1961, cinq ans après le lancement de l’Eurovision par le Suisse Marcel Bezençon, la Yougoslavie est le premier pays de l’Est à y participer. La jeune Ljiljana Petrović fait son apparition sur les écrans noir et blanc, interprétant Neke Davne Zvezde... La République fédérale socialiste aura concouru 27 fois avant d’être exclue en 1993, remplacée par les nouveaux États indépendants : Slovénie, Croatie, etc. Il a fallu attendre 1989 pour que le pays remporte son premier sacre, avec Rock Me chanté par Riva, premier succès également pour un pays hors du bloc de l’Ouest. Jusque là, les Yougoslaves n’avaient jamais fait mieux que la 4e place (1962, 1983, 1987). Balkanophonie remonte le temps et vous propose la sélection de ses dix chansons yougo préférées à l’Eurovision.
Kemal Monteno est mort le 21 janvier 2015 des complications d’une transplantation de rein. Né en 1948 d’un père italien et d’une mère bosniaque, il avait commencé sa carrière de chanteur tout jeune, dès le milieu des années 1960. Lidija, sa première chanson gravée sur microsillon, date de 1967. S’en était suivi près de 50 années de succès, de la Yougoslavie titiste à la Bosnie-Herzégovine d’après-guerre. Depuis la fin des années 1990, il souffrait d’un diabète qui l’avait lourdement handicapé. Son titre le plus célèbre reste sans aucun doute Sarajevo Ljubavi Moja (Sarajevo, Mon Amour), un hommage à sa ville de cœur. Ses ballades pop nostalgiques chantées de sa voix franche et douce lui avaient valu le surnom de « Roy Orbison bosniaque ». Balkanophonie lui rend hommage avec une sélection forcément subjective de 12 chansons piochées dans sa longue discographie.
En 1981, en pleine révolte étudiante, Sabri Fejzullahu chantait le printemps de Pristina. Quatre ans plus tard, le groupe Gjurmët célébrait « les belles filles » de la ville et ses « çajtorë » où l’on passe du bon temps. Pristina a bien changé depuis les années 1980. La ville est devenue la capitale d’un pays indépendant, sa population dépasse les 200 000 habitants et les rappeurs dénoncent la dureté de la ville et son fonctionnement erratique. « Sa couleur est grise, il n’y a que les nuances qui changent », balançait Kaos en 2009. Balkanophonie a sélectionné 14 chansons qui racontent 35 années de Pristina, de la Yougoslavie à l’indépendance.