Blog • Les études balkaniques reprennent vie à Milan

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Le Palazzo Clerici, siège de l’ISPI
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L’Institut d’études de politique internationale de Milan (ISPI), l’historique institution fondée en 1934 dédiée à l’étude des relations et de la politique internationale a enfin publié un nouveau rapport sur l’aire géopolitique des Balkans. Dans le passé, le thème des Balkans était toujours à la une des conférences et des tables-rondes organisées par l’Institut, ce qui offrait une bonne occasion pour passer quelque temps dans les somptueux salons XVIIe siècle du Palais Clerici, mais aussi d’écouter des intervenant d’envergure, des éditorialistes connus comme Sergio Romano ou des experts comme le Professeur Francesco Strazzeri.

Dans la belle tradition de l’ISPI de promouvoir des débats ouverts à tous, le lancement du rapport a été l’occasion d’organiser deux tables-rondes en vidéo-conférences, autour des thèmes abordés dans le rapport, publié avec le soutien du ministère italien des Affaires étrangères qui a expressément demandé à l’ISPI de reprendre les études dans la région au motif de la tradition de coopération de longue haleine entre l’Italie et les pays des Balkans occidentaux.

Cette coopération a été bien manifestée par le choix des intervenants aux deux tables rondes qui ont lancé la publication de l’ISPI, des représentant ministériels, des chercheurs de la région et des représentant d’institutions européennes opérant dans l’aire ainsi que des investisseurs privés.

Pourquoi les Balkans sont-ils importants : l’avenir de la région à l’ère du virus

La première table-ronde a traité du thème de comment le nouveau scénario de la présence du Covid-19 dans la région pouvait effectivement changer le jeu des influences internationales, donnant l’occasion à des acteurs différent de l’Union européenne, notamment la Russie, la Chine et la Turquie de renforcer leurs positions.

Les discussions se sont déroulées autour du thème des attentes des pays de la région face à celle que l’on a appelé la « diplomatie de la santé » déployée par l’Union européenne et aux chances que la crise du Covid-19 puisse ultérieurement déstabiliser la région.

Les participants à la table ronde provenant de la région ont traité de ce thème après avoir donné un bref aperçu de l’épanouissement de l’épidémie et de l’état des mesures mises en place pour contraster le virus. L’idée de base sortie des commentaires des participants est que la crise du Covid-19 n’a pas véritablement affecté le rôle de l’Union européenne dans la région, bien que d’après les perspectives locales on s’attendait autre chose que les financements pour la lutte au Covid-19.

On aurait voulu voir une Union plus décisive et capable de sanctionner certaines démarches anti-démocratiques de la part des gouvernement locaux perpétrées profitant de la crise du Covid-19, ceci était le cas de la Serbie. Où une Union européenne qui ne congèle pas trop longuement le processus d’adhésion à cause de la crise du Covid-19, ceci est le souci en Macédoine du Nord, où l’on attend le cadre pour l’ouverture des négociations d’adhésion, après tant d’années d’efforts donnés en cette direction. Au Kosovo la crise sanitaire se doublant à celle politique crée un environnement d’incertitude où l’exigüité de la déclaration de Zagreb fait craindre une nouvelle stagnation politique.

La seule exception dans ces débats a été représenté par le cas de l’Albanie, où le soutien de l’Union est vu comme en ligne de continuité dans le processus de reconstruction de l’Etat albanais qui a eu lieu depuis les années 1990, et le Covid-19 comme l’occasion pour l’Albanie de rendre des services reçus dans le passé, c’est le cas de l’aide donnée à l’Italie au moment le pire de la crise pandémique en envoyant par navires des médecins et des médicaments.

Dans la conclusion la Présidente de la table ronde a souligné comment les pays des Balkans de consommateur de services emmenant la paix et la stabilité ont pu se transformer en sujets pourvoyeur de paix et de stabilité, ainsi que d’idées et de solidarité.

Quand la pandémie s’en prend à des économies fragiles

La deuxième table ronde a traité des conséquences économiques de la pandémie dans la région. Pour des économies ayant des relations commerciales strictes avec l’Union européenne, dépendant des investissement provenant de l’étranger et des entrées provenant principalement par l’industrie du tourisme comme des remis d’argent envoyés par les familiers partis travailler à l’étranger, les perspectives économiques des prochains mois sont bien désastreuses.

Comme dans la table ronde précédente, nonobstant les promesses des investissement provenant de la Banque européenne d’investissement, comme du plan de redressement économique de l’Union européenne, les commentaires provenant de la région ont plutôt traités de la crise du système judiciaire et parlementaires en Serbie, du manque de clarté dans les appels d’offres et des statistiques en Bosnie-Herzégovine et comme des fondamentaux économiques flous et donc d’imprévisibilité de l’économie au Monténégro.

La conclusion du Président de la table ronde serait de profiter du momentum créé par cette crise, pour continuer à coopérer, afin de pouvoir traverser cette situation économiquement difficile pour toutes les économies soit les plus fragiles que celles qui ne l’était pas, mais qui ont été frappées par les conséquences du virus.

Dans le déroulement des deux-tables rondes on peut noter comment les perspectives restent différentes dans les Balkans occidentaux comme dans l’Union européenne face à cette crise du Covid-19. D’une part les pays des Balkans occidentaux, du moins à travers le cadre présenté par les participants aux tables rondes, restent inquiets avant tout pour leur condition locale et ceci indépendamment de la présence de l’épidémie, tant qu’ils serait disposés à reprendre les flux des touristes provenant de l’Union pour redonner du souffle à leurs économies. De l’autre, il y a l’offre d’une coopération continue de la part de l’Union qui arrive de quelque sorte à anticiper l’accès des ces pays à l’Union en leur garantissant les mêmes instruments d’aides contre l’épidémie offerts aux pays membres, mais qui au même temps les tiens toujours de coté par des perspectives d’adhésion encore une fois vagues.

L’enregistrement des deux tables rondes, qui se sont tenues en langue anglaise, est à disposition sur le site de l’ISPI.