Blog • Le Sommet UE-Balkans occidentaux de Zagreb, autre victime du Covid-19

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C’est la nouvelle manière de travailler au temps du Covid-19. Un sommet par visioconférence, c’est le télétravail appliqué à la diplomatie internationale. Mais à voir les résultats, on se dit que l’on a perdu quelque chose dans la numérisation des relations internationales.

Les contacts humains sont les premières victimes du Covid-19, et les vidéoconférences n’arrivent pas à reproduire l’ambiance d’une conférence intergouvernementale comme, par exemple, celle tenue il y a deux ans à Sofia, le 17 mai 2018, le précédent Sommet Union européenne – Pays des Balkans occidentaux.

Le Président du Conseil de l’Union de l’époque Donald Tusk avait fait un tour des capitales des pays des Balkans avant le Sommet et en avait relaté soit au Sommet que quelques jours avant à la rencontre de Brjuni-Brdo à Skopje qui s’était tenue le 27 avril et qui avait réuni les dirigeant des pays des Balkans occidentaux. Avant le 8 mars en prévision du Sommet les ministres de l’intérieur de l’UE avait discuté de coopération avec les pays des Balkans occidentaux dans le domaine de la sécurité intérieure et de la lutte contre le terrorisme.

Au même temps que le Sommet de Sofia se déroulait aussi un programme des dirigeants auquel participaient les dirigeants de deux coté et qui visait à orienter l’action de l’UE jusqu’à juin 2019. Pleins d’initiatives diplomatiques avaient précédé et suivi le Sommet de Sofia.

Le Covid-19 n’a permis aucune de ces initiatives en ce début de 2020.
La déclaration de Zagreb, le 6 mai, se déroule sur dix-sept points, la même longueur que la déclaration de Sofia, mais quatre points sont dédié au Covid-19 et à comment y faire face soit au niveaux d’aides offerts que de coopération soit effectuée que souhaitée. Au point 7 de la Déclaration le Covid-19 est rappelé comme possible menace à la démocratie et a l’état de droit dans la région.

Au point 11, le Covid-19 retourne sur scène pour souligner qu’une fois la pandémie arrêtée ce sera possible « une nouvelle phase de coopération étroite » dont le but sera de faire face aux conséquences socio-économique de la pandémie. A ce propos la Commission présentera un plan économique et d’investissement pour la région.

Le Covid-19 a lourdement impacté les activités des institutions européenne.

Avant le Sommet de Sofia le Conseil européen avait adopté ses Conclusions sur les Balkans occidentaux, c’était el 22 mars 2018 et au même temps il avait accueilli les propositions contenues dans la communication de la Commission du 6 février 2018. Ceci avait permis de citer la Communication de la Commission dans le texte de la déclaration (point 15) et surtout l’adoption en annexe de la déclaration du « Programme d’action prioritaire de Sofia » visant à « améliorer plus rapidement la vie des citoyens dans les domaines de la connectivité et de la sécurité eu égard à la perspective européenne des Balkans occidentaux ».

Les six points du programme, on le rappelle, étaient : renforcer le soutien à l’état de droit et à la bonne gouvernance, renforcer le dialogue sur la sécurité et les migrations, soutenir le développement et mettre tout particulièrement l’accent sur la jeunesse, accroître la connectivité, lancer une stratégie numérique pour les Balkans occidentaux, soutenir la réconciliation et les relations de bon voisinage dans les Balkans occidentaux. Tous des arguments rapidement touchés par la Déclaration de Zagreb.

Aucune référence à la Communication de la Commission du 5 février 2020 est présent dans les texte de la déclaration de Zagreb, d’ailleurs aucun Conseil européen au sujet des Balkans occidentaux s’est déroulé entre temps, mais uniquement une réunion virtuelle à Bruxelles le 29 avril entre la Commission et les dirigeants des Balkans occidentaux, celle-ci aussi monopolisé par le CoviD-19 ayant eu pour discussion un financement pur les dépenses sanitaires immédiates et une future contribution pour la reprise économique et sociale dans les Balkans occidentaux dont on fait effectivement mention dans la déclaration de Zagreb.

Un Sommet raté mais aussi des mois d’activités perdus depuis février...

Au contenu nouveau de la communication de la Commission on fait une mention indirecte uniquement au point 6 de la déclaration lorsque l’on traite de l’engagement des Balkans occidentaux à respecter les valeurs et les principes européens et à mener les réformes et la déclaration affirme que « L’octroi d’une assistance accrue de l’Union européenne dépendra des progrès tangibles accomplis dans le domaine de l’état de droit et en matière de réformes économique, ainsi que du respect par les partenaires des Balkans occidentaux des valeurs, règles et normes de l’Union européenne ».

Quand il était aussi question, le 5 février, de réduire les financements en cas de non progression dans l’application de l’acquis communautaire, du moins pour les pays ayant entamé leurs négociations d’adhésion.

C’est donc un Sommet raté mais aussi des mois d’activités perdus depuis février, avec des résultats minimes qui déçoivent tout le monde et qui demanderont d’être revus à la première occasion quand elle aura lieu, une fois serons tous sorti de l’urgence de la pandémie.