Bashkim Shehu

Œdipe roi, Œdipe menteur

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Sept tableaux pour dépeindre l’Albanie contemporaine. Sept façons de dire la terreur organisée d’un régime, armé d’une « main invisible et démesurée » qui frappe les corps et les consciences. Sept voix qui se perdent dans les ténèbres parce qu’« il ne reste plus rien à attendre, ni plus rien à faire que mesurer l’interminable distance qui nous sépare de la fin des temps ». Sept tentatives pour terrasser le Sphinx. Sept fois une épreuve libératrice, celle que l’écrivain donne à l’écriture pour franchir les murs de l’enfermement. Fables ou récits, chaque histoire est une victoire de la logique concentrationnaire, histoire qui ne mène nulle part, si ce n’est vers la mort. Allié d’infortune, le rêve - souvent hallucinatoire - reste la seule échappatoire pour briser les chaînes. L’auteur fut emprisonné dans les geôles albanaises de 1982 à 1991 avant d’être condamné à un an et demi d’exil intérieur.