Seine et Danube n°5 : écrivains allemands nés en Roumanie

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C’est un dossier passionant qu’offre la revue Seine et Danube sur ces écrivains allemands du XXe siècle nés en Roumanie. Cette « enclave littéraire » allemande n’est guère connue que par quelques grands noms venus sur ces marges, comme Paul Celan, originaire de Cernowicz, en Bukovine (aujourd’hui en Ukraine).

Les Saxons de Roumanie représentaient pourtant un groupe humain important, dépeuplé par l’exode massif vers l’Allemagne fédérale durant les années de communisme. Ainsi, la cohésion de cette littérature doit-elle beaucoup aux poètes de l’Aktionnsgruppe Banat, qui a réuni, au début des années 1970, plusieurs jeunes écrivains du Banat de Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie. Le groupe a été interdit en 1975, et tous ses membres ont émigré. La revue donne l’occasion de lire Johann Lippet, William Totok ou Richard Wagner, des auteurs presque totalement du public francophone.

Seul le pasteur Eginald Schlattner, arrêté en 1959 dans le cadre du procès dit « du groupe d’écrivains allemands de Brasov » vit toujours en Roumanie. On peut lire de lui la nouvelle « La mort du moine Athanase ».

Comme le souligne Dieter Schlesak dans son introduction, ces écrivains allemands de Roumanie partagent « une expérience plus radicale que des Allemands de l’est, mais elle s’apparente à elle ». Il s’agit aussi de l’écriture comme manifestation d’une « vie posthume », puisque les communautés allemandes de Roumanie ont aujourd’hui presque toutes disparu.

On lira aussi un dossier sur Freud et la psychanalyse, des notes critiques et le journal de l’écrivain Dumitru Tsepeneag, rédacteur en chef de la revue.

Il est possible de se procurer la revue auprès de l’éditeur :
Paris Méditerranée
87, rue de Turenne
75003 Paris