David Albahari

L’appât

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Traduit du serbe par Gabriel Iaculli et Gojko Lukic

Réfugié depuis deux ans dans une ville de l’Ouest canadien, le narrateur réécoute la voix de sa mère morte, enregistrée seize ans auparavant sur trois bandes magnétiques qu’il a emportées dans ses maigres bagages en quittant la Yougoslavie désintégrée par la guerre.

Sa mère raconte sa vie, et son histoire tragique se confond avec celle de son pays. Le récit de cette femme qui, « afin de tirer les choses au clair », comme elle le dit, s’était convertie au judaïsme en 1938, à Zagreb, alors que le pays n’allait pas tarder à être plongé dans la terreur, peut-il devenir un livre ? C’est une des questions que le narrateur discute avec son ami Donald, un écrivain, au gré de rencontres où leurs visions du monde s’affrontent.

Ce roman au ton dépouillé, à la fois grave et teinté d’ironie, bouleversant par le témoignage qu’il apporte, a obtenu plusieurs prix littéraires.