Blog • Les religieux chrétiens persécutés et tués par le régime communiste albanais

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Le journal hebdomadaire francophone marocain Casa cité publiait dimanche 16 février 1947 les atrocités commises par le régime communiste albanais de l’époque envers les religieux chrétiens.

Issu d’une doctrine de haine, le communisme destructeur couvre de sang les pays où il s’installe

La persécution religieuse en Albanie

En Albanie, la persécution se poursuit implacablement contre tout ce qui est catholique, personnes et œuvres. Le curé de Tirana a été arrêté pour avoir caché de l’argent destiné à pourvoir aux besoins de prêtres nécessiteux. Le gouvernement, en effet, a cessé tout subside au clergé catholique, tandis qu’il continue à soutenir les communautés musulmanes et orthodoxes. Le R. P. Mehkalla, jésuite, a été incarcéré pour avoir, à l’église, recommandé une quête en faveur des victimes des inondations d’octobre dernier.

Un autre jésuite, le R.P. Marc Harapi est en prison parce que... frère du P. Antoine Harapi, franciscain, fusillé il y a quelques mois. Le Fr. Jean Pantalija, jésuite lui aussi, a été incarcéré pour motif inconnu. Mgr Nicolas Déda, du diocèse de Sappa, est en prison pour avoir déploré le sort de son frère, ancien colonel, mort en cellule par suite des tortures endurées. L’abbé Thomas Lacca, délégué de l’archidiocèse de Scutari depuis la mort de l’archevêque, a été emprisonné sans que l’on puisse savoir le motif de son arrestation. L’abbé Louis Pici, qui avait osé prendre la défense des PP. Fausti et Dajani, innocents, mais fusillés parce que jésuites, et avait fui pour éviter le pire, a été découvert et mis à mort.

Les communautés uniates catholiques d’Elbasan et de Korça ont vu emprisonner leurs pasteurs les PP. Papamihali et Trebicka. A Scutari, en octobre dernier, trois prêtres ont été ordonnés : quelques jours plus tard, l’un d’eux était emprisonné, et les deux autres contraints de rejoindre les forces armées albanaises. Les sœurs Stigmatines de Scutari ont été chassées de leur maison. Les prêtres doivent s’abstenir de toute prédication, dans la crainte de voir leurs paroles déformées et d’être emprisonnés. En certains endroits même, une sentinelle a été placée près du confessionnal, de crainte qu’il ne soit fait un abus politique de la confession !

En bref, le bilan de cette persécution est le suivant : 3 pères franciscains tués par surprise lors du mouvement partisan, 2 autres fusillés « légalement » et plusieurs en prison ; 2 pères jésuites fusillés et 5 en prison ; 4 prêtres séculiers tués et une dizaine en prison ; 1 séminariste tué et plu sieurs en prison ; séminaires, écoles élémentaires et secondaires dirigées par des religieux, écoles enfantines, fermées ; religieux et religieuses chassés de leurs établissements et privés de tout ; suppression de l’Action Catholique et interdiction au clergé d’exercer quelque activité que ce soit en dehors des églises.

Source : Casa cité, Dimanche, 16 février 1947, p.4
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5115285v/f4.item

Article publié également en albanais :
https://www.darsiani.com/la-gazette/casa-cite-1947-ja-emrat-e-fetareve-te-persekutuar-apo-te-vrare-ne-shqiperi-nga-regjimi-komunist-anton-harapi-mark-harapi-nikolle-deda-gjon-pentalia-josif-papamihali-giovanni-fausti-daniel-dajani-luigj-pici/