Blog • Le génie des accoucheurs de la langue moldave soviétique selon Oleg Bernaz

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La mise en place d’une langue et d’une nation moldaves considérées comme distinctes de la langue et la nation roumaine commence avec la création en 1924 de la République autonome soviétique socialiste moldave (RASSM) par les Soviétiques sur le territoire correspondant en partie à la Transnistrie actuelle. En ligne de mire se trouvait la Bessarabie, province qui venait de se détacher de l’Empire russe pour intégrer la Roumanie et qui deviendra après la Seconde Guerre une des seize république de l’URSS avant de recouvrer l’indépendance en 1991. Dans sa thèse de doctorat en philosophie qui vient d’être publiée, Oleg Bernaz revient sur cette entreprise soviétique, émancipatrice selon lui.

PACCM : sigle en cyrillique russe de la RASSM (drapeau 1924-1932)

Pour commencer, Oleg Bernaz dresse un état des lieux de la question en présentant les arguments qui peuvent être invoqués pour justifier la « loi des langues » inscrite dans la Constitution la République de Moldavie qui, en décidant l’adoption de l’alphabet latin, stipulait la « suppression des déformations qui se sont produites dans la langue moldave » sous le régime soviétique.
« La conclusion de [l’] étude comparative réalisée par Donald Dyer est qu’il n’existe pas de différences notables entre le roumain et le moldave » [1], rapporte O. Bernaz qui se fait également l’écho de la sentence de Wim van Meurs : « La foncière parenté [entre le moldave et le roumain] fait sauter immédiatement tout l’artefact du projet politique soviétique » (p. 43). Les conclusions du linguiste nord-américain [2] et de l’auteur de l’analyse la plus poussée de l’historiographie soviétique concernant la Bessarabie [3] ne soulèvent pas d’objection particulière de la part de O. Bernaz. Ce sera en revanche le cas avec un autre auteur, Charles King [4], pour lequel l’échec du projet soviétique de « construction de l’identité nationale des Moldaves » n’était pas dû seulement à son artificialité mais aussi à « l’inconsistance de l’effort mis en pratique par les élites culturelles et les politiciens ». « Une telle position théorique ne peut pas nous satisfaire, écrit O. Bernaz, parce qu’elle « réifie » les sujets qui, au lieu d’être traités selon leur capacité d’émancipation collective, sont analysés en tant que masse passive » (p. 45). En réalité, c’est un « classique » de la théorie critique du nationalisme, Ernest Gellner, dont Charles King est présenté comme étant le disciple, qui est visé dans le premier chapitre du livre « Nation, nationalisme, émancipation » (pp. 35-80) dans lequel O. Bernaz s’appuie sur Max Weber, Karl Marx, Louis Althusser, Nicos Poulantzas et surtout Etienne Balibar. Visiblement c’est dans le prolongement de ce courant philosophique marxiste qui a connu ses heures de gloire dans les années 1970 que se situe notre auteur, y compris dans ses tentatives de s’appuyer sur Michel Foucault pour étayer sa thèse sur l’« épistémè » soviétique dont les travaux et les débats sur la langue moldave dans les années 1920-1930 seraient une illustration, comme nous le verrons plus loin.

Leonid Madan grammairien du « parler vivant » du peuple

Quel est le point de départ de la démarche de O. Bernaz ? A ses yeux, l’inconvénient avec les travaux des linguistes et historiens cités plus haut, qu’il résume scrupuleusement et sur lesquels il n’émet pas de jugement de valeur, est de ne pas avoir pris en compte les rapports entre la linguistique (et la nation) et la lutte des classes, donnée essentielle pour cette période historique (p. 78). Quand bien même on serait d’accord avec cette critique, elle devrait s’accompagner d’un examen de la lutte des classes en Union soviétique et en RASSM en particulier pendant cette période historique. Or il n’en est rien. La lutte des classes n’est traitée tout au long du livre qu’à travers les multiples digressions auxquelles elle a donné lieu dans la philosophie politique des classiques et des disciples du marxisme-léninisme.
Il est également assez peu question dans ce livre de la langue moldave. On y apprend que quatre grammaires du moldave ont été publiées entre 1925 et 1939 à Balta et à Tiraspol mais le seul nom qui revient à plusieurs endroits est celui de Leonid Madan, « qui soutenait que les règles de la grammaire de la langue moldave pouvaient être construites seulement après une étude approfondie du dialecte parlé du peuple moldave ». Selon lui « la grammaire de chaque langue est construite conformément au parler vivant d’un peuple ». « C’est précisément de ce point de vue que Madan avait affirmé que « la langue moldave, parlée par le peuple moldave, est différente de la langue roumaine. » (p. 73). Voici à peu près tout ce qui est dit et répété à maintes reprises sur Madan. Comme avec la lutte des classes, O. Bernaz s’en tient à des considérations générales sur la conception qui aurait prévalu lors de l’élaboration des grammaires de la langue moldave et sur les intentions affichées par leurs auteurs sans jamais parler du contenu proprement dit de ces grammaires qui a sensiblement varié entre 1926 et 1939 et surtout sur le rôle qu’elles ont pu jouer dans la formation de ceux auxquels elles étaient destinées, les élèves et les adultes moldaves scolarisés pendant cette période [5].

« Notre intérêt principal, écrit O. Bernaz, n’est pas d’analyser la langue comme objet de connaissance, mais la connaissance linguistique en tant qu’objet de connaissance. » (P. 74.) Il s’agit là, précise-t-il, d’un « domaine de la pensée où la linguistique rencontre la philosophie ». Pour l’explorer, il convie le lecteur dans les deuxième et troisième chapitres à un long voyage à travers Les mots et les choses de Michel Foucault, tout en précisant d’emblée que : « notre démarche se situe dans le domaine des études matérialistes » (p. 81). Le but annoncé est de saisir la spécificité du statut épistémique du savoir linguistique dans les trois épistémès de la culture occidentale mises en lumière par Foucault, à savoir l’épistémè de la Renaissance, l’épistémè classique et l’épistémè moderne, puis d’en dégager une quatrième, soviétique.
Dans le premier cas, « la langue n’est pas analysée en tant qu’elle se lie à la volonté du peuple qui la parle mais est saisie dans le rapport d’analogie qu’elle entretient avec le monde » (p. 93). « A l’âge moderne, toutes les langues reçoivent une importance égale, alors qu’à l’âge classique il était scientifiquement pertinent de classer les langues dans un ordre hiérarchique. » Les analyses de Madan sont justement fondées sur le principe conformément auquel la langue doit être étudiée dans son rapport avec le peuple qui la parle. La langue parlée, et non pas son rapport aux représentations qui la traversent, est l’objet de ces analyses (p. 107-108). Conclusion :
« La Grammaire de la langue moldave de Madan se fonde tout entière dans l’ordre de l’épistémè moderne. De ce point de vue, Madan investissait le peuple d’un vouloir nouveau, une action qu’il n’avait jamais activée et qui était nécessaire pour que, en lien avec un niveau imaginaire, le peuple bâtisse son identité nationale. » (P. 111-112.)

Michel Foucault, Roman Jakobson et l’épistémè soviétique

S’agissant de l’épistémè soviétique, présentée comme une sorte de dépassement de l’épistémè moderne définie par Foucault, Madan quitte provisoirement les devants de la scène pour laisser la place à un autre linguiste de la même génération mais d’une tout autre envergure : Roman Jakobson. Plus précisément il s’agit d’un petit texte de ce dernier intitulé Pour une caractéristique de l’union eurasienne des langues paru en 1931. Partisan - comme son confrère du Cercle de Prague Nikolaï Troubetzkoy - de la linguistique aréale, fondée sur l’« alliance de langues » (qui présentent des traits communs sans être forcément apparentées), notion distincte de celle de « famille de langues » (apparentées, provenant d’une langue-mère) dont procède la linguistique génétique, Jakobson émet l’hypothèse de l’existence d’une « union phonologique de langues » particulière qui correspondrait à l’URSS dans ses frontières en ce temps. En effet, les langues faisant partie de ladite union ont en commun l’absence de polytonie et la mouillure phonologique, mais aussi le fait d’être parlées dans un espace commun, l’URSS. Cet espace est conçu comme un « lieu de développement », comme une « union », un « tout » qui présente à son tour, selon le géographe Pyotr Savitsky, un proche de Jakobson, des correspondances climatiques, culturelles et économiques. C’est ainsi que Jakobson a été amené à s’intéresser à la langue moldave, dont le système phonologique est caractérisé par la mouillure et qui est parlée sur un territoire situé à l’intérieur de l’URSS, la RASSM, aux frontières avec la Bessarabie, roumaine pendant l’entre-deux-guerres. Les résultats des enquêtes sur le terrain entreprises à partir de 1925 par le romaniste Mikhaïl Sergheievskij, qui décrivent la mouillure des consonnes et qui voient dans celle-ci le principal trait distinctif entre le moldave et le roumain, lui servent de référence. La démarche de Jakobson est longuement commentée par O. Bernaz qui rattache les auteurs des grammaires du moldave à l’épistémè moderne tout en faisant de Roman Jakobson le héraut de l’épistémè soviétique, comme en témoigne le paragraphe qui suit :
« En utilisant les concepts forgés par Jakobson, il nous faut noter que les parlers moldaves sont en union avec les langues de l’Eurasie. La corrélation phonétique dont fait preuve le dialecte moldave doit être soigneusement distinguée d’une analyse « génétique » des langues de manière à ne pas décrire la ressemblance entre les sons de ce dialecte avec les sons de la langue russe en tant que cette ressemblance serait le symptôme de leur provenance commune, telle une langue-mère [6]. Au contraire, Jakobson montre que le moldave et le russe se trouvent dans une zone de proximité structurale. Quelle est l’importance d’une telle analyse linguistique ? Nous avons vu qu’a l’âge moderne la connaissance sur la langue se rapportait à la volonté fondamentale du peuple. La langue exprimait le désir et l’agir d’un peuple. Une telle connaissance de la langue propre à l’épistémè moderne ne peut plus être acceptée dans le contexte historique et social dans lequel écrit Jakobson. Si l’on dotait les peuples, par le biais d’une connaissance sur la langue qu’ils parlent, d’une volonté et d’un désir qui leur sont propres, ne courrait-on pas le risque de leur donner l’occasion de quitter le lieu où ils se trouvent pour se déplacer dans des régions géographiques et politiques étrangères à celles où ils se situent à ce moment-là ? Une telle possibilité était présente dans les grammaires de la langue moldave publiées dans les années 1920, grammaires qui se fondaient dans l’épistémè moderne. C’est très précisément ce danger que quelqu’un comme Lénine avait clairement vu et essayé d’éviter en insistant aussi sur l’importance de la connaissance par rapport au problème de l’organisation des Soviets. Si l’on se situe du point de vue de la connaissance de la langue, force est maintenant de reconnaître qu’il existe une solution au problème de l’éclatement du territoire de l’URSS : les langues, sous la plume de Jakobson, ne sont plus rapportées au vouloir du peuple, mais à leurs proximités structurales. Elles sont alors fixées par un lien résolument nouveau, un lien qui a la puissance de tenir ensemble des pays où l’on parle des langues hétérogènes. » (P. 131-132.)
Un quart de siècle après l’éclatement de l’URSS, je m’abstiendrai de me prononcer sur la démonstration, tout aussi érudite que brillante, fournie par le doctorant en philosophie que j’ai essayé de résumer dans les lignes qui précèdent ce long extrait. Pour être surprenant, l’enthousiasme qu’il manifesté pour la politique bolchevique en RASSM n’est pas moins partagé par une personne comme Marc Maesschalck, son directeur de thèse, qui écrit dans la préface :
« La langue locale apparaissait ainsi pour la première fois comme un principe d’internationalisation possible, de dépassement des particularités, permettant d’apprendre à créer de nouvelles zones de développement en fonction de simples proximités. La politique de la langue devenait un outil pour tirer parti de l’archipel constitué par les rhizomes linguistiques. » [7] (P. 19.)
En revanche, plusieurs mises au point s’imposent.
Les considérations de Jakobson sur la langue moldave et son intrusion involontaire dans le débat concernant ses liens avec le roumain ne sont certainement pas à mettre au crédit de cette personnalité marquante de la linguistique pour plusieurs raisons qui résultent clairement de l’étude consacrée par la sociolinguiste Irina Vilkou-Poustovaïa à cet épisode [8].
Dans ses recherches dialectologiques publiées en 1927, Mikhaïl Sergheievskij s’était trompé. Il a mis en regard les transcriptions phonétiques de la prononciation moldave avec leurs équivalents orthographiés en roumain, ce qui faussait la comparaison entre la prononciation dialectale moldave et la prononciation du roumain littéraire (p. 164). Sans vérifier de plus près sa source, Jakobson affirme que la corrélation de mouillure caractéristique des parlers moldaves et du moldave littéraire est inconnue en roumain littéraire (p. 157), ce qui le conduit à placer le moldave - mais pas le roumain - dans son « union phonologique des langues » d’Eurasie. L’existence de l’Eurasie, c’est-à-dire de l’URSS pendant l’entre-deux-guerres, est ainsi prouvée à ses yeux par des arguments linguistiques. Cependant, à partir de 1934 et pendant les deux décennies suivantes, le linguiste roumain Emil Petrovici allait fournir une description très poussée du système phonologique du roumain et conclure à l’existence également dans le roumain moderne d’une corrélation de timbre consonantique d’origine slave (p. 170). Donc le moldave n’était pas une autre langue que le roumain de ce point de vue considéré comme déterminant par Sergheievskij et, à sa suite, par Jakobson.

Bolchevisme ou eurasisme ?

Le deuxième point qui mérite un éclaircissement tient à la trame idéologique eurasiste de la position adoptée par Jakobson à l’égard des différences entre le roumain et le moldave. O. Bernaz ne se réfère qu’à deux ou trois reprises à l’Eurasie et n’évoque pas le courant de pensée et la mouvance politique que cette notion véhicule. L’adhésion de Jakobson à l’eurasisme – fondé par ses amis Troubetzkoy et Savitski – est notoire. Son texte cité plus haut est paru en russe sous la forme d’une brochure aux Editions eurasiennes de Clamart, près de Paris. Aussi, à propos de sa position sur le moldave/roumain, Irina Vilkou-Poustovaïa attire l’attention « sur la confusion entre l’objet construit et l’objet réel et sur l’utilisation incontrôlable des résultats de la linguistique à des fins idéologiques » (p. 158). Ce reproche vaut aussi pour O. Bernaz. Les raisons sont autant politiques que philosophiques. Après avoir revêtu diverses formes, parfois contradictoires, l’eurasisme, né dans l’émigration russe dans les années 1920, a été oublié pendant les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale pour revenir dans l’actualité au lendemain de l’implosion du régime communiste en URSS. De nos jours, nous avons de plus en plus affaire à une sorte de nébuleuse que l’on retrouve dans le discours du Président Poutine comme dans celui de certains de ses plus farouches opposants en Russie. Ces nouvelles postures de l’eurasisme aux références parfois bolcheviques ont de nos jours le vent en poupe, ce qui n’est pas le cas du bolchevisme « historique » malgré l’intérêt que ce dernier peut encore susciter comme l’indique l’attention que l’on accorde dans certains cercles politiques et intellectuels aux expériences bolcheviques. Sans doute, nombre d’initiatives prises dans les années 1920 en Russie dans les domaines les plus divers s’inscrivaient résolument dans la modernité et faisaient preuve d’une grande richesse créative avant que l’étau ne se resserre, et de ce point de vue on peut suivre jusqu’à un certain point O. Bernaz, même si on ne partage pas ses vues sur la politique de la langue menée en RASSM. Tel n’est certainement pas le cas en revanche quand il semble adhérer à l’autre face du bolchevisme, à savoir l’étatisme autoritaire à velléité totalitaire. Le propos de Poulantzas sur l’Etat cité dans la Conclusion du livre a de quoi nourrir quelques inquiétudes au vu des ravages faits par la politique menée naguère par l’Etat soviétique en deçà et au-delà du Dniestr :
« Lecteur attentif de l’œuvre foucaldienne, Poulantzas a très tôt relevé les problèmes majeurs inhérents aux descriptions que Foucault a effectuées des pratiques de pouvoir. En lui reconnaissant le mérite d’avoir enrichi la philosophie politique marxiste avec sa théorie relationnelle du pouvoir, Poulantzas a critiqué notamment le manque d’un examen rigoureux du concept de « résistance » dans les travaux foucaldiens et, en même temps, fait progresser l’analyse du mode suivant lequel fonctionnent les institutions étatiques, tout en se situant dans un rapport polémique avec les auteurs selon lesquels l’Etat n’est qu’un monstre froid dont l’efficacité réside soit en ce qu’il trompe les individus, soit en ce qu’i interdit certaines actions. Or, selon Poulantzas, l’Etat ‘’agit aussi de façon positive, il crée, il transforme, il fait du réel ‘’. » (P. 277-278.)
Cf. aussi : Angela Demian sur les traces des dénonciateurs du moldovénisme/roumanisme

Notes

[1Oleg Bernaz, Identité nationale et politique de la langue : une analyse foucaldienne du cas moldave/préf. Marc Maesschalck, 288 p., Bruxelles, Peter Lang, 2016 (Critique sociale et pensée juridique ; 4), p. 40. Le livre est issu de la thèse intitulée « Sujets de l’émancipation : savoirs sur la langue, gouvernementalité, pratiques pédagogiques », soutenue le 23/05/2015 à l’Université catholique de Louvain. Les numéros de page figureront dans le texte, entre parenthèses.

[2Donald Dyer est l’auteur, entre autres, de « Some influences of Russian on the Romanian of Moldova during the Soviet period », dans Slavic and East European journal, vol. 43, n° 1, pp. 85-98.

[3The Bassarabian Question in communist historiography : nationalist and communist politics and history writing, ‬New York, 1994

[4The Moldovans : Romania, Rusia and Politics of Culture, Standford (UK), 2000.

[5Le taux d’analphabétisme des Moldaves était particulièrement élevé. Ils ne représentaient qu’un tiers de la population de la RASSM, constituée, pour moitié, d’Ukrainiens.

[6En réalité, il y avait peu de chances pour que le russe soit la langue-mère du moldave puisque cette langue, même considérée comme distincte du roumain, fait partie des langues romanes. Ce sont les linguistes roumains qui insistent traditionnellement sur le critère génétique.

[7Je doute que Gilles Deleuze et Félix Guattari partageraient l’enthousiasme de Marc Maesschalck. Pour eux, un rhizome est un modèle descriptif et épistémologique dans lequel l’organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination hiérarchique, mais où tout élément peut affecter ou influencer tout autre.

[8« Le moldave, langue d’Eurasie ? », dans Eurasie, espace mythique ou réalité en construction ?, dir. Wanda Dressler, Bruxelles : Bruylant, 2009, pp. 157-175. Cet aspect des recherches de Jakobson, admirablement reconstitué par Patrick Sériot dans Structure et totalité : les origines intellectuelles du structuralisme en Europe centrale et orientale (Paris, 1999), n’a pas eu d’impact particulier et demeure peu connu.