Avec Ahmed Özden et le Kumpanya Istanbul, le Trio Galata et Melisdjane Sezer
La Turquie investit, pour la deuxième fois, le Cabaret Sauvage. Contes, danse, musique avec, pour terminer l’après-midi en fête, l’ensemble Kumpanya venu tout droit d’Istanbul pour interpréter airs de mariage et compositions propres.
De 15h à 18h30, les artistes invités nous entraînent dans un tour d’horizon des traditions culturelles turques. Des sonorités des cafés chantants revisitées par le Trio Galata aux contes empreints de rêve et de poésie de Melisdjane Sezer en passant par les danses orientales et traditionnelles, c’est un voyage de l’Anatolie à la Thrace pour mieux connaître ce pays à la fois proche et lointain. Les photos de Marc Moitessier projetées, en diaporama, compléteront cette escale.
A 19h, l’ensemble tsigane Kumpanya Istanbul clôturera les Scènes d’Hiver 2006 avec un répertoire festif et dansant. Fondé par Ahmed Özden - joueur de zurna, longtemps accompagnateur du fameux jazzman Okay Temiz - le groupe a su conserver et sublimer les musiques que leurs voyages les ont amenés à interpréter. Animés par une énergie intense, ces musiciens créent un nouveau souffle tout en restant ancrés dans la tradition turque, thrace et, bien sûr, balkanique. Annonciateur d’une évolution de la musique traditionnelle, Kumpanya Istanbul prouve que, pour les tsiganes, jouer c’est aussi créer.
Kumpanya Istanbul
Ensemble tsigane d’instruments à vent
Avec Ahmed Özden (zurna), Ali Özden (zurna), Savas Zurnaci (clarinette), Bülent Ustaoglu (saxophone), Faruk Giley et Rüstem Cembeli (davul-darbuka)
Il existe en Turquie une importante communauté tsigane spécialisée dans la profession musicale dont est issu Ahmet Özden, joueur de zurna. Ce dernier a travaillé plusieurs années avec le fameux jazzman turc Okay Temiz avant de créer l’ensemble Kumpanya Istanbul. Le génie tsigane est d’avoir conservé et sublimé les musiques que leur voyage les a amenés à interpréter. Ainsi, être musicien tsigane signifie avoir constamment deux choix : soit être l’ange gardien farouche d’un style traditionnel, soit, grâce à leurs nombreuses expériences musicales acquises au cours de l’histoire, brouiller les cartes.
C’est ce à quoi s’attache l’ensemble Kumpanya Istanbul. Ahmet Özden et ses compères réussissent à créer un nouveau souffle virtuose à travers cette petite « fanfare de chambre » : savant mélange entre la clarinette, le saxophone et la zurna (hautbois traditionnel). Ce souffle virtuose, malgré la fureur d’improvisation qui l’anime, reste toujours profondément ancré dans la tradition turque, thrace, et bien sûr balkanique, évitant une certaine dérive pseudo-jazzy.
Pour cette raison, ce groupe peut être annonciateur d’une nouvelle évolution de la musique traditionnelle. Réconcilier la clarinette qui fit son apparition au XVIIIème siècle dans les cafés-amans d’Istanbul avec la zurna, le hautbois furieux et strident des campagnes, offre déjà en soi une nouvelle perspective et prouve que, pour les tsiganes, jouer, c’est aussi créer.
Melisdjane-Melisenda Sezer
Danseuse, conteuse, formatrice, chorégraphe, interprète, autodidacte, Melisdjane-Melisenda est née au sud-est de la Turquie, dans une région et un contexte familial brassant plusieurs langues, religions, ethnies.
Arrivée en France en 1975, elle obtient à Grenoble des diplômes universitaires en droit international, sciences politiques et communication. Lors de multiples voyages qu’elle effectue dans des cadres divers (missions ethno-archéologiques en Turquie ; sociologiques au Maroc, Mexique, Algérie... ; accompagnements de groupes en tant qu’interprète et danseuse...) elle découvre ce qui devient l’affirmation de son désir : être artiste professionnelle.
C’est en 1982 qu’elle fait ses premiers pas dans l’univers qui la passionne. Elle travaille depuis « en apprentissage continu aux écoles de l’existence », inscrivant à son actif de nombreux ateliers, spectacles, créations, en solo et/ou avec des partenaires d’horizons artistiques divers, loin de tout exotisme et de tout phénomène de mode. Ses contes, comme sa danse, sont empreints de rêve et de poésie, tout autant fait pour s’évader que pour réfléchir, au-delà des mots...
Trio Galata
Dans les cafés chantants d’Istanbul les formes traditionnelles du fas ?l (les suites de la musique savante turque) côtoyaient les formes musicales les plus populaires de cette ville. Fidèle à cette tradition Galata Ensemble va illustrer ce répertoire original et festif qu’on peut encore entendre dans des tavernes (meyhanes) d’Istanbul.
Informations/Réservations :
Tarif 10 euros Tr 8 euros Moins de 16 ans : 5 euros Carte villette : 6 euros
01 40 03 75 75
www.villette.com
