Le dernier numéro de l’excellente revue Transitions, coordonné par Maximos Aligisakis et André Reszler, est consacré au thème essentiel des sociétés civiles de l’est européen.
Dans son introduction générale, « La société civile : un concept de son espace-temps », Maximos Aligisakis reconnaît que « la société civile est un concept flou », dont toutes les définitions seront nécessairement plurielles et pluralistes. Il distingue plusieurs types de sociétés civiles : société civile de résistance, société civile de transition, société civile de consolidation démocratique. Au début du XXIe siècle, la vivacité des sociétés civiles demeure toujours étroitement fonction des courants de dissidence de l’époque socialiste.
Les études de cas sont un peu inégales, avec des contributions de Christophe Chiclet sur la société civile en Macédoine, ou le très riche article de Marc de Bellet sur la société civile en Roumanie. L’analyse de Jasna Adler, « La société civile et la fin du communisme en Yougoslavie » se concentre sur une analyse comparative de la société civile en Slovénie et en Serbie, point d’histoire important permettant de mieux comprendre l’éclatement de la Fédération. Cependant, cet aspect a déjà été fréquemment évoqué par de nombreux chercheurs, et l’auteur n’échappe pas à un certain penchant caricatural en opposant le développement d’une société civile en Slovénie, et l’émergence du populisme nationaliste en Serbie. C’est oublier qu’une société civile démocratique existait aussi, et existe toujours à Belgrade, et c’est également se priver de la possibilité de comprendre les phénomènes globaux ayant affecté toutes les républiques de la Fédération, comme par exemple le mouvement démocratique fédéraliste de soutien au Premier ministre Ante Markovic.
En-dehors de la zone balkanique, on relèvera de riches contributions sur la Slovaquie, la Tchéquie et la Hongrie.
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