L’une des meilleures synthèses sur les Balkans publiées depuis quelques années… Plusieurs chapitres historiques racontent de façon claire et synthétique la conquête ottomane, la montée des nationalismes à la fin du siècle dernier, la fragilité des États-nations, le plus souvent autoritaires, nés sur les décombres des Empires ottoman et austro-hongrois après 1918. Lors de la Deuxième guerre mondiale, ces États s’effondrent ou deviennent alliés de l’Axe, puis, à l’exception de la Grèce, tous basculent dans la sphère d’influence soviétique. La Yougoslavie affirme peu après son socialisme atypique, puis l’Albanie s’isole dans un féroce « ethnocommunisme ». La question nationale, gelée par le communisme, explose avec la chute du Mur. Tout cela est connu et a déjà fait l’objet de nombreux ouvrages. Le grand mérite de celui de cet historien-journaliste est d’exposer les racines et le déroulement de l’actuelle crise en parlant aussi beaucoup des « sociétés réelles », notamment en Serbie, au Kosovo, en Macédoine et en Albanie, dans la zone qui reste la plus instable des Balkans.
© Marc Semo, Libération)
Jean-Arnault Dérens
