Roman • Agata Tomažič : Ce que l’on ne peut confier à sa coiffeuse

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« J’étais assise, la tête renversée en arrière, la coiffeuse en train de me laver les cheveux et un instant, j’ai eu peur qu’en me massant lentement le cuir chevelu, elle palpe mes pensées. Malaxer ces questions embrouillées, ces réflexions apeurées qui me trottaient dans le crâne. Moi seule devais trouver les réponses à tout cela, ses réponses à lui étaient toujours identiques, univoques, uniques. Ses réponses lui appartenaient. Qu’est-ce qui était encore à moi, rien qu’à moi ? »

Dans ce recueil de portraits délicieusement décalés, Agata Tomažič démontre que ce sont parfois les personnages les plus triviaux qui s’avèrent les plus imprévisibles. Une veuve sans histoires, un fils trop chéri par sa mère bien-aimée, un jeune cadre bouffi d’orgueil… Autant de destins ordinaires déboussolés par les petites singularités du quotidien, qui peuvent cacher de sombres affaires d’amours abusives, de plantes invasives ou encore de roi-grenouille !

Agata Tomažič, née en 1977, passe son enfance à assister à l’effondrement de la Yougoslavie (fait à l’origine de son aversion pour toute forme d’autorité) et grandit en même temps que la toute jeune Slovénie. Elle décroche son premier poste de journaliste dans un prestigieux quotidien slovène. En parallèle, elle se passionne pour l’écriture. En 2016, elle reçoit le prix Krilata želva. Féministe et engagée, elle est très active sur les réseaux sociaux.

Agata Tomažič, Ce que l’on ne peut confier à sa coiffeuse, traduit par Stéphane Baldeck, Belleville Éditions, Paris, 2020, 205 pages.

  • Prix : 18,00 
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