Blog • L’esprit d’entreprise des Kosovars : un modèle pour les Balkans occidentaux

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L’économie du Kosovo est nouvelle et dynamique. Le pays est indéniablement passé d’un modèle centralisé à un modèle axé sur le marché. Il vise à accroître sa compétitivité, sa capacité d’exportation et à réduire son déficit commercial.

Le Kosovo offre un avantage-clé pour le développement des entreprises : une population jeune et assez qualifiée, avec 70% de moins de 25 ans. Les universités privées et publiques contribuent positivement à la formation d’une génération bien éduquée, compétente et très énergique.

En outre, de nombreux Kosovars ont étudié à l’étranger (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne et Italie) et beaucoup d’entre eux ont obtenu une bourse pour y poursuivre leurs études.

Certains d’entre eux, comme Dea Luma, excellent dans leur domaine. Dea travaille actuellement à l’Université de Tokyo avec l’engagement d’établir son laboratoire de neuro-architecture. Son université a trouvé son travail de pionnier convaincant pour établir un nouveau paradigme en architecture axé sur le bien-être des utilisateurs et promouvant une conception fondée sur des preuves.

Fjolla Sylai est une ingénieure travaillant pour la France et l’Italie dans le domaine du stockage des batteries de voitures dans le respect des normes environnementales. Elle a obtenu son baccalauréat à l’Université Hasan de Pristina et après avoir travaillé pour une entreprise locale pendant un an, elle a obtenu un travail stimulant lui permettant de travailler de manière hybride avec des réunions occasionnelles à Milan et à Paris. Récemment, elle a remporté, avec son équipe, un projet prometteur pour la France, le premier du genre, prévoyant la conception et la réalisation d’un stockage de batteries de voitures pour huit sites sur l’autoroute dans le Nord de la France.

Après une évaluation des risques, le démarrage des travaux est prévu pour début 2024. Fjolla est très enthousiaste à propos de son travail et elle souhaite pouvoir un jour aussi investir ses connaissances et son expertise dans son propre pays. « Mais il reste encore un long chemin à parcourir avant d’en arriver là », dit-elle.

Le Kosovo pourrait devenir un modèle de développement des affaires dans la région grâce à des jeunes comme Dea et Fjolla. Les faits dépeignent un scénario positif. Au cours du premier trimestre 2023 (T1), un total de 3 086 entreprises ont été enregistrées avec une augmentation de 17,07% par rapport à l’année précédente.

Les principales activités économiques enregistrées au cours du premier trimestre 2023 sont le commerce de gros et de détail, la réparation de véhicules à moteur et des motos avec 762 entreprises enregistrées (24,7 %) ; la fabrication avec 353 entreprises enregistrées (11,4%) ; la construction avec 325 entreprises enregistrées (10,5%) ; les activités professionnelles, scientifiques et techniques avec 309 entreprises enregistrées (10,0%) ; les activités d’hébergement et de restauration avec 271 entreprises enregistrées (8,8%) etc.

Concernant l’étendue géographique des entreprises enregistrées, la municipalité de Pristina arrive en tête avec 862 entreprises enregistrées (27,9 %). Suivent Ferizaj avec 267 (8,6%), Prizren avec 261 (8,4%), Gjilani avec 172 (5,6 %), Peja avec 160 (5,2%) et Fushë Kosovo avec 124 (4,0%). D’autres municipalités ont un plus petit nombre d’entreprises enregistrées.

Il y a, inévitablement, un extraordinaire esprit dynamique et entrepreneurial des Kosovars. De nouvelles entreprises et start-up ont aussi été créées par ceux qui sont revenus dans leur pays d’origine quelques années après la fin du conflit.

Dua.com, site internet et application de rencontre, a été fondé par Valon Asani, qui a vécu en Suisse pendant de nombreuses années et est revenu au Kosovo en 2011. Avant de donner naissance à dua.com, il était chef de Mik Group.

Kosovo Glass Recycling (KGR), située à Gjakova, est à ce jour la seule entreprise au Kosovo traitant des déchets de verre. Fondée en 2019, la mission principale de l’entreprise est d’assurer des emplois durables grâce au recyclage. Elle produit notamment le calcin, matériau composé de débris de verre, des appareils de filtration pour piscines, du mobiliers intérieur et extérieur ou encore des produits artisanaux. KGR travaille à l’augmentation des capacités de collecte et de traitement dans tout le Kosovo.

Centro Dante est une école qui promeut la langue et la culture italiennes au Kosovo. Sa directrice, Arjeta Berisha, a ouvert le centre avec quelques étudiants et le nombre n’a cessé d’augmenter d’année en année. Elle a étudié et vécu en Italie pendant de nombreuses années, avant de décider de revenir dans son pays d’origine et de fonder sa propre entreprise. Aujourd’hui, son école est l’une des meilleures écoles privées offrant une éducation de qualité en langue italienne. Sa recette du succès est la passion et le travail dur.

Ce qui unit toutes ces activités, c’est bien la conviction chez les jeunes Kosovars qu’à partir de rien, on peut construire une base solide. Surtout, il y a la ferme volonté d’aller de l’avant et de montrer que leur pays a le potentiel et les capacités pour être compétitif aux niveaux régional et mondial. Leur expérience pourrait servir de modèle dans la région.