un afflux de migrants ces derniers jours. Au total, 543 personnes ont été secourues en mer, entre vendredi 23 mai et samedi 24 mai, au large de ces deux îles, a-t-on appris dimanche auprès des garde-côtes helléniques. Les passagers secourus ont ensuite été acheminés, sains et saufs, dans des centres d’accueil sur le continent.

Durant la journée de samedi, les gardes-côtes grecs ont secouru 280 personnes en Méditerranée Orientale, dont 13 mineurs, selon un communiqué publié dimanche. Quatre interventions différentes ont eu lieu au large de la petite île de Gavdos, située au sud de la Crète. Une cinquième concernait une bateau gonflable de 53 personnes débarqué à Dyskos, une localité crétoise du sud de l’île. La veille, les autorités grecques étaient également venues en aide à 263 migrants, dont 10 mineurs, dans cette même zone lors de cinq sauvetages.

Bosnie-Herzégovine : fusillade près du camp de Blažuj

27 mai - 8h : Une fusillade a éclaté lundi soir près du centre d’accueil de migrants de Blažuj, près de Sarajevo, blessant plusieurs personnes. Le ministère de l’Intérieur du canton de Sarajevo a déclaré qu’« un conflit a éclaté entre migrants et que des armes à feu ont été utilisées ». « Six hommes sont actuellement hospitalisés au centre médical de Sarajevo. La gravité de leurs blessures est inconnue », a précisé la police de Sarajevo dans un communiqué. Six migrants ont été blessés, le pronostic vital de deux d’entre eux reste engagé a confirmé mardi matin la police.

Le camp de Blažuj est l’un des quatre centres d’accueil pour migrants en Bosnie-Herzégovine. Selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), début mai, il y avait environ 320 personnes dans ce camp sur un total d’environ 540 réparties dans quatre camps.

HRW s’inquiète de l’envoi de migrants en Bosnie-Herzégovine

26 mai - 7h : Le gouvernement britannique a proposé la Bosnie-Herzégovine, ainsi que la Serbie et l’Albanie, comme destinations potentielles pour une plateforme de retour dans les Balkans. Les demandeurs d’asile d’autres pays dont les demandes ont été rejetées y seraient renvoyés, tandis que des dispositions seraient prises pour les renvoyer dans leur pays d’origine ou dans d’autres pays tiers.

« La détention prolongée des migrants sans garanties adéquates expose les personnes à des risques de violations de leurs droits », a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale de Human Rights Watch (HRW). « Ajouter des demandeurs d’asile déboutés du Royaume-Uni, ou potentiellement de l’UE, au système de détention déjà préoccupant de la Bosnie ne ferait qu’exacerber les problèmes existants et aggraver les abus. »

Des responsables du Service des étrangers, qui gère les centres de détention pour migrants en Bosnie, ont déclaré à HRW que les migrants et les demandeurs d’asile sont généralement détenus pour des raisons de sécurité nationale, parfois pour des motifs criminels, ou lorsqu’il existe un risque élevé de rapatriement forcé ou de réadmission dans le pays d’entrée précédent, principalement la Serbie. Or, l’ONG Vasa Prava BiH indique que le Service des étrangers ne divulgue pas le détail des accusations portées contre elle ni aux détenus ni à leurs avocats, en particulier lorsque l’affaire implique une menace présumée pour la sécurité nationale.

Grèce : la police démantèle un réseau de trafiquants

24 mai - 11h30 : La police grecque a arrêté 20 membres présumés d’un réseau de trafiquants d’êtres humains lié à plus de 500 cas d’entrée illégale sur le territoire, a rapporté jeudi la chaîne ERTNews, citant le commissariat central d’Athènes. Le réseau est soupçonné d’avoir fourni aux migrants de faux documents de voyage pour faciliter leur entrée dans d’autres pays de l’Union européenne.

Selon les autorités, l’organisation, dirigée par un ressortissant syrien et composée principalement de membres syriens et égyptiens, a généré environ 4 millions d’euros grâce à ses opérations. Des perquisitions menées dans plusieurs locaux du Grand Athènes ont permis de découvrir des ateliers de falsification de passeports et de tampons, ainsi que d’importantes sommes d’argent liquide et du matériel technique haut de gamme. Les enquêteurs grecs ont indiqué que les faux documents étaient vendus jusqu’à 4000 euros, selon la qualité.

Le Sénat italien valide la transformation du centre de Gjadër en CPR

23 mai - 10h15 : Le Sénat italien a définitivement validé le 20 mai la transformation du centre d’accueil italien de Gjader en centre d’hébergement et de rapatriement (CPR) où les migrants détenus en Italie en vue de leur expulsion pourront être transférés. Cette transformation avait déjà validée le 15 mai par la Chambre basse du Parlement, confirmant un décret pris en mars par le gouvernement.

Les centres albanais étaient restés vides, la justice italienne ayant refusé à plusieurs reprises de valider la détention de demandeurs d’asile, au motif que leurs pays d’origine ne pouvaient être considérés comme sûrs au regard d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

Que cache le « partenariat stratégique » entre le Royaume-Uni et la Macédoine du Nord ?

20 mai - 8h : La Macédoine du Nord et le Royaume-Uni ont annoncé la conclusion d’un « partenariat stratégique » lors du Sommet de la Communauté politique européenne à Tirana, où Hristijan Mickoski et son homologue britannique Keir Starmer se sont rencontrés.

« Les dirigeants ont discuté de l’accord récent de la Macédoine du Nord de rejoindre le Groupe de travail conjoint sur les migrations, renforçant ainsi la coopération régionale pour empêcher les migrants irréguliers de transiter par les Balkans et perturbant les réseaux criminels qui les facilitent », précise le communiqué.

La semaine dernière, le Telegraph et le Times ont écrit qu’après le refus de l’Albanie d’accueillir des migrants en vue de leur traitement, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine du Nord étaient d’autres « plateformes de retour » potentielles envisagées par Londres.

L’ambassadeur britannique en Macédoine du Nord, Matthew Lawson, lors d’une conférence de presse conjointe avec Mickoski à Skopje, où ils ont présenté l’accord, n’a pas entièrement dissipé ces inquiétudes. Interrogé sur la question de savoir si la construction de centres de traitement des migrants en Macédoine du Nord faisait partie du projet actuel, Lawson a répondu que l’accord « ne portait pas sur cela », mais a ajouté, de manière ambiguë : « c’est une toute autre histoire. »

L’Albanie ne veut pas de « centres de retour » du Royaume-Uni

17 mai - 17h15 : En déplacement en Albanie, le Premier ministre britannique Keir Starmer a évoqué avoir entamé des discussions pour créer, hors du Royaume-Uni, des « centres de retour » pour les demandeurs d’asile déboutés.

De son côté, le Premier ministre albanais a déclaré que son pays n’avait pas vocation à accueillir un« "centre de retour » britannique. L’Albanie accueille déjà deux centres de rétention italiens dans son pays, gérés par Rome, pour des migrants en situation irrégulière. « C’est un modèle qui demande du temps pour être testé. S’il fonctionne, [il) pourra être repris, non en Albanie, mais dans les autres pays de la région », a ajouté Edi Rama alors que ces structures sont quasiment vides suite à de nombreux revers judiciaires en Italie depuis leur ouverture.

Eulex note « une forte baisse des entrées irrégulières » dans l’UE

16 mai - 8h15 : Le nombre de franchissements illégaux des frontières extérieures de l’Union européenne a baissé de 27 % depuis le début de l’année, a annoncé Frontex. Selon le dernier communiqué de l’agence européenne, la baisse concerne toutes les routes migratoires mais elle est particulièrement forte sur celle des Balkans. Entre janvier et avril, 3093 entrées irrégulières ont été recensées sur cet itinéraire, soit une baisse de 58 % par rapport à l’année précédente.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette chute, selon Helena Hahn, spécialiste des politiques migratoires à l’European policy center, citée par Infomigrants. « L’une des principales raisons est la situation des îles grecques, par lesquelles de nombreuses personnes au départ de la Turquie transitent pour arriver au continent européen », avance-t-elle. Et de préciser : « Les pratiques brutales aux frontières maritimes et terrestres de la Grèce et de la Bulgarie, notamment les refoulements, ont également eu un effet dissuasif. » En 2024, l’agence européenne avait déjà noté une baisse de 78 % des passages sur l’année.

Le Danish Refugee Council quitte le Kosovo

15 mai - 8h : Le Danish Refugee Council quitte six pays, dont le Kosovo. Une décision prise du fait de la réduction des aides des États-Unis, son deuxième donateur, décidée par l’administration Trump. Cette organisation humanitaire fondée en 1956, qui emploie plusieurs milliers de personnes de par le monde, a été particulièrement active durant les guerres des années 1990 dans l’ancienne Yougoslavie. Au Kosovo, l’activité du DRC se concentrait depuis de longues années sur le retour des minorités et leur réintégration. Au total, l’ONG a accompagné 778 familles dans le pays, soit 2945 personnes.

Des demandeurs d’asile syriens contestent leur expulsion du Royaume-Uni vers la Bulgarie

15 mai - 7h45 : Un groupe de ressortissants syriens veut contester son expulsion vers la Bulgarie devant les tribunaux britanniques, invoquant des allégations de traitements inhumains et de mauvaises conditions de vie pour les migrants et les demandeurs d’asile dans le pays.

Dans un courriel adressé à InfoMigrants, George Sheldon Grun, conseiller juridique du cabinet Duncan Lewis Solicitors, qui représente le groupe, a confirmé que le ministère de l’Intérieur avait décidé d’envoyer les ressortissants syriens en Bulgarie, car ce pays est considéré comme un « pays tiers sûr » : « nous contestons cette décision. Ils se trouvent actuellement au Royaume-Uni et notre recours vise à empêcher leur expulsion. Cela leur permettrait alors de demander l’asile au Royaume-Uni. »

Le gouvernement britannique a conclu des accords ponctuels avec des pays spécifiques, comme la Bulgarie, pour expulser et refouler les demandeurs d’asile dont l’historique d’entrée dans ces pays est enregistré. Bien que depuis le Brexit, la Grande-Bretagne ne soit plus en mesure de renvoyer tous les demandeurs d’asile vers le premier pays d’entrée dans l’UE, elle espère utiliser son accord avec la Bulgarie pour y renvoyer le groupe de Syriens, puisqu’ils étaient enregistrés en Bulgarie avant de rejoindre le Royaume-Uni.

La Commission européenne veut surveiller les centres de réadmission italiens en Albanie

3 mai - 15h : Le commissaire européen aux Affaires intérieures, Magnus Brunner, a déclaré que l’UE surveillait les conditions de vie dans les centres de rapatriement italiens et les droits des migrants dans les centres gérés par l’Italie en Albanie. Amnesty International a accusé l’Italie de discréditer les juges pour leurs décisions concernant la détention de migrants dans ce pays tiers.

« La Commission européenne a pris acte du rapport du Comité pour la prévention de la torture du Conseil de l’Europe » et en a discuté avec l’Italie dans le cadre d’un groupe de travail consacré aux rapatriements, a déclaré Magnus Brunner.

Le commissaire a ensuite évoqué le protocole entre Rome et Tirana pour le traitement accéléré des demandeurs d’asile dans deux centres ouverts par l’Italie en Albanie en octobre dernier, dont l’un a été transformé en début d’année en centre de rétention administrative pour les migrants en situation irrégulière en Italie, après que le projet a été bloqué par les tribunaux italiens. « La mise en œuvre de ce protocole en droit italien ne doit pas entraver ni empêcher l’application de la législation européenne. De plus, elle ne peut entraver la poursuite des objectifs du droit européen et ne doit pas compromettre les droits et garanties que les États membres accordent aux personnes se trouvant dans de telles situations, dans le respect de leur droit national et de leurs obligations internationales », a-t-il ajouté.

Le ton monte entre Athènes et Berlin sur la réadmission de réfugiés en Grèce

29 avril - 15h : La plus haute juridiction allemande, la Cour administrative fédérale, a autorisé les autorités à renvoyer vers Athènes les demandeurs d’asile ayant déjà obtenu le statut de réfugié statutaire en Grèce, en vertu du règlement de Dublin, selon lequel les dossiers d’asile doivent être traités par le premier pays d’arrivée en Union européenne (UE), qui a ensuite la charge de l’accueil et de l’intégration.

Or, Athènes affirme qu’elle n’acceptera pas le projet allemand de renvoyer les migrants ayant initialement demandé l’asile en Grèce. Le ministre des Migrations affirme que le pays gère un nombre disproportionné de personnes déplacées au sein de l’UE. « Alors que la Grèce est actuellement le deuxième pays en termes de pression par habitant en termes d’immigration, en raison de son statut de pays d’accueil, et en termes de demandes d’asile, nous ne pouvons pas parler de retours. Tant qu’il n’y aura pas de répartition équitable des charges au sein de l’Union européenne, la Grèce n’acceptera aucun retour », a déclaré Makis Voridis.

Un réseau de passeurs turcs démantelé à Trieste

28 avril - 12h : La police aux frontières de Trieste a arrêté huit ressortissants turcs soupçonnés d’appartenir à une organisation de passeurs clandestins active sur la route des Balkans, selon un communiqué publié le mercredi 23 avril. Dans le cadre de cette opération, les forces de sécurité ont également saisi dix véhicules qui auraient servi à faire entrer clandestinement des migrants en Italie. Trois autres citoyens turcs ont été arrêtés par la police croate à Split, en Croatie.

La police a identifié 52 migrants en situation irrégulière, dont plusieurs femmes et quelques mineurs, dont certains très jeunes, selon des sources proches de l’enquête. L’enquête, dirigée par le procureur Federico Frezza, a débuté au printemps dernier lors de contrôles aux frontières à Trieste, après l’arrestation de citoyens turcs transportant principalement des Kurdes originaires de Turquie et des citoyens chinois.

La police judiciaire de Trieste a découvert un afflux important de migrants en situation irrégulière, principalement des familles avec mineurs, qui, dans la plupart des cas, avaient atteint la Bosnie et la Serbie par avion avant d’être emmenés en Italie en voiture ou en camion via la Bosnie, la Croatie et la Slovénie, selon les sources de l’enquête. La destination finale du voyage n’était pas l’Italie, mais l’Europe du Nord, notamment l’Allemagne, selon la même source. Le coût d’un voyage de la Turquie vers l’Italie variait entre 4 000 et 6 000 euros. L’organisation disposait de contacts en Turquie, en Bulgarie, en Allemagne, en Bosnie et dans les pays baltes.

Les polices croate et bulgare ont participé à l’enquête, ainsi que des responsables des services de sécurité turcs et allemands, dont l’un était déployé auprès de la police des frontières à Trieste dans le cadre de la coopération pour lutter contre le trafic de migrants dans la région des Balkans et dans le nord-est de l’Italie. La collaboration a débuté suite à un accord entre la police fédérale allemande et la police d’État italienne.

Albanie : les demandeurs d’asile ne peuvent pas être détenus à Gjadër, statue la justice italienne

23 avril - 14h : C’est un nouveau démenti opposé aux transferts de migrants ordonnés par Giorgia Meloni : si un étranger transféré au CPR de Gjadër en Albanie demande la protection internationale, il ne peut être détenu dans ce centre et doit être renvoyé en Italie. C’est ce que la Cour d’appel de Rome a conclu dans un arrêt de huit pages, notant « l’inapplicabilité du Protocole Italie-Albanie au cas d’espèce » et ne validant pas la détention.

L’affaire examinée par les juges du Capitole concerne un citoyen marocain transféré au centre albanais le 11 avril. Cet homme, présent en Italie depuis 2021 et condamné pénalement en 2023, avait été expulsé de la préfecture de Naples le 31 mars. Durant son séjour au CPR, l’étranger a exprimé son souhait de déposer une demande d’asile. Cette initiative, conformément à la législation, déclenche une nouvelle audience de validation qui relève de la compétence des juges de Rome pour les demandeurs de protection internationale.

Dans le cas d’espèce, la « v olonté de demander une protection internationale s’est manifestée lors de la détention en cours au CPR de Gjader, où le citoyen étranger a été emmené de force et sans son consentement ».

Forte baisse des entrées irrégulières en Slovénie

19 avril - 8h : La police slovène enregistre une forte baisse des franchissements irréguliers de la frontière, avec 3876 cas au cours des trois premiers mois de 2025, soit une baisse de 60% par rapport à l’année précédente - encore plus marquée que dans le reste de l’Union européenne, où l’on enregistre en moyenne une baisse de 30%.

Cette tendance semble être due à la chute du régime d’Assad en Syrie. Alors que les Syriens représentaient la majeure partie des migrants l’année dernière, leur nombre a aujourd’hui chuté, passant de 3 806 au cours des trois premiers mois de 2024 à seulement 234. De même, le nombre d’Afghans a diminué de plus de moitié, à 524, et celui des Marocains de deux tiers, à 375. En revanche, on a recensé davantage de migrants originaires du Bangladesh et d’Égypte.

Fin mars, près de 3 300 migrants ont exprimé leur intention de demander une protection internationale, soit près de trois fois moins qu’au cours des trois premiers mois de 2024. Parmi eux, seuls 833 ont déposé une demande d’asile, soit près de la moitié de moins qu’à la même période l’année dernière. Les chiffres montrent que pour la majorité des migrants, la Slovénie est un pays en transition. La grande majorité des demandeurs d’asile quittent le pays avant la fin des procédures.

Tensions à Gjadër, deux migrant renvoyés d’Albanie en Italie

18 avril - 14h : Un migrant a été renvoyé en Italie depuis le centre de rapatriement de Gjader, en Albanie, après avoir été jugé « inapte à vivre en communauté restreinte ». Il serait le deuxième d’un groupe de 40 personnes à être renvoyé en Italie. Ce Géorgien de 39 ans, qui avait été transféré avec 39 autres migrants de la ville portuaire italienne de Brindisi vers le centre de réparation mis en place par le gouvernement italien dans la ville albanaise de Gjader, a été renvoyé en Italie mercredi 16 avril. Il a été conduit dans la ville portuaire italienne de Bari après avoir été diagnostiqué comme souffrant de troubles psychiatriques. Le Géorgien, assisté de son avocate Loredana Liso, souffrirait de troubles psychiatriques.

Les médias albanais ont évoqué des scènes de révolte de la part des migrants détenus dans le centre de Gjadër, mais ces informations ont été démenties par le Parquet de Rome, qui évoque seulement quelques actes de violence commis par certains retenus.

Croatie : l’USKOK inculpe onze membres d’un réseau de trafiquants à Osijek

17 avril - 13h50 : Au terme d’une longue enquête, l’USKOK a déposé un acte d’accusation devant le tribunal du comté d’Osijek contre onze ressortissants croates, les accusant d’avoir fait passer clandestinement au moins 252 ressortissants étrangers de Bosnie-Herzégovine vers la Croatie à 18 reprises, gagnant ainsi au moins 92 500 euros.

L’acte d’accusation pointe le rôle de deux hommes soupçonnés d’avoir organisé le transfert continu d’un grand nombre d’étrangers pour des montants allant de 250 à 500 euros par personne, de février jusqu’au 30 mai 2024, à Slavonski Brod, Nova Gradiška, Zagreb et d’autres endroits en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Les migrants étaient transportés par bateau à travers la rivière Sava depuis la Bosnie-Herzégovine jusqu’en Croatie, près de Slavonski Brod, Nova Gradiška et d’autres endroits appropriés.

Le Kosovo sur la liste des pays « sûrs » de l’Union européenne

16 avril - 16h30 : La Commission européenne propose d’inclure le Kosovo sur la liste des pays d’origine « sûrs », ce qui a pour effet d’accélérer le retour des migrants et de rendre plus difficile la demande d’asile pour les citoyens des sept pays. Cette liste comprend également le Bangladesh, la Colombie, l’Égypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie. Le Parlement européen et le Conseil doivent approuver la proposition.

Le nombre de demandes d’asile déposées par les citoyens du Kosovo a augmenté après la libéralisation du régime des visas début 2024. L’Institut d’études avancées (GAP) a rapporté l’année dernière que près de 30 % des citoyens du Kosovo prévoyaient d’émigrer du pays.

Au cours des sept premiers mois de 2024 seulement, les citoyens du Kosovo ont déposé un total de 3950 demandes d’asile dans l’UE. La France est la première destination des citoyens kosovars depuis 2018, date à laquelle le pays a remplacé l’Allemagne comme première destination pour la première fois.

La gendarmerie démantèle un vaste réseau de trafic entre les Balkans et la France

12 avril - 11h : Au terme d’une enquête de plus de deux ans portant sur un réseau international de trafic de migrants entre la France et l’Italie, une vaste opération judiciaire mobilisant près de 300 gendarmes a été déclenchée le 1er avril 2025, dans la région Grand Est, ainsi qu’en Savoie, en région parisienne et en Italie. Au total, 24 personnes ont été interpellées, dont douze mises en examen.

Cette opération marque l’aboutissement d’une enquête menée depuis plus de deux ans par la Section de recherches (S.R.) de Strasbourg concernant un trafic de migrants dans la zone Europe. Le 1er avril 2025, vingt-quatre individus ont été interpellés dans le cadre d’une instruction ouverte par le parquet de Strasbourg à la fin de l’année 2022 pour « association de malfaiteurs, aide à l’entrée ou au séjour irrégulier d’étrangers en bande organisée et blanchiment ». Douze d’entre eux ont été mis en examen.

Les logisticiens du trafic ont notamment été localisés en Alsace. Ces derniers recrutaient un grand nombre de chauffeurs qui se rendaient dans les Balkans, puis contactaient les passeurs locaux. « Les migrants, notamment des femmes et des enfants de diverses nationalités (Afghans, Syriens, Libyens, Irakiens et Iraniens), étaient entassés à l’arrière de fourgons dans des conditions indignes, puis conduits dans des pays voisins », indique le communiqué de presse du procureur de la République.

Le réseau criminel opérait principalement aux frontières serbo-hongroises et gréco-turques. Toutefois, leurs opérations de contrebande ont également été détectées aux frontières intérieures de l’espace Schengen, notamment à la frontière austro-hongroise et sur la route entre les frontières autrichienne et croate. Les polices d’Italie, Croatie, Hongrie, Serbie et Grèce ont été associées à cette enquête.

La police de Sarajevo arrête 20 migrants porteurs de 200 passeports

11 avril - 17h45 : La police de Sarajevo a découvert 20 ressortissants étrangers, porteurs de près de 200 passeports de pays différents, dont le Népal, le Bangladesh et le Turquie, a annoncé vendredi 11 avril le Service des étrangérs de la police de Bosnie-Herzégovine. Ils ont été découverts dans des squats situés dans les arrondissements de Stari Grad et d’Ilidža à Sarajevo, et la police a aussi saisi une grande quantité d’équipements utilisés pour les passages illégaux de frontières, ainsi que des téléphones portables.

Deux Pakistanais, qui seraient liés à l’organisation de trafic international de migrants sur la route des Balkans occidentaux, seront placés sous surveillance au Centre d’immigration de Sarajevo-Est, et un ordre d’expulsion a été émis contre eux.

Grèce : Frontex enquête sur des refoulements de migrants

10 avril - 19h45 : La Grèce est de nouveau pointée du doigt pour sa gestion de l’immigration à ses frontières. Mardi 8 avril, Frontex a annoncé avoir ouvert une enquête concernant des allégations de refoulement illégal de migrants aux frontières grecques.

Les investigations portent sur la période allant de 2023 à début 2025, a précisé l’agence européenne de surveillance des frontières. Douze incidents graves présumés, dont neuf survenus en 2024, sont ainsi examinés par le Bureau des droits fondamentaux de l’organisation.

Incendie du camp de Moria en Grèce : trois migrants acquittés en appel

8 avril - 18h : Trois migrants ont été acquittés samedi par le tribunal pour mineurs de Mytilène, sur l’île grecque de Lesbos, dans l’affaire de l’incendie du camp de Moria en septembre 2020. Finalement reconnus mineurs au moment des faits, ces trois Afghans ont tout de même passé trois ans en prison. Ils devraient désormais réclamer une indemnisation.

La justice a ainsi annulé la décision donnée en première instance, qui avait condamné ces trois Afghans à dix ans de prison en 2021. Ils étaient alors considérés comme des majeurs au moment des faits, malgré la présentation de documents officiels indiquant leur âge (15, 16 et 17 ans). Les autorités n’avaient pas pris en compte ces éléments et s’étaient appuyées sur des radios de leur poignet pour déterminer leur âge - une pratique controversée car elle ne permet pas de donner avec certitude l’âge d’une personne.

Au moins 16 morts en une journée en mer Égée

6 avril - 7h : Deux nouveaux drames en mer Égée. Jeudi 3 avril, au moins seize migrants sont morts dans les naufrages de deux bateaux de migrants en mer Égée. Le premier naufrage a eu lieu près de l’île de Lesbos et le second, dans les eaux baignant le district turc d’Ayvacik, au nord-ouest de la Turquie.

Les gardes-côtes grecs ont indiqué que 23 personnes avaient pu être secourues à la suite du premier naufrage, mais les opérations se poursuivaient dans la matinée pour tenter de retrouver des survivants. Au total, une trentaine de migrants se trouvaient à bord du bateau lorsqu’il a quitté la Turquie, selon les gardes-côtes grecs.

Le ministre britannique des Affaires étrangères va signer des accords avec le Kosovo et la Serbie

2 avril - 22h45 : La Grande-Bretagne et la Serbie prévoient de signer de nouveaux accords pour « renforcer la coopération dans la lutte contre l’immigration irrégulière et le crime organisé grave » alors que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, se rend au Kosovo et en Serbie cette semaine.

La Grande-Bretagne a annoncé de nouveaux accords avec la Serbie, visant à « briser les gangs au cœur de la crise de la migration irrégulière » et à « sécuriser les frontières du Royaume-Uni avant d’accueillir un sommet diplomatique majeur des Balkans occidentaux cet automne », précise un communiqué de presse du gouvernement britannique.

Ces accords supplémentaires interviennent environ cinq mois après que Keir Starmer a déjà annoncé une coopération accrue avec les pays de la région, et s’ajoutent aux accords signés entre l’ancien gouvernement conservateur et la Serbie, la dernière fois en mai 2024, mais auparavant en 2021 et 2022, qui prévoyaient notamment des « expulsions plus rapides vers la Serbie » et des initiatives conçues pour « protéger les frontières et les communautés du Royaume-Uni ».

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, signera les accords lors de sa visite dans la région cette semaine. Au cours de sa visite, il a également l’intention d’entendre « directement des femmes survivantes de la traite des êtres humains ».

Rome veut recycler ses centres en Albanie en bases de rapatriement

31 mars - 19h45 : Le Conseil des ministre italiens a adopté vendredi un décret-loi prévoyant de convertir les centres les centres d’accueil pour demandeurs d’asile en Albanie en centres de rapatriement pour les migrants en situation irrégulière. L’opposition dénonce un projet de « propagande » qui a coûté des « centaines de millions d’euros ».

« Ces centres sont vides, coûtent beaucoup d’argent et ne servent à rien », confirme Me Guido Savio, avocat spécialiste du droit de l’immigration, interrogé par l’AFP. La logique du gouvernement, avec sa décision de vendredi, serait « faisons voir que ces centres, en fin de compte, on les fait fonctionner d’une manière ou d’une autre », explique-t-il.

En outre, cela permettrait au gouvernement d’anticiper le projet de règlement en discussion au niveau européen qui devrait entrer en vigueur en 2027 et qui prévoit une externalisation des centres pour migrants dans des pays tiers. Pour Giorgia Meloni, « l’avantage serait de dire : ’Vous voyez, l’Europe nous suit, nous sommes les chefs de file et l’Europe fait après nous les choses que nous avons faites en premier’ », estime Me Savio.

La CEDH condamne la Grèce pour la mort d’un mineur irakien tué par balle en mer Égée

27 mars - 18h : La Grèce a été condamnée, mardi 25 mars, par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) après le décès d’un mineur irakien lors d’une opération d’interception d’un bateau de migrants, le 29 août 2015. Ce jour-là, Ameer Mokhlas a été mortellement touché par un coup de feu tiré par un garde-côte alors qu’il se trouvait sur un yacht battant pavillon turc qui transportait illégalement des migrants près de l’île grecque de Symi.

Un navire de la garde côtière s’était approché pour réaliser un contrôle, mais l’intervention a dégénéré. Selon le gouvernement grec, un garde-côte aurait alors accidentellement tiré un unique coup de feu et visé le pied d’un des passeurs. Ameer Mokhlas, qui se trouvait dans la cale du bateau, aurait ensuite été retrouvé inconscient, sans doute après avoir été touché par la balle à travers le plancher du bateau.

La Grèce a réagi à sa condamnation par la CEDH. Lors d’un point presse jeudi 27 mars, le porte-parole du gouvernement grec Pavlos Marinakis a assuré que « la doctrine des gardes-côtes est de protéger les frontières maritimes du pays (...) et en même temps de sauver des vies humaines ». « Cette décision [de la CEDH] n’a pas été jugée en dernier ressort pour l’État grec », a-t-il encore déclaré. Il assure toutefois que « des mesures appropriées seront prises » après « l’évaluation de la décision par le Conseil juridique de l’État » - la juridiction compétente.

Le Royaume-Uni songe à envoyer les demandeurs d’asile dans les Balkans

25 mars - 10h : Selon Sky News, le gouvernement britannique envisagerait d’envoyer les demandeurs d’asile déboutés, y compris ceux qui arrivent sur de petits bateaux, vers des « centres de migrants » à l’étranger, sur le modèle de ce que l’Italie tente de faire en Albanie.

L’actuel gouvernement travailliste avait promis d’annuler les projets du précédent exécutif conservateur d’envoyer les demandeurs d’asile au Rwanda, mais des sources gouvernementales ont déclaré au Times que les ministres britanniques prévoyaient d’approcher des pays des Balkans occidentaux, comme l’Albanie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine du Nord.

Grèce : nouveau naufrage en mer Égée, un mort

24 mars - 18h : Un homme a été repêché inconscient samedi soir au large de l’îlot de Farmakonissi, en mer Égée. Quatre personnes ont également été hospitalisées. Les autres migrants secourus, tous Afghans, ont été transférés dans le centre d’accueil de Leros. Selon les témoignages des rescapés, leur passeur les a abandonnés au large avant de rebrousser chemin vers la Turquie.

L’Allemagne discute avec la Grèce du retour des demandeurs d’asile

21 mars - 17h : Les discussions se poursuivent entre les autorités allemandes et grecques sur la question du retour des demandeurs d’asile qui ont peut-être déjà demandé, voire obtenu, le statut de réfugié en Grèce, mais qui ont poursuivi leur voyage vers l’Allemagne et y ont engagé une nouvelle procédure.

En vertu du règlement de Dublin, les pays du bloc peuvent renvoyer ceux qui ont déjà entamé la procédure de demande d’asile, ou même qui l’ont obtenu, vers le premier pays d’entrée dans le bloc, plutôt que d’évaluer à nouveau l’éligibilité d’un candidat. Cependant, dans la pratique, toutes les demandes de retour ne sont pas traitées sans problème.

Les discussions se poursuivent entre Athènes et Berlin, qui espère que les obstacles qui empêchaient auparavant l’Allemagne de renvoyer ces cas en Grèce vont bientôt disparaître. Cet optimisme allemand tient à la nomination d’un nouveau ministre grec des migrations, la semaine dernière : Maikis Voridis, aujourd’hui membre de Nouvelle Démocratie, est issu de l’extrême droite étudiante et défend une ligne très dure sur la question des migrations.

L’entité serbe de Bosnie-Herzégovine crée sa propre police des frontières

17 mars - 14h45 : Alors que la surveillance des frontières relevaient jusqu’à présent de la police de l’Etat de Bosnie-Herzégovine, la présidence de la Republika Srpska a annoncé ce lundi matin la décision de l’entité serbe de reprendre cette compétence. Cette nouvelle étape du bras-de-fer entre Milorad Dodik et les autorités centrales de Sarajevo pourraient avoir de lourdes conséquences sur la gestion des migrations.

L’UE ouvre la voie à des « hubs de retour » externalisés

13 mars - 9h45 : Après des mois de tractations, l’Union européenne a dévoilé le 11 mars ses propositions pour accélérer les expulsions de migrants en situation irrégulière sur le Vieux continent. Sous pression pour durcir sa politique migratoire, la Commission européenne a notamment présenté celle concernant des « hubs de retours », réclamée avec force par certains États membres mais très critiquée par les ONG.

Ce dispositif permettra aux États membres d’ouvrir des centres pour migrants dans des pays en dehors de l’UE. Avec l’idée d’y envoyer des personnes dont la demande d’asile aurait été rejetée et faisant face à une Obligation de quitter le territoire. La Commission ne prévoit pas d’ouvrir ses propres centres, laissant cette faculté aux États membres. Elle se cantonne à « créer un cadre légal » et non les centres à proprement parler. Tout en exigeant que ceux-ci « respectent le droit international ».

La Bulgarie ne doit pas expulser Abdulrahman al-Khalidi vers l’Arabie saoudite

10 mars - 16h15 : Les autorités bulgares devraient suspendre tout projet d’expulsion du défenseur des droits humains saoudien Abdulrahman al-Khalidi vers l’Arabie saoudite et devraient autoriser sa réinstallation dans un pays tiers, ont déclaré aujourd’hui vingt organisations, dont Human Rights Watch. Les autorités bulgares violeraient l’obligation de non-refoulement prévue par le droit bulgare, européen et international, qui interdit de renvoyer une personne dans un pays où elle risquerait d’être soumise à la torture ou à des mauvais traitements si elles expulsaient ce critique très visible du gouvernement saoudien.

L’Agence de sécurité nationale bulgare a émis un ordre d’expulsion contre al-Khalidi en février 2024. Le 21 octobre 2024, le tribunal administratif de Sofia a confirmé l’ordre d’expulsion, imposant une expulsion obligatoire vers l’Arabie saoudite, selon l’avocat d’Al-Khalidi. Al-Khalidi a une autre demande d’asile en cours et son avocat en Bulgarie a déclaré à Human Rights Watch que son ordre d’expulsion ne peut pas être exécuté à moins que ses recours en matière d’asile ne soient épuisés et rejetés.

« La Bulgarie violerait ses obligations de non-refoulement et deviendrait complice de la répression saoudienne si elle expulsait Abdulrahman al-Khalidi vers l’Arabie saoudite avant l’issue de sa demande d’asile », a déclaré Joey Shea, chercheur sur l’Arabie saoudite à Human Rights Watch. « Les autorités bulgares et européennes devraient empêcher une violation flagrante du droit international et européen, arrêter l’expulsion d’al-Khalidi et autoriser immédiatement sa réinstallation dans un pays tiers. »

Croatie : pour le ministre de l’Intérieur, le renvoi des migrants « n’est plus un tabou »

8 mars - 10h35 : « Je peux dire que la question du retour des migrants illégaux n’est définitivement plus le sujet tabou qu’elle était autrefois dans l’Union européenne », a déclaré le ministre croate de l’Intérieur Davor Božinović, lors d’un sommet européen à Bruxelles/

Il a ajouté que la Commission présentera la semaine prochaine une proposition législative visant à faciliter le retour des migrants illégaux. « Je pense qu’il sera stipulé que les migrants doivent respecter les décisions des autorités compétentes des États membres, et il y aura également une section spéciale qui s’appliquera lorsque nous parlerons de personnes qui présentent un intérêt en matière de sécurité et de risque pour une raison quelconque. »

Le ministre croate affirme qu’il existerait « une prise de conscience croissante de la nécessité de contrôler les personnes entrant sur le territoire de l’UE afin de réduire les risques liés au crime organisé mais aussi à d’éventuelles activités terroristes ». Il est prévu que la Commission tente de définir dans sa proposition législative quels pays d’origine et de transit peuvent être désignés comme sûrs, car cette question est étroitement liée au retour des migrants en situation irrégulière.

La Turquie veut construire un mur à sa frontière avec la Grèce et la Bulgarie

5 mars - 12h45 : La Turquie veut renforcer ses frontières avec la Grèce et la Bulgarie. Le gouverneur de la ville d’Erdine, ville turque frontalière, a annoncé mardi 4 mars, la construction cette année d’un mur de 8,5 kilomètres pour prévenir les entrées illégales dans l’Union européenne. D’autres portions seraient ensuite construites.

La Bulgarie a déjà édifié son propre mur le long des frontières, tandis que la frontière grecque est hautement sécurisé le long du fleuve Evros.

Bulgarie en tête des refoulements de migrants

3 mars - 14h45 : La Bulgarie arrive en tête du classement des États de l’UE qui refoulent le plus de migrants, selon un récent rapport publié par neuf ONG, dont le Comité Helsinki de Bulgarie. En 2024, les autorités de Sofia ont procédé à 52 534 refoulements vers la Turquie.

Le classement élevé s’explique en partie par le fait que la Bulgarie est devenue membre à part entière de l’espace Schengen le 1er janvier 2025. Les questions de sécurité aux frontières figuraient parmi les principales préoccupations qui ont retardé l’entrée de la Bulgarie dans l’espace Schengen ; L’Autriche et les Pays-Bas ont initialement opposé leur veto à son adhésion. Le pays du sud de l’Europe subit donc une pression intense de la part des autres États membres de l’UE pour gérer les flux migratoires.

Grèce : 350 personnes arrivent en une journée à Gavdos

1er mars - 14h45 : La petit île de Gavdos, au sud de la Crète, a connu jeudi 27 février une intense journée de débarquements : en 24 heures, environ 350 migrants, tous des jeunes hommes, sont arrivés sur ce petit territoire à bord de sept bateaux. Il s’agit du plus important nombre d’arrivées en une seule journée à Gavdos.

Aux premières heures de la matinée, trois canots transportant 181 exilés (47 personnes dans le premier bateau, 64 dans le deuxième et 70 dans le troisième) ont été repérés à 20 milles nautiques (37 km) au sud de Gavdos par les autorités. Les gardes-côtes helléniques ont porté secours aux naufragés et les ont ramenés sur l’île.

Puis en début d’après-midi, 55 personnes sont parvenues à atteindre par leurs propres moyens le port de Karave, au nord-ouest de Gavdos. Quelques heures plus tard, deux groupes de 38 et 44 migrants, ont aussi débarqué de manière autonome sur la plage de Tripiti, au sud de l’île. Puis, 31 hommes sont arrivés sur la même plage. Tous les exilés ont ensuite été transférés en Crète, la petite île de Gavdos ne disposant pas d’installations suffisantes pour prendre en charge les migrants.

La Commission européenne soutient le projet italien de délocalisation des demandes d’asile

19 février - 21h40 : Le commissaire européen aux Affaires intérieures et à la Migration, Magnus Brunner, a déclaré qu’il soutenait la politique italienne concernant la création de centres d’asile en Albanie. Le paquet législatif sur les rapatriements de migrants examiné par la Commission européenne « sera très ambitieux » et comprendra « des obligations claires sur les rapatriements », « des règles strictes pour ceux qui représentent une menace pour la sécurité » et un cadre « plus coordonné » au niveau européen, a-t-il déclaré, à la veille de sa visite en Italie pour rencontrer la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani, le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi et la ministre du Travail Marina Elvira Calderone.

L’exécutif européen, a-t-il souligné, soutient le gouvernement italien dans sa recherche de « nouvelles approches » en matière de rapatriements, par exemple sur une éventuelle révision d’un protocole innovant mais controversé avec l’Albanie pour traiter les migrants dans le pays tiers et ainsi dissuader les départs. Le projet a jusqu’à présent été bloqué par les tribunaux italiens, la détention des trois premiers groupes de migrants envoyés dans des centres gérés par l’Italie en Albanie ayant été annulée en attendant une décision de la Cour européenne de justice, attendue la semaine prochaine, sur les pays d’origine sûrs.

Cinq arrestations à la frontière italo-slovène

18 février - 15h15 : La police italienne des frontières a procédé le mois dernier à une série d’arrestations à la frontière avec la Slovénie. L’un des itinéraires de la route des Balkans traverse en effet la Slovénie, longe le nord de l’Italie et se poursuit en France via les Alpes, ou le long de la côte en bord de mer.

La police indique qu’un citoyen polonais de 36 ans a été arrêté le 20 janvier dans la municipalité de Muggia alors qu’il accompagnait un couple turc avec un enfant en Italie. Le couple, qui ne disposait pas des documents nécessaires pour se rendre en Italie, se trouvait parmi les passagers d’un bus tandis que le citoyen polonais attendait à proximité dans une voiture immatriculée en Pologne, a indiqué la police. La police l’a arrêté pour avoir prétendument aidé et encouragé l’immigration illégale.

Un autre suspect, un citoyen roumain de 53 ans, a été arrêté le 27 janvier par la police des frontières de Trieste. L’homme avait déjà été condamné à 26 ans de prison pour des accusations d’escroquerie, de faux, de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs commises en 2016 en Espagne. L’homme, arrêté à l’aube au poste frontière de Fernetti, près de Monrupino, voyageait dans une voiture immatriculée en Roumanie, aux côtés de deux compatriotes. Un mandat d’arrêt européen demandant son extradition a été émis par les autorités espagnoles en septembre 2018.

L’Italie licencie le personnel des centres en Albanie

14 février - 10h35 : Plus d’une centaine de travailleurs de l’organisation qui gère les centres de migrants installés en Albanie par l’Italie vont être licenciés, selon des informations parues dans la presse italienne. La lettre de licenciement obtenue par le journal Il Domani indique que tous les employés de l’ONG italienne MediHospes, qui gère actuellement le centre, seront licenciés à partir du 15 février 2025, « jusqu’à nouvel ordre ». Alors qu’il n’y a pas eu d’appel d’offres public, MediHospes a remporté l’année dernière le contrat de 151,5 millions d’euros pour la gestion des centres de Gjader et de Shengjin. Pourtant, au mois dernier, aucun contrat n’avait été signé entre l’ONG et la préfecture.

Ces licenciements interviennent après la dernière tentative du gouvernement de limiter les centres aux expulsions uniquement, après des mois de revers judiciaires qui bloquent leur mise en œuvre depuis octobre.

L’Italie essaie de sauver ses centres en Albanie

10 février - 15h30 : L’Italie s’efforce de reclasser ses centres de gestion des migrants en Albanie en simples « centres de rapatriement », afin d’éviter de nouveaux obstacles juridiques. Le projet a en effet coûté la bagatelle de 653,5 millions d’euros, malgré trois décisions de justice négatives consécutives.

L’affaire a été renvoyée vers la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour une décision finale, attendue le 25 février. Pour contourner les obstacles judiciaires, le gouvernement prévoit de limiter les centres aux seules expulsions. S’ils étaient reclassés, les centres de Shengjin et de Gjader, initialement conçus pour traiter les migrants interceptés en mer, serviraient à détenir les migrants en situation irrégulière déjà en Italie — y compris ceux qui se trouvent dans les camps et les centres d’accueil en attendant leur expulsion. « Nous allons de l’avant, nous n’abandonnerons pas le travail en Albanie », a déclaré lundi à Rome le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani.

L’Allemagne veut que les demandeurs d’asile reconnus en Grèce y retournent

10 février - 19h30 : Le gouvernement allemand poursse les demandeurs d’asile déjà reconnus comme réfugiés en Grèce puiàsent y retourner. L’Office fédéral des migrations et des réfugiés (BAMF) a commencé à envoyer des lettres d’information aux personnes qui ont déjà obtenu un statut de protection en Grèce et qui poursuivent une autre procédure d’asile en Allemagne ou dont la demande en Allemagne a été déclarée irrecevable.

Ces lettres indiquent notamment à leurs destinataires que dans les premiers mois suivant leur retour, les réfugiés déjà reconnus en Grèce bénéficieront d’un logement, de nourriture et d’une assistance sociale, le cas échéant. De plus, des programmes d’intégration sont également mis en place pour faciliter l’intégration des réfugiés de retour, a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur - notamment des cours de langue et une aide à la recherche d’un emploi. Cette mesure visant à inciter certains demandeurs d’asile à retourner en Grèce intervient dans un contexte d’appels à limiter l’immigration vers l’Allemagne à l’approche des élections générales.

Les États-Unis veulent renvoyer 170 illégaux en Bosnie-Herzégovine

6 février - 9h50 : Le ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, Elmedin Konaković, a confirmé qu’il avait reçu une « demande urgente » d’accepter le retour de six citoyens de Bosnie-Herzégovine qui résideraient illégalement aux États-Unis. Il a expliqué qu’ils avaient reçu des instructions « urgentes » de l’ambassade des Etats-Unis à Sarajevo pour que l’ambassade de Bosnie-Herzégovine à Washington agisse et délivre des documents de voyage à six personnes. « Ce qui est un peu inquiétant », ajoute le diplomate, « c’est l’annonce selon laquelle il pourrait s’agir d’un nombre beaucoup plus important, d’environ 170 personnes. »

Plus de 300 000 citoyens de Bosnie-Herzégovine vivraient aux États-Unis, la plupart d’entre eux étant arrivés pendant et après la guerre dans les années 1990. La plupart d’entre eux résident légalement et sont citoyens américains. Ces dernières années, les États-Unis en ont expulsé des dizaines, après avoir révoqué leur citoyenneté au cours d’une procédure judiciaire pour avoir « fourni des informations incorrectes » sur leur passé de guerre lors de leur processus d’immigration. Beaucoup d’entre eux ont été extradés à la demande du parquet de Bosnie-Herzégovine et inculpés et reconnus coupables de crimes de guerre commis pendant la guerre dans les années 1990.

Naufrage de Pylos : un rapport indépendant accable les gardes-côtes grecs

5 février - 17h15 : Le médiateur de la République hellénique a rendu lundi son rapport sur la responsabilité des gardes-côtes grecs dans le naufrage de Pylos qui a fait plusieurs centaines de morts en juin 2023. Après un an et demi d’enquête et la publication d’un rapport de 148 pages, Andreas Pottakis a recommandé dans un communiqué de presse des sanctions contre huit gardes-côtes impliqués dans le naufrage de Pylos, ayant causé la mort de plusieurs centaines de migrants, en 2023, en Grèce.

« La conclusion de l’Autorité Indépendante fait état d’indications claires concernant huit officiers supérieurs quant à leur connaissance et à leur négligence du risque pour la vie, la santé et l’intégrité physique des étrangers à bord du navire de pêche Adriana », écrit-il dans son rapport.

Les conclusions d’Andreas Pottakis ont été transmises au ministre grec de la Marine marchande pour d’éventuelles poursuites, a indiqué le bureau du Médiateur, mais le ministre regrette de ne pas avoir eu accès à certaines pièces cruciales de l’enquête, notamment les conversations enregistrées entre le capitaine et la salle des opérations des gardes-côtes ou encore les caméras de surveillance du bateau.

La justice italienne annule une nouvelle fois le transfert de migrants en Albanie

3 février - 13h45 : C’est un nouveau camouflet pour la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Samedi 1er février, 43 migrants ont quitté en bateau le port albanais de Shëngjin pour l’Italie. La justice italienne avait annulé la veille leur transfert vers ce pays.

C’est la troisième fois que les juges italiens mettent en échec l’envoi de migrants en Albanie. Ce projet de délocalisation porté par la dirigeante d’extrême droite a pour but de confier à Tirana le traitement des demandes d’asile des personnes interceptées en Méditerranée, et d’accélérer le rapatriement des exilés déboutés. Vendredi, la Cour d’appel de Rome a, une nouvelle fois, renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Les juges italiens refusent ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie, préférant remettre cette décision à la justice européenne.

L’Italie rejette les demandes d’asile des 43 personnes transférées en Albanie

31 janvier - 21h45 : Les autorités italiennes ont rejeté jeudi 30 janvier les demandes d’asile des 43 migrants transférés en Albanie, dans une procédure accélérée critiquée par les ONG, car ils n’ont pas pu bénéficier d’une assistance juridique appropriée.

« La commission agit clairement conformément au désir exprimé par le gouvernement de refuser les demandes d’asile, en violation du droit international, européen et constitutionnel », a déclaré le Tavolo asilo e immigrazione (Tai), principal réseau de la société civile engagé dans la promotion et la défense des droits des migrants, créé en collaboration avec le Groupe de contact parlementaire sur l’immigration.

Bulgarie : Frontex est en charge des « retours volontaires »

30 janvier - 7h45 : En mars 2023, la Commission européenne et les autorités bulgares ont lancé un projet pilote d’aide aux retours volontaires depuis ce pays, récemment entré dans l’espace Schengen. Alors que c’est généralement l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) qui est en charge des retours volontaires de migrants, la Commission européenne a chargé Frontex de cette mission dans le cadre du Pacte asile et migration signé en 2024. Mis en place à partir de mars 2024, le projet suscite l’inquiétude de nombreux observateurs en raison des violations de droits fondamentaux observées en Bulgarie. L’enquête d’InfoMigrants.

Quatre mineurs et adulte vulnérable rapatriés d’Albanie en Italie

29 janvier - 8h25 : Quatre mineurs et un adulte vulnérable ont été renvoyés en Italie. Ils faisaient partie du groupe de 49 demandeurs d’asile transférés la veille au port albanais de Shengjin par le patrouilleur Cassiopea. L’examen de la situation de leurs 44 compagnons se poursuit, en attendant une décision de la justice italienne.

L’Italie relance les transferts en Albanie

28 janvier - 10h : Deux mois après l’échec des premiers transferts de demandeurs d’asile vers l’Albanie, Rome a repris, dimanche 26 janvier, ces envois controversés, et le patrouilleur Cassiopea est arrivé ce mardi matin à 7h30 au port de Shengjin.

« Après les opérations d’examen des conditions des personnes interceptées, 49 citoyens étrangers ont été embarqués sur le navire Cassiopea pour être transférés dans les centres en Albanie, où auront lieu les procédures d’accueil, de rétention et d’examen de chaque cas particulier », a affirmé un communiqué du ministère de l’Intérieur. Ces exilés avaient été secourus en mer par les gardes-côtes italiens quelques heures plus tôt, près de Lampedusa, au sud de la Sicile. Il s’agit principalement de ressortissants du Bengladesh, mais aussi d’Égypte, de Côte d’Ivoire et de Gambie.

Le ministère se félicite du fait que 53 autres personnes ont présenté leur passeport afin d’éviter d’être transférées en Albanie. Cela permet d’accélérer la procédure d’identification et d’examen de leurs cas, augmentant ainsi « la possibilité de rapatrier ceux qui n’ont pas le droit de rester dans l’UE. »

Grèce : à Samos, les droits des demandeurs d’asile systématiquement violés

24 janvier - 18h15 : Un rapport publié le 21 janvier montre les autorités grecques auraient installé une « infrastructure de surveillance » dans le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Samos, passant par la confiscation des téléphones, l’utilisation de drones, de vid éosurveillance, de systèmes d’intelligence artificielle et de numérisation biométrique. Selon le rapport, ceci équivaut à une « opération secrète contre les demandeurs d’asile et à une utilisation invasive de la technologie dans le centre d’accès contrôlé fermé de Samos ».

54% said they felt distressed, vulnerable, or unsafe.

Greek police deny the practice, but testimonies + Frontex emails tell another story

📖 Full report with @Border_Violence :
ihaverights.eu/samos-border... (3/3)

[image or embed]

— I Have Rights. (@ihaverights.bsky.social) 24 janvier 2025 à 15:23

Ce rapport a été réalisé deux ONG, I Have Rights, basée à Samos, et Border Violence Monitoring Network. Les auteurs ont parlé à 59 résidents actuels et anciens du CCAC ainsi qu’à sept personnes qui y travaillent ou y ont travaillé. 78% des personnes interrogées étaient des hommes. Ils étaient âgés de 18 à 64 ans et venaient de 17 nationalités, dont la Sierra Leone, l’Afghanistan et la Syrie.

88 % des personnes interrogées ont déclaré que leurs téléphones avaient été confisqués à leur arrivée au CCAC de Samos. En vertu du droit européen et national, la police exige un soupçon spécifique avant de pouvoir confisquer le téléphone d’une personne et tenter d’accéder à ses données. Presque tous les répondants ont confirmé qu’il y avait des caméras partout dans le camp, y compris dans les espaces publics comme les cuisines.

Bosnie-Herzégovine : un corps retrouvé près du poste-frontière d’Izačić

22 janvier - 18h : Le corps d’un ressortissant étranger, portant des marques de blessures, a été retrouvé tôt mardi matin aux abords du poste-frontière d’Izačić par la police du canton d’Una-Sana. Ce poste, non loin de Bihać, est un point de passage entre Bosnie-Herzégovine et Croatie. Le porte-parole de la police a indiqué qu’une autopsie avait été pratiqué et que des recherches étaient menées pour connaître les causes de son décès.

Grèce : sept morts dans un nouveau naufrage près de Samos

20 janvier - 18h40 : Sept personnes sont mortes au large des côtes de la Turquie, ont annoncé vendredi 17 janvier les autorités turques. Les victimes sont tombées à l’eau alors que les gardes-côtes turcs tentaient d’intercepter leur embarcation pneumatique. Trois corps sans vie ont été repêchés rapidement et quatre autres un peu plus tard dans la journée.

18 adultes et treize mineurs ont été secourus et sont sains et saufs, ont ajouté les autorités, précisant que les recherches pour retrouver d’éventuels naufragés avaient pris fin. Le groupe avait embarqué jeudi soir à proximité de la station balnéaire turque de Kusadasi, située à une quinzaine de kilomètres de l’île grecque de Samos. Malgré la courte distance qui sépare la Turquie de la Grèce à cet endroit, les naufrages sont nombreux.

Union européenne : priorité aux expulsions

18 janvier - 7h45 : En visite à Athènes, le nouveau Commissaire européen aux Affaires intérieures et aux migrations, l’Autrichien Magnus Brunner, a déclaré au Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis : « le sujet des retours est quelque chose que nous devons absolument tenir. » Il a souligné que l’UE envisagerait de mettre en œuvre son Pacte sur la migration et l’asile. Ce pacte a été adopté en mai 2024 après des années de négociations. Il consiste en un nouvel ensemble de politiques de gestion des migrations qui devraient établir une approche unifiée de la gestion des migrations en sécurisant les frontières extérieures, en simplifiant les procédures d’asile et en renforçant la solidarité entre les États membres.

« Dans le cadre d’un système d’asile et de migration fonctionnel, les personnes qui n’ont pas le droit légal de rester en Europe doivent être renvoyées. Soutenir les retours volontaires et la réintégration durable dans les pays d’origine est un objectif clé », a commenté un porte-parole de la Commission, ajoutant que comme l’a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en décembre, un cadre législatif plus solide dans le domaine des retours serait un objectif clé de l’UE.

PICUM, un groupe de défense des droits basé à Bruxelles qui se concentre sur les migrants sans papiers, a déclaré à InfoMigrants qu’il suivait les développements « avec inquiétude ». Il estime que l’absence d’une évaluation d’impact et de processus de consultation appropriés pourrait conduire le pacte à donner une fois de plus la priorité aux expulsions et au contrôle de l’immigration au détriment des droits de l’homme.

Grèce : des exilés marocains pris en otages par des trafiquants à Thessalonique

16 janvier - 16h : Neuf personnes ont été arrêtées lors d’une opération de police à Thessalonique. Le groupe, composé de huit Grecs et d’un Pakistanais, est accusé d’avoir retenu en otage sept migrants marocains. Les suspects auraient utilisé la violence physique contre les migrants, enregistré leurs actions en vidéo et exigé de l’argent des familles des Marocains.

C’est ce qu’ont rapporté plusieurs médias grecs, dont Ekathimerini, qui explique que les auteurs présumés ont gardé les victimes dans cette maison pendant deux jours exigeant 2000 euros par personne en guise de rançon. « Leur calvaire a pris fin lorsque la famille d’une victime a contacté les autorités », rapporte Ekathimerini, ce qui a conduit à l’arrestation des suspects et au sauvetage des otages. Les membres présumés du gang seraient désormais accusés d’enlèvement, d’extorsion, de trafic d’êtres humains et de crime organisé.

Selon Ellada24, les Marocains sont arrivés en Grèce en traversant le fleuve Evros depuis la Turquie avec l’aide d’un passeur inconnu. Ils auraient marché jusqu’à un point de ramassage voisin, d’où des « membres du gang » les auraient emmenés en voiture jusqu’à Thessalonique, à environ 300 kilomètres à l’ouest de la frontière gréco-turque.

Baisse drastique des entrées irrégulières dans l’UE selon Frontex

16 janvier - 12h : En 2024, Frontex a détecté 239 000 franchissements irréguliers des frontières de l’Union européenne, soit 38% de moins qu’en 2023. Une nette diminution qui s’explique par des passages beaucoup plus rares sur les routes migratoires des Balkans et de la Méditerranée centrale.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) compte, de son côté, 207 200 arrivées dans l’UE en 2024. Pour rappel, Frontex prend en compte les franchissements irréguliers de frontières, et non les individus. Une même personne peut donc être comptabilisée à plusieurs reprises, à chacune de ses tentatives de passage.

45 000 migrants ont transité par la Serbie en 2024

14 janvier - 19h : Le directeur du Centre de protection et d’assistance aux demandeurs d’asile, Radoš Đurović, a déclaré qu’en 2024, plus de 45 000 personnes ont migré de manière irrégulière à travers la Serbie. Cela représente une diminution d’environ 50 % par rapport à 2023, qui était l’année où le nombre de migrants à travers les Balkans occidentaux a le plus augmenté depuis 2016, avec 108 000 personnes par la Serbie, selon les données du Commissariat aux réfugiés.

« L’une des raisons pour lesquelles le nombre de migrants est plus faible dans les statistiques du Commissariat en 2024 est qu’ils ne comptent que les migrants qu’ils ont placés dans leurs structures d’hébergement », explique Radoš Đurović. Or, mi-2023, ces capacités ont été réduites à cinq camps opérationnels, sur un total de 17. « Aucun camp d’accueil de migrants n’a été ouvert en Voïvodine, à l’exception de Principovac, juste à la frontière avec la Croatie, qui accepte exceptionnellement les migrants mineurs sur demande spéciale. »

Radoš Đurović estime que la fermeture des camps et l’intervention de la police, ainsi que « la pratique de relocalisation des réfugiés et de retour des migrants depuis la Hongrie et d’autres voisins de l’UE, ont conduit à un changement dans les routes migratoires », tandis que les migrants sont devenus « invisibles » pour les institutions et les médias.

Moins de 20 000 migrants ont séjourné dans les centres d’accueil de Serbie en 2024

13 janvier - 11h50 : En 2024, 19 483 migrants ont séjourné dans les centres d’accueil et d’asile de Serbie, soit 82,10 % de moins qu’en 2023, a annoncé le Commissariat aux réfugiés et aux migrations. Les pays d’origine des migrants les plus représentés étaient la Syrie (38,19 %), l’Afghanistan (19,93 %), la Turquie (11,95 %), le Maroc (6,55 %) et l’Irak (3,44 %). Ils sont restés en Serbie en moyenne 14 jours.

Actuellement, 416 personnes sont hébergées dans sept centres d’accueil et d’asile. Le taux d’occupation actuel des centres est donc d’environ 13%.

Trois morts en Bulgarie : alertée, la police n’a rien fait pour les sauver

9 janvier - 21h : Les corps de trois jeunes migrants ont été retrouvés morts les 28 et 29 décembre dans le massif montagneux de la Strandzha, à un peu plus d’une heure de Bourgas. Les militants de l’ONG bulgare Mission Wings affirment avoir tenté de joindre la police à six reprises entre le 27 et le 28 décembre, en vain. La police des frontières bulgare nie les allégations de négligence délibérée et prétend avoir « réagi immédiatement à tous les signaux reçus, mais les alertes du 27 décembre contenaient des informations erronées ou trompeuses ». Ils ont reconnu que des corps avaient été retrouvés les 28 et 29 décembre, mais ont insisté sur le fait qu’ils se trouvaient « à des endroits différents de ceux indiqués le 27 décembre [par les militants] ».

No Name Kitchen a déclaré avoir retrouvé le premier corps le 28 décembre. Il s’agit d’un jeune Egyptien de 15 ans retrouvé à 20 mètres des coordonnées qu’elle avait reçues et transmises aux autorités bulgares. L’organisation a déclaré avoir appelé les autorités bulgares, qui sont arrivées et ont récupéré le corps, qui a ensuite été identifié par des proches à la morgue de Bourgas.

Des militants du Collectif Rotte Balcaniche Alto Vicentino ont déclaré avoir retrouvé le deuxième corps quelques heures plus tard aux coordonnées exactes qu’ils affirment avoir communiquées précédemment à la police. Ils ont de nouveau alerté la police, qui est ensuite arrivée sur place.Le troisième corps a été retrouvé le 29 décembre, deux jours après la première tentative de sauvetage. Selon les activistes, les coordonnées étaient les mêmes que celles qu’ils avaient partagées avec les autorités. Des images vues par BIRN montrent que des parties de ce corps ont été mangées par des animaux.

Bulgarie : la police a arrêté des volontaires italiens fin décembre

8 janvier - 18h20 : Trois membres du Collectif Rotte Balcaniche Alto Vicentino ont déclaré avoir été arrêtés en Bulgarie fin décembre pour avoir aidé trois jeunes migrants marocains. Simone Zito, professeur de lycée de Turin âgé de 38 ans, a publié le 4 janvier un message sur Facebook affirmant qu’il avait été arrêté avec deux autres collègues par les autorités bulgares fin décembre « pour avoir sauvé des vies humaines ».

Ils avaient gagné un bois où trois jeunes Marocains avaient demandé de l’aide. L’un d’eux était dans un état de « semi-conscience aux premiers stades de l’hypothermie ». « Il y avait de la terreur dans leurs yeux lorsque nous leur avons dit que pour appeler une ambulance et sauver leur ami, la police bulgare arriverait. Il a fallu beaucoup de temps pour les assurer que grâce à notre présence, ils ne seraient pas tabassés. mais emmenés dans un centre de détention pendant deux semaines, puis dans un camp où il leur serait possible de demander l’asile en Bulgarie », écrit Simone Zito.

Selon le message, les trois enseignants ont été emmenés par des agents de sécurité (deux auraient été menottés) au commissariat de police de Malko Tarnovo où ils ont été retenus dans une pièce vide et très sale. Ils ont été détenus pendant une nuit entière dans des conditions d’hygiène précaires avant d’être libéré le lendemain matin.

La Grèce refoule systématiquement les migrants selon la CEDH

7 janvier - 22h : La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dénonce ce mardi 7 janvier des pratiques systématiques de refoulement par les autorités grecques, qui renvoient de force des ressortissants de pays tiers de la région grecque d’Évros vers la Turquie.

Depuis le début des années 2010, la Grèce a été accusée à plusieurs reprises de pratiquer des refoulements, c’est-à-dire des opérations secrètes et non documentées de détention et d’expulsion de migrants et de demandeurs d’asile sans procédure régulière. Ces pratiques ont pris de l’ampleur lors de la crise migratoire de 2015-2016, pendant laquelle la Grèce est devenue un point d’entrée majeur pour les réfugiés venant de Syrie, d’Afghanistan et d’ailleurs. C’est la première fois que la CEDH se prononce sur les refoulements organisés par la Grèce, estimant qu’ils constituent une violation de la Convention européenne des droits de l’Homme.

La CEDH accuse la Grèce d’avoir refoulé illégalement et mis en danger une ressortissante turque

7 janvier - 15h30 : La CEDH a notamment statué ce mardi que la Grèce avait violé les droits d’une ressortissante turque illégalement refoulée vers la Turquie en 2019, ce qui a entraîné son emprisonnement pour des liens présumés avec le terrorisme.

En mars 2019, les tribunaux turcs l’avaient condamné à six ans et trois mois d’emprisonnement pour appartenance à une organisation « terroriste », en l’occurrence le réseau des sympathisants de Fethullah Gülen. Cette femme avait alors tenté de se réfugier en Grèce, mais a déclaré avoir été transférée dans un poste de police non identifié, où ses effets personnels, notamment ses chaussures, son argent et son téléphone portable, ont été confisqués.

Elle a déclaré à plusieurs reprises aux autorités grecques qu’elle demandait l’asile mais elle affirme avoir été transportée par camion en compagnie d’autres personnes vers un endroit proche de la rivière Evros, où ils ont été sortis du camion par des individus cagoulés. « Vers 23 heures, elle aurait été contrainte de monter à bord d’un petit bateau pneumatique pour être renvoyé en Turquie », indique la CEDH. Elle a été arrêtée par les autorités turques le 5 mai 2019 et envoyée dans une prison d’Izmir. La CEDH a donc statué que la Grèce avait violé son droit à un recours effectif et mis sa vie en danger.

Il risque la peine de mort en Irak, mais ne reçoit pas l’asile en Bosnie-Herzégovine

6 janvier - 15h15 : Un Irakien de 60 ans demande l’asile en Bosnie-Herzégovine depuis son arrivée dans lepays en 2022, mais sa demande n’a pas été acceptée, car la Cour de Bosnie-Herzégovine n’a pas déterminé qu’il existait des risques réels que cet homme soit persécuté en Irak.

Au lieu d’obtenir l’asile, l’Irakien a été placé en détention, les services de renseignement et de sécurité estimant qu’il représentait une menace pour la sécurité nationale de la Bosnie-Herzégovine. Depuis plus de huit mois, il est interné dans un Centre d’immigration proche de Sarajevo, un établissement fermé où les déplacements sont strictement limités. Dans ce centre, il attend la décision finale de la Cour de Bosnie-Herzégovine sur son expulsion, mais il a déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle de Bosnie-Herzégovine, affirmant que ses droits avaient été violés lors de la procédure d’asile.

Grèce : un refoulement au large de Samos le soir du 1er de l’an

3 janvier - 9h : Selon Aegean Boat Report, le dernier refoulement de l’année 2024 s’est produit au large de Samos, à quelques heures du passage à la nouvelle année. Un groupe de 39 exilés, dont 23 enfants, a été intercepté par les gardes-côtes grecs juste avant qu’il ne touche terre sur cette île.

Le groupe a été conduit à bord du navire des garde-côtes. Les exilés ont été fouillés, leurs effets personnels confisqués, forcés de monter dans deux radeaux de sauvetage et abandonnés à la dérive au milieu de la mer dans le noir. L’équipage des navires des garde-côtes a réussi à regagner le port de justesse pour participer aux célébrations et aux feux d’artifice, alors que la nouvelle année commençait, tandis que 39 âmes ont été abandonnées en mer à la dérive dans le noir. Les naufragés n’avaient aucun moyen d’appeler à l’aide, les garde-côtes ayant pris soin de confisquer leurs téléphones.