Roman - Le prince du feu

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Les légendes du mouvement hassidique ont grandi dans d’étroites ruelles et de sombres réduits ; elles sont passées de lèvres malhabiles dans des oreilles attentives ; c’est en bégayant qu’elles sont nées et se sont propagées de génération en génération. Filip David renoue avec cette tradition. Cinéaste, il associe la maîtrise des techniques de l’illusion les plus modernes à l’étrangeté de l’imaginaire hassidique, aux dibbouks, aux rabbins errants et conteurs.

Ses récits entremêlent le passé, le présent, l’avenir avec une éblouissante virtuosité. Sans effets, il parvient à créer des atmosphères fantastiques, des lumières mystérieuses, à nous faire perdre toute idée de l’époque dans laquelle nous vivons. Il jongle avec les notions de réalité, de rêve, de monde intérieur et d’infra-monde sans pour autant nous dérouter. Il nous envoûte plutôt.

Filip David est né en 1940, en Serbie, dans une famille juive de Kragujevac [première capitale de la Serbie moderne, elle fut le théâtre de multiples massacres au cours de l’Histoire. Durant la Seconde guerre, les Nazis y fusillèrent près de 3000 civils. Quant aux juifs… lire La Maison des souvenirs et de l’oubli].

Romancier, dramaturge et cinéaste, il participe en 1989 à Sarajevo à la fondation de l’Association des écrivains indépendants regroupant des auteurs de premier plan de toutes les zones de l’ex-Yougoslavie. En 1990, il crée le Cercle de Belgrade, qui s’oppose au gouvernement de Milošević, ce qui lui vaut d’être licencié de la radio-Télévision de Belgrade, dont il fut le directeur des programmes jusqu’en 1992. Il est également membre du Groupe 99, une association littéraire internationale fondée au Salon du livre de Francfort.

Lauréat de nombreuses récompenses littéraires, Filip David a reçu le prestigieux prix NIN – l’équivalent serbe du Goncourt – en 2015 pour La Maison des souvenirs et de l’oubli.