Bosnie-Herzégovine : la Croatie de Grabar-Kitarović et la Serbie de Vučić en « mission déstabilisation »
Vingt-cinq ans après Tuđman et Milošević, Kolinda Grabar-Kitarović et Aleksandar Vučić lorgnent toujours sur la Bosnie-Herzégovine. Pour affaiblir Sarajevo, la tactique n’a pas changé : exacerber les divisions communautaires qui minent la fragile fédération. L’analyse de Zijad Bećirović, co-directeur de l’International Institute for Middle-East and Balkan Studies.
Par Dženana Karabegović
Radio Slobodna Evropa (RSE) : Pourquoi jugez-vous la politique menée par la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović comme préjudiciable pour les Balkans ?
Zijad Bećirović (Z.B.) : Pour répondre, il faut d’abord évoquer les années 1990. À l’époque, Franjo Tuđman estimait que la Croatie défendait l’Europe des musulmans et de l’islam. Aujourd’hui, la présidente croate invoque un nouveau danger : les terroristes islamistes qui, selon ses dires, seraient au nombre de 10 000 en Bosnie-Herzégovine. La Croatie se pose donc de nouveau en « protectrice des frontières de l’Europe » face à une horde de 10 000 pseudos terroristes. (...)
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