Par Laurent Geslin
Ici, la discipline militaire se dilue, les repères s’estompent, la folie rôde... Une seule certitude, il faut obéir à l’Ordre et accomplir une mission dont plus personne ne comprend le sens. Qu’importe, la vie coule sans entrave dans une temporalité élastique où le rêve est bien plus marquant que la réalité. Mais tout doit s’achever un jour...
La forteresse est un livre puissant, la métaphore d’un monde en pleine déliquescence, celui de l’ex-Yougoslavie des années 90. A travers les rêves de Livius, qui nous racontent l’enfance et la découverte de l’amour, on assiste impuissant à la chute de toutes les certitudes, de tous les repères. Même la passion de Livius pour la belle Antonina n’est plus si simple.
Hongrois de Voïvodine, Robert Hasz a quitté la Yougoslavie. Il vit actuellement en Hongrie, un exil qu’il raconte dans Le jardin de Diogène, son précédent ouvrage. Espérons qu’il continue longtemps à nous offrir de si beaux livres.