Paris (75017)

Miljenko Jergovic : Les Anges

| Du au

Jeudi 18 mai 2006 et vendredi 19 mai 2006 à 16 h 30
Grand amphithéâtre du Centre Universitaire Malesherbes
108, bd Malesherbes, Paris 17ème

Mise en scène Sava Andjelkovic.

L’auteur

Miljenko Jergovic, écrivain et journaliste, né en 1966 à Sarajevo, vit et publie désormais à Zagreb. Il est l’auteur de recueils de poésies Observatoire Varsovie [Opservatorija Varsava], Y a-t-il quelqu’un qui apprend le japonais cette nuit dans la ville ? [Uci li nocas netko u ovom gradu japanski]..., de recueils de nouvelles Sarajevski Marlboro (publié en 1995 en France aux éditions NiL sous le titre Le jardinier de Sarajevo), Inch’Allah, Madone, inch’Allah [Insallah Madona, insallah]..., de romans Buick Riviera (traduit en français et publié en 2004 aux éditions Actes Sud), Les palais de noyers [Dvori od oraha]... Ses œuvres, prose, poésie et écrits journalistiques, ont reçu de nombreux prix et récompenses ; il s’est vu décerner le prix Erich-Maria Remarque pour la paix de la ville allemande d’Osnabrück. Il s’est essayé au théâtre avec une comédie et Tu dis ange [Kazes andjeo], dont des extraits ont été représentés à Varaždin sous le titre Tu es cet ange [Ti si taj andjeo].

Pour suivre la représentation

PROLOGUE I
La narratrice nous fait découvrir l’atmosphère de Novi Zagreb, quartier avec ses tours des années 1970. Un jour, dans l’une de ces tours où les gens vivent côte à côte sans se connaître, plusieurs ont prononcé le même mot « ANGE ».

PROLOGUE II
À travers leurs commentaires depuis le ciel sur les humains qui parlent d’eux, deux anges montrent leur propre intérêt pour la vie terrestre.

PERSONNES DÉPLACÉES
Dix ans après avoir quitté la Croatie, Dejan vit désormais à Londres et vient de se rendre à Belgrade pour l’enterrement de son père, officier retraité de l’armée yougoslave qui s’était de son côté réfugié en Serbie. Dejan revient à Zagreb pour revoir l’appartement où il a passé son enfance. Irena, la nouvelle occupante des lieux, refuse tout d’abord de le recevoir. Elle aussi est une personne déplacée, ayant fui la ville de Sisak lors des attaques des forces armées serbes. Après avoir longemps parlementé, Dejan finit par la persuader de le laisser entrer, et retrouve un dessin qu’il avait peint sur une table de nuit, celui d’un ange qu’Irena s’est "approprié".

LE GARÇON ET LA FEMME
Un tout jeune homme, baptisé « Sin puka » ("Fils du peuple"), tente de séduire Malina, une femme d’âge mûr qui fait le ménage dans les escaliers de l’immeuble. Il lui parle de sa tentative de suicide, de sa dépendance à la drogue dont il a réussi à guérir... Il l’invite à l’enterrement de son grand-père, écrasé par un tramway. La femme se refuse à croire à ses histoires, il veut être son ange-gardien.

PEUR MORTELLE
Lolita Dragman, ex-chanteuse de cabaret, a fait venir chez elle une jeune coiffeuse, Naida, et un séduisant tailleur, Zorz, qui doit lui faire sa dernière robe. Elle déclare que la peur est ce qu’il y a de plus intime chez les êtres humains, et aussi ce qui les différencie les uns des autres. Au cours de sa longue vie bien remplie, elle a pu satisfaire nombre de ses caprices, mais jamais voir s’unir deux peurs en un amour mortel. Après avoir verrouillé la porte d’entrée et caché la clef, elle exige des jeunes gens - en les menaçant de faire croire à la police qu’ils ont voulu l’attaquer - qu’ils se déshabillent et se mettent avec elle au lit, où elle leur chantera "l’Ange bleu".

LES FUGITIFS
Comme tous les samedis, Tomaž et Mara attendent dans leur appartement leurs amis Mahir et Nela, qui doivent venir jouer aux cartes avec eux. Tomaž et Mara sont désespérés car leur perroquet Kiki s’est enfui. Tomaž demande à Mara de taire cette disparition à leurs amis... Ces derniers arrivent et Mahir annonce que sa grand-mère Fadila, réfugiée d’un village perdu de Bosnie et qui vivait chez eux, vient de disparaître. Comme la vieille femme a 92 ans et qu’elle n’est jamais sortie de l’appartement depuis son arrivée à Zagreb, Mahir et Nela craignent qu’elle ne puisse revenir et qu’eux-mêmes ne puissent la retrouver, et Mahir se demande si l’ange de la grand-mère ne serait pas venu l’emmener.

VÉGÉTARIENS ET CANNIBALES
Marta prépare de l’épaule de veau pour le dîner, tout en bavardant avec son amie Nevena. La conversation roule sur les thèmes du végétarisme et du cannibalisme, Marta avouant qu’elle mangerait volontiers l’épaule d’un séduisant voisin, le professeur Bani ?evi ?, dont elle a réussi une fois à attirer l’attention dans une queue au supermarché. Elle se demande si les anges avec leurs ailes font partie de la volaille et pourquoi les écologistes ne les protègent pas, alors qu’ils prennent la défense des pingouins.

ÉPILOGUE
Les anges « Rire » et « Don » discutent de ce que les hommes peuvent bien penser des anges. « Don » affirme que, si les anges s’aventuraient sur terre, les hommes leur arracheraient les ailes et se liveraient sur eux à des expériences médicales. Les deux anges s’accordent pour dire que les hommes ne savent en fait rien à leur sujet.

L’atelier théâtre serbo-croate

Il s’est constitué il y a douze ans, comme groupe informel, à l’Université Paris IV-Sorbonne, à l’initiative du professeur Paul-Louis Thomas, directeur du département de serbe-croate-bosniaque de l’UFR d’Etudes slaves. Animé par Sava Andjelkovic, il s’est transformé en association loi 1901, également dénommée « Atelier théâtre serbo-croate », en janvier 2006.