Essai | Robert Adam • Deux siècles de populisme roumain

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La France ne fait pas exception : de nouveaux populismes sont récurrents partout en Occident à partir des années 1980, avec pour ressort une crise de la démocratie représentative dans le contexte de la mondialisation économique, à l’Est, après l’écroulement du communisme, le populisme s’est rapidement implantéau cours de la transition vers la démocratie et l’économie de marché. Toutefois, si les études sont nombreuses, l’ambiguïté conceptuelle demeure. Le terme « populisme » tend à se transformer en étiquette infamante, au détriment d’une clarté doctrinaire.

Robert Adam s’emploie à définir le populisme et à en dresser une typologie en remontant son histoire jusqu’à ses origines. Il prend pour cela un exemple éclairant, celui de la Roumanie. Là, il se manifeste déjà d’un point de vue doctrinaire lors de la révolution de 1821, il se codifie d’un point de vie idéologique dans les deux dernières décennies du xixe siècle, dit le siècle des nationalités, et connaît son apogée au début du siècle suivant. Néanmoins, sa séduction continue bien après 1920, lorsque l’extrême droite et l’extrême gauche reprennent ses thèses à leur compte, tout en leur donnant une coloration politique spécifique. Ces dernières années, le populisme roumain ressemble à un palimpseste : absent en surface, il continue à s’écrire en sous-texte du discours politique dominant.

Robert Adam, Deux siècles de populisme roumain, Éditions Non Lieu, Paris, 2022, 256 pages.

  • Prix : 22,00 
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