Paris (75003)

Salonique, « Jérusalem des Balkans », 1870-1920. La donation Pierre de Gigord

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Ville cosmopolite, comme d’autres grands ports du Levant, Salonique – la Thessalonique grecque sous l’Empire ottoman – fut longtemps une cite juive ou les commerçants, toutes confessions confondues, fermaient le samedi et durant les fêtes juives. Les 150 œuvres de l’exposition du mahJ restituent l’histoire de Salonique de la seconde moitié du XIXe siècle à la fin de la Première Guerre mondiale.

Le don de près de 400 photographies et documents au mahJ par Pierre de Gigord, grand collectionneur dévoué à l’histoire de l’Empire ottoman, à l’œil avisé et à l’admirable générosité, constituent un enrichissement majeur pour le mahJ, dont la collection est désormais une référence sur la « Jérusalem des Balkans ». Les tirages albuminés du premier photographe local, Paul Zepdji, les négatifs sur plaques de verre inédits d’Ali Eniss, drogman au consulat d’Allemagne, amateur passionné auteur d’une vivante chronique photographique de la ville, font revivre un monde disparu. Ce sont aussi des autochromes, des albums de photographes amateurs, des documents du service photographique de l’armée d’Orient, des cartes postales, brochures et magazines qui racontent la vie de la cité.

Présentant une sélection de près de 150 pièces, l’exposition restitue l’histoire de Salonique de la seconde moitié du XIXe siècle à la fin de la Première Guerre mondiale. Hommes et femmes saisies dans leurs costumes traditionnels, modestes artisans, portefaix, commerçants, aux membres de l’« aristocratie » locale – liés à l’Europe par des attaches familiales et commerciales – la société se découvre. La modernisation urbaine : les quais et la Tour blanche, les cafés, les restaurants et les lieux de divertissements ; le secteur des Campagnes où les notables établirent leur résidence ; les zones déshéritées, ou s’installèrent les industries naissantes, hissant Salonique au rang de première ville ouvrière de l’Empire ottoman. Mais aussi, dans la ville dorénavant grecque, le grand incendie d’août 1917, authentique traumatisme pour les juifs qui virent leurs quartiers historiques, les archives communales et plus de trente synagogues emportés par les flammes, avant les bouleversements géopolitiques provoqués par la Première Guerre mondiale.

Diplômé de l’École nationale supérieure des Arts décoratifs, grand voyageur passionné d’Orient, Pierre de Gigord rassemble à partir des années 1980 la plus riche collection privée de photographies anciennes sur l’Empire ottoman. Des premiers procédés photographiques (daguerréotypes de Girault de Prangey, Constantinople, 1843) aux années 1920 (autochromes, vues stéréoscopiques, tirages argentiques...), on y trouve toutes les techniques et supports utilisés par les photographes professionnels et amateurs de l’époque. Des ouvrages (premiers guides touristiques, récits de voyageurs, de diplomates, d’archéologues), des journaux illustrés, des magazines, des cartes et des éphémères (brochures, factures, publicités...) viennent compléter cet ensemble. Le don au mahJ des plus belles pièces du fonds exceptionnel qu’il a constitué sur Salonique constitue un enrichissement majeur de la collection du musée.

Musée d’art et d’histoire du judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71 rue du Temple 75003 Paris

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi : 11h-18h
Samedi et dimanche : 10h-18h*
Fermetures exceptionnelles : samedi 16 et dimanche 17 septembre 2023, fermeture pour le nouvel an juif (Rosh ha-Shana).
Clôture des caisses et dernier accès 45 minutes avant la fermeture.
Le mahJ est fermé le lundi mais accessible aux groupes scolaires sur réservation, sauf les lundis 25 septembre 2023 pour le Grand Pardon (Kippour) et 1er janvier 2024 pour le nouvel an.