Delphine Evmoon

Les « criminels de guerre » sont-ils des hommes ordinaires ? L’exemple de la Bosnie-Herzégovine

|

Delphine Evmoon, journaliste, n’est pas une spécialiste de la Bosnie-Herzégovine ou des Balkans. Elle décide néanmoins, dix ans après la fin de la guerre, d’aller rencontrer des personnes accusées de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, voire condamnées sous ces chefs d’accusation.

Ces petits textes, autant de portraits, évitent le sensationnalisme - du type « allons voir un monstre » - et présentent au contraire des personnages très ordinaires que rien ne prédisposait à basculer dans le crime. Ils n’étaient ni psychopathes, ni nationalistes fous, mais les circonstances les ont placé en situation de commettre l’irréparable.

Se basant sur des discussions directes, menées en prison, avec les inculpés ou les condamnés, serbes, croates ou bosniaques, l’auteur se garde de prendre parti, de condamner à la place des juges ou d’essayer de justifier. De ce point de vue, elle réalise un beau et utile travail journalistique.