Miljenko Jergovic

Buick Riviera

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Toledo, Oregon. En pleine nuit, sur une routre enneigée, la voiture d’un homme parti rejoindre son épouse tombe en panne. Un autre conducteur offre de le ramener. Pendant le trajet, tous deux se découvrent vite les mêmes origines - bosniaques. Hasan, musulman, est un cinéaste à la dérive. Vuko, Serbe, ancien chauffeur de bus, séducteur et expansif, est un ancien criminel de guerre. L’un essaie de sauver son mariage, l’autre fuit le sien.

La Buick Riviera 1963 d’Hasan, symbole de son « rêve américain » devient l’objet fétiche autour duquel se noue le récit.

Ce premier roman de Miljenko Jergovic, connu pour ses essais et ses nouvelles, notamment Le jardinier de Sarajevo n’est pas toujours convaincant. Malgré de superbes pages, évoquant la Bosnie-Herzégovine d’avant la guerre et l’enfance des deux personnages, notamment la pieuse grand-mère de Hasan, le scénario du roman manque un peu de rythme. Les deux personnages, notamment Vuko, le Serbe, ont du mal à sortir d’une trop facile caricature.

Malgré cela, ce thème de la proximité et de la différence entre des « Yougos » se retrouvant loin de leur pays éclaire d’une façon souvent pertinente la réalité et le vécu humains des déchirements des dernières années.

Originaire de Sarajevo, chroniqueur de la presse bosniaque et croate, Miljenko Jergovic vit aujourd’hui à Zagreb.