« Dans notre lignée de femmes, je représente la quatrième génération à émigrer. » C’est pour rompre cette spirale de l’exil que Kassabova se rend aux sources de son histoire maternelle, les lacs d’Ohrid et Prespa, les deux plus anciens lacs d’Europe. Elle parcourt leurs rives, grimpe les montagnes alentour, se baigne dans leurs eaux et, au gré de ses rencontres – gardien d’église troglodyte, guide ou pêcheur –, collecte les histoires agitées de cette région des Balkans située à cheval entre la Macédoine du Nord, l’Albanie et la Grèce. Tous ses habitants sont issus de familles qui ont été à un moment donné dispersées, que ce soit à cause de la chute de l’Empire ottoman, des guerres ou des régimes autoritaires. Tous ont hérité d’une façon ou d’une autre de l’histoire de leurs ancêtres.
Kapka Kassabova jongle avec les registres et mêle habilement récits familiaux, légendes locales et faits historiques pour mener une réflexion à la fois intime et universelle sur l’identité, celle dont nous héritons et celle que nous façonnons.
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• Découvrez son précédent récit Lisières, Marchially, 2019.
Kapka Kassabova est née en 1973 à Sofia, en Bulgarie. Elle quitte son pays natal avec sa famille à la fin de la guerre froide pour la Nouvelle-Zélande. En 2005, elle choisit de s’installer en Écosse. Elle est autrice de plusieurs recueils de poésie, romans et récits. Sa langue maternelle est le bulgare. L’Écho du lac est son deuxième ouvrage publié chez Marchialy.
Traduit de l’anglais par Morgane Saysana.