Goran a connu dans sa jeunesse la guerre qui a déchiré son pays. Dès les combats terminé il s’est engagé pour une paix durable dans son pays, et dans toute la région anciennement Yougoslave, pour la reconstruction d’une société déchirée, d’une Bosnie Herzégovine fracturée.
Travaillant pour des organisations humanitaires catholiques, il a compris qu’il fallait mener une action à l’échelle de tout la pays, et de toutes les composantes de la société .Il a joué un rôle fondamental dans la création en 2010 et le développement du Réseau pour la consolidation de la paix (Mreže za izgradnju mira) regroupant des dizaines d’associations dans les deux « entités » du pays (Republika Srpska et Fédération dite « croato-musulmane »).
Goran a été essentiel dans la mise en œuvre, en juin 2014 de l’Evènement de paix que nous avons organisé ensemble avec plusieurs mouvements internationaux et régionaux à Sarajevo, dans le contexte du centenaire du déclenchement de la première guerre mondiale. Et je peux témoigner qu’il n’a pas ménagé pas sa peine, attentif au moindre détails, apte à surmonter conflits et contradictions. Nul doute que sans lui cette manifestation n’aurait jamais pu avoir le succès qu’elle a connu sans lui (2500 participants, un camp de jeunes, de multiples activités culturelles, etc.).
Enthousiaste et volontaire, il n’ a eu de cesse de relancer le Réseau, d’organiser des formations et des rencontres, en particulier avec la jeune génération bosnienne. Il est frappant de constater d’ailleurs que dans les hommages qui lui sont rendus, beaucoup de jeunes se sont exprimés, se sentant « endettés pour toujours envers Goran », défenseur inlassable de l’idée de coexistence, de consolidation de la paix commune, attaché « à nous laisser une meilleure Bosnie-Herzégovine », comme le disait Slobodan Blagovčanin du Centre de ressource de la jeunesse de Tuzla (CRC), « démontrant chaque jour sa capacité à fédérer les organisations de la société civile, contribuant construire les nouvelles fondations de la société ».
Ces derniers mois Goran et le Réseau s’apprêtait à accueillir en juin à Sarajevo la grande marche mondiale Jai Jagat, partie de Dehli en octobre 2019 et qui devait arriver à Genève, au siège des Nations Unies en septembre 2020, pour la justice, la paix, la dignité. Nous envisagions une rencontre internationale pour mettre en commun expériences et espérances dans la lutte contre les conflits, pour la construction de la paix et de la sécurité humaine. Malheureusement la pandémie a interrompu ce projet en plein développement. Mais début mai Goran m’avait contacté, comme d’autres, pour célébrer (à distance et à Sarajevo), l’anniversaire de la victoire de 1945 contre le fascisme et s’élever contre les vents mauvais des replis nationalistes et des autoritarismes qui sévissent dans nos pays.
Les membres de son cher Réseau pour la construction de la paix, ses amis et compagnons de Bosnie Herzégovine, des pays post-Yougoslaves et du monde ont honoré l’homme au grand cœur, l’ami, le militant pour la paix le véritable combattant pour les droits humain. « Pour nous tous source d’une grande motivation pour ne jamais perdre espoir en un avenir meilleur. »
Goran, nous continuons…
Bernard Dreano, Assemblée européenne des citoyens (Helsinki Citizens’Assembly – France)
