Henri Jacolin

Récit • L’ambassadeur et le siège

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Conflit ethnique ? Bataille tribale, guerre de religion, combat pour des territoires ? La guerre en Bosnie Herzégovine revêt de multiples contours et connait son paroxysme avec le siège de Sarajevo. La capitale est alors encerclée par les Bosno Serbes et la vie quotidienne de ses habitants bouleversée. Coupés du monde extérieur (ravitaillement aléatoire, manque d’eau, de gaz et d’électricité), sous la menace constante des snipers et des bombes, les Sarajéviens ont pourtant maintenu une vie culturelle intense, soutenus par un humour ravageur.

Siège de Mostar par le « clan des Herzégoviniens », siège de Bihac par les Serbes, nettoyage ethnique par les Bosno Serbes de la Bosnie orientale (massacre de 8000 Bosniaques à Srebrenica)... Au nez et à la barbe de milliers de Casques bleus, incapables d’endiguer la violence, cantonnés à distribuer l’aide humanitaire, quand leur préoccupation première n’était pas d’assurer leur propre sécurité.

Observateur privilégié de ces événements historiques - ambassadeur de France en Bosnie Herzégovine de 1993 à 1995 et fin connaisseur de ce pays qu’il a sillonné sans relâche - Henry Jacolin analyse les crises qui ont jalonné la guerre. Il convoque l’histoire, présente dans les Balkans jusqu’à l’obsession ; la géographie ; la démographie, qui seule explique les mille guerres locales ou encore la politique ; et analyse le rôle de la communauté internationale et l’impuissance des grands pays à régler ce conflit.

Fort de ses contacts avec les dirigeants de toutes les parties en guerre, mais aussi avec les généraux commandant la force de l’ONU et avec la population dont il parle la langue, il tente de dénouer l’écheveau complexe de la guerre qui a ravagé la Bosnie Herzégovine de 1992 à 1995.

Né en 1938 à Lyon, linguiste et géographe de formation, diplômé de Science po, Henry Jacolin a été ambassadeur à Fidji, à Chypre et à Sarajevo de 1993 à 1995. De 2002 à 2005, il assure la médiation du conflit du Haut Karabagh.