Par N. Smiljanić
Les journalistes ont été limogés sans raison ni explication valables, a déclaré à Danas la journaliste de la rédaction d’information de Radio-televizija Vojvodine (RTV), Vanja Đurić. « Lors de la dernière conférence avec les rédacteurs en chef intérimaires, on nous a présenté les nouvelles équipes et expliqué que les rédacteurs de la matinale, du journal de 17 heures et de l’émission Cartes postales de Voïvodine avaient été congédiés, car ils ne remplissaient pas leur fonction de journalistes du service public, n’étaient ni professionnels ni impartiaux ».
« On nous a aussi accusés d’avoir diffusé des contenu commandés par des tiers, ce que nous réfutons. Nous respectons la déontologie professionnelle, sachant que nous sommes un service public et que notre travail est rémunéré par les taxes des citoyens. »
Radar, l’émission de Marina Fratucan, était devenue la cible de la nouvelle direction de la RTV. L’émission a été déprogrammée sous prétexte qu’elle n’était pas objective, sans toutefois que la direction puisse le justifier.
Décision politique
En réaction à ces renvois, 77 employés du service public de la province autonome ont écrit une lettre ouverte de protestation, faisant part de leur inquiétude.
« Ces révocations ont été rendues public le jour-même où le comité d’organisation du bouquet de chaînes a annoncé la démission de la rédactrice en chef de la première, Marjana Jović. Depuis son départ, et ceux du directeur des programmes, Slobodan Arežina, et du directeur général, Srđan Mihajlović, tous mandatés pour quatre ans, les services sont dirigés par des rédacteurs en chefs intérimaires. Suite à cette déferlante de licenciements, nous craignons la suppression prochaine de bon nombre d’émissions critiques, emblématiques de la RTV. »
Des renvois anti-démocratiques, dont le modus operandi appartient à une époque révolue, estime le président du comité provincial du Parti démocratique, Miroslav Vasin. « En tant que citoyen, j’apprécie le travail des journalistes des programmes de la RTV. Ces dernières années, le service public de la province a progressé de façon remarquable. Il est absurde de congédier des journalistes à l’origine de l’amélioration des programmes. »
Le Parti progressiste de Serbie (SNS), qui tient désormais les rênes de la province autonome, après des élections anticipées entachées de fraudes, n’a pas fait de commentaire.
Cet article est produit en partenariat avec l’Osservatorio Balcani e Caucaso pour le Centre européen pour la liberté de la presse et des médias (ECPMF), cofondé par la Commission européenne. Le contenu de cette publication est l’unique responsabilité du Courrier des Balkans et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant le point de vue de l’Union européenne.