Blog • Une année de sérénité en Slovénie...

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Amandine, jeune agrégée, une des enseignantes fidèles de la communauté Semantis nous propose de partager les souvenirs déterminants de son année slovène...rencontres, amitiés, paysages, le vin Duet au pays des montagnes, des rivières et des lacs, comme celui de Bled, si mystérieux, avec son église posée au centre et que l’on découvre au petit matin, perdue dans la brume...

Ljubljana
© Pixabay

En septembre 2008, je suis partie vivre un an en Slovénie. Comme la majorité des gens, je situais ce pays bien à l’Est, dans le giron des pays Baltes. J’avais l’impression de partir loin, très loin !

La proximité de ce petit pays avec l’Italie, la Croatie et l’Autriche est à l’origine de son originalité culturelle, linguistique et géographique. Il suffit, en effet, de parcourir quelques dizaines de kilomètres en voiture pour quitter les paysages méditerranéens de la région de Koper et Piran pour retrouver les montagnes et la fraîcheur de Ljubljana.

C’est dans la capitale que j’ai élu domicile. J’habitais un petit appartement près de la Ljubljanica, dans le quartier de Prule. Je donnais des cours de français dans une école tenue par le professeur le plus populaire de la ville, Michel Obenga, un Gabonais tombé (lui aussi) amoureux de la ville. La rencontre avec Michel a été une chance pour moi, et m’a permis de ne pas succomber au tropisme de la communauté française installée à Ljubljana. Les étudiants étrangers inscrits dans l’école, slovènes pour la plupart, sont, pour beaucoup, devenus mes amis. J’ai pu, avec leur aide, sortir de mes guides de voyage pour découvrir autrement le pays, ses coutumes et ses spécificités locales. C’est notamment grâce à Deja, une jeune médecin qui suivait mon cours de français afin de pouvoir suivre une formation en psychiatrie en Suisse, que j’ai pu goûter au Duet, un délicieux vin rouge slovène qui n’a pas à rougir devant ses équivalents français ; c’est encore Deja qui a initié la Normande que j’étais, habituée aux régions de bord de mer, à la randonnée en montagne, sport national en Slovénie (la tradition veut qu’un « vrai » Slovène doit, une fois dans sa vie, faire l’ascension du sommet le plus haut du pays, le mont Triglav !) ; c’est Deja, encore, qui m’a permis de mettre à distance l’élitisme du système universitaire français, dans lequel j’avais baigné jusque-là (je n’ai jamais pu lui faire comprendre le principe des classes « prépa » !).

Aujourd’hui encore, j’aime à repenser aux sites naturels que nous avons visités ensemble, aux eaux pures, couleur vert émeraude, de la vallée de la Soca, à la petite église posée sur son île, au centre du lac de Bled, à la beauté sauvage du lac de Bohinj, à la petite ferme dans le Karst où nous avions bu du Terano Likor et mangé du “pršut”, au calme de la ville, aux charmes de ses terrasses constamment bondées (même l’hiver, lorsqu’il fait -15 degrés !), et à la sérénité que j’ai ressentie cette année-là.