Iaşi (Roumanie)

Conférence : la Roumanie, permanences et défis européens

| Du au

Vendredi 13 et samedi 14 mai
Centre culturel français
Université Alexandru Ioan Cuza,
Iaşi
Roumanie
Infos

« Les identités nationale et citoyenne à l’heure de l’Union européenne.
Le cas de la Roumanie : permanences et défis européens. »

Moins de deux ans avant la date prévue (1er janvier 2007), un débat public commence à peine à émerger sur les conséquences de l’entrée de la Roumanie au sein de l’Union européenne.

Au moment où le traité d’adhésion est signé, l’Union, chargée des rêves d’Occident de toute une population, reste l’horizon exclusif du pays. Face à la perspective de se voir admis dans « le clan des prévilégiés », face aux réalités d’une manne financière dont tout le monde sait l’importance pour le développement du pays, face aussi à l’opportunité des réformes entreprises sous la pression de Bruxelles, aucune véritable interrogation critique sur la réalité de l’adhésion et ses conséquences structurelles n’a lieu d’être.

Certes, l’UE monopolise quotidiennement l’attention. Présente au cœur du processus de réformes de l’administration et de modernisation de l’Etat, elle structure aussi le discours politique et alimente les controverses politiciennes, notamment lors des dernières échéances électorales, et le public suit passionnément le feuilleton sur la date d’adhésion. Mais ce n’est que depuis quelques mois que la presse commence véritablement à évoquer le coût économique et social de l’adhésion, confondant d’ailleurs souvent dans une même analyse la part de l’UE et celles des autres organisations internationales ou d’autres mécanismes économiques.

Au-delà de ces débats qui touchent la population à son point le plus sensible, bien peu sont ceux qui se risquent dans la sphère publique à évoquer sérieusement les aspects politiques de l’adhésion, les devoirs que la Roumanie devra assurer une fois membre et les concessions que suppose son entrée dans une telle communauté supranationale.

Pourtant, l’exemple des derniers pays adhérents montre que les citoyens sont sensibles à ces problématiques qu’ils percoivent confusément et qui touchent les notions fondamentales de l’identité, du sentimement d’appartenance à un Etat, à une communauté en général, du contrôle de son propre destin. Face à ces interrogations peu formulées, le manque d’information, l’utilisation des thèmes européens dans les débats de politique intérieure et les discours des extrêmes, ainsi que l’instrumentalisation des mythes de l’histoire nationale et des principes fondateurs de ces Etats encore fragiles peuvent entrainer un désenchantement rapide susceptible de se muer en ce qu’il est convenu d’appeler « l’eurosceptiscisme ». Il est à supposer que la Roumanie n’échappera pas à ce scénario, peut-être amplifié par les particularismes de son histoire ou les interrogations de la nouvelle équipe dirigeante sur le positionnement régional et international du pays.

Le colloque souhaite donc mener une réflexion en amont de l’adhésion, notamment sur la question sensible de la redéfinition des identités, nationales et communautaires, sur la souveraineté nationale (et la crainte de son affaiblissement), les prérogatives étatiques et leur communautarisation, enfin sur les citoyens et leurs droits.

Il s’agira donc, dans un premier temps, de faire dialoguer des spécialistes d’origine différente (Français, Allemands, Polonais et Autrichiens) mais confrontés aux mêmes enjeux dans leur société respective, afin de donner aux débats une perspective comparatistes entre les situations régnants chez les anciens membres et les défis que doivent relever les nouveaux entrants. Puis sera analysée la position particulière de la Roumanie, à l’histoire idéologique et politique agitée. L’héritage de sa relation particulière à l’Occident, mais aussi à l’idée de nation, la présence de minorités importantes, sa tradition de centralisme administratif et ses hésitations sur son appartenance culturelle au sein de l’Europe centrale et balkanique font de la Roumanie un cas d’étude exemplaire.

Au-delà de l’assistance du colloque, il s’agira aussi de donner des clés de compréhension au grand public par une médiatisation importante des débats. Un partenariat avec Suplimentul de cultura, hebdomadaire culturel national qui souhaite toucher un public diversifié, permettra de mettre à disposition de tous un dossier spécial sur cette question. Le relais roumain de RFI, Delta RFI, une des grandes radios nationale de Roumanie, organisera également une table ronde sur le thème abordé.

Programme

1. L’Union Européenne : à la recherche d’une identité

 Identité et citoyenneté européenne

 Quelle place pour les Etats

 Quelle Union dans l’avenir : les débats actuels sur la Constitution

2. Les Etats membres et leur rapport à l’Union

 Typologie des définitions identitaires et citoyennes

 Comment les Etats membres gèrent leur rapport à l’Union : organisation interne, sentiment populaire, politique extérieure (l’exemple de la Pologne, de l’Allemagne et de l’Autriche)

 Le cas de la France

3. La Roumanie : permanences et défis européens

 Sa construction nationale (sentiment national, minorités, organisation de l’Etat)

 Les idéologies en concurrence

 Son positionnement régional

 Les enjeux de l’entrée dans l’Union

 Les mutations nécessaires : comment sont-elles acceptées et vécues ?

 La place de la Roumanie dans l’Union

 Que peut apporter la Roumanie à l’Union ?