Réfugiés Balkans : le fil info 2017

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La police serbe évacue les réfugiés qui manifestaient pour que la Croatie ouvre ses frontières

© No Name Kitchen

27 décembre 2017 — 16h : La police serbe a évacué dans la nuit de mardi à mercredi quelque 150 réfugiés, la plupart du Moyen-Orient, qui manifestait à la frontière croate, demandant d’entrer en Croatie et dans l’Union européenne. Ils ont été transportés en autocars au centre d’accueil de Bela Palanka. Selon l’ONG No Name Kitchen, présente sur place, l’opération s’est déroulée sans incidents. D’après le Commissaire serbe aux réfugiés et à la migration, Vladimir Cucić, ces réfugiés, des Iraniens, ont « abusé du régime sans visa et de l’hospitalité de la Serbie ». Leur manifestation a été mise en scène avec « l’aide d’anarchistes et de bénévoles », a-t-il ajouté.

Des réfugiés manifestent à Tovarnik pour que la Croatie ouvre ses frontières

Sur la frontière serbo-croate, près de Tovarnik
©FronterasFiltro

26 décembre 2017 — 17h : Depuis deux jours, plusieurs dizaines de réfugiés manifestent à Tovarnik, en Serbie, près de la frontière croate. Selon les ONG humanitaires, entre 100 et 150 réfugiés sont arrivés lundi à Tovarnik de toute la Serbie et passent la nuit en plein air.

L’organisation No Name Kitchen leur fournit de la nourriture chaude, de l’eau, un générateur de courant, ainsi que du lait pour les enfants. Mardi, l’ONG a publié des photos de la manifestation, où l’on voit des familles avec des enfants brandir des messages : « Please open the borders » et « I’m human too ». La police est présente sur les lieux.

Suicide d’un Albanais de 23 ans en instance d’expulsion à Marseille

25 décembre 2017 — 11h : Un Albanais de 23 ans est décédé vendredi des suites d’une tentative de suicide survenue dans un centre de rétention près de Marseille. Le jeune homme était dans le coma depuis plusieurs jours après s’être pendu dans sa cellule. Selon l’AFP, il avait vu sa demande d’asile refusée et s’apprêtait à être renvoyé en Albanie, un retour auquel il ne s’opposait pas.

Après l’annonce de sa mort par l’ambassade d’Albanie en France, la nouvelle a été largement reprise dans les médias et réseaux sociaux du pays, suscitant une vive émotion. Un premier rassemblement a eu lieu près des bureaux du Premier ministre samedi soir et des bougies ont été allumées en mémoire du jeune homme. Une trentaine de personnes se sont également réunies à proximité de l’ambassade de France et ont demandées aux autorités françaises de revoir leur politique d’accueil des demandeurs d’asile albanais mais également leur soutien apporté aux dirigeants de la région.

Une fillette afghane de six ans tuée par un train à la frontière serbo-croate

23 novembre 2017 — 17h : « Encore une mort qui aurait totalement pu être évitée sur la route "fermée" des Balkans. Une fillette de six ans a été renversée par un train la nuit dernière après que sa famille a été repoussée de Croatie », a tweeté Médecins sans frontières (MSF) mercredi 22 novembre.

L’organisation médicale internationale indique que, depuis janvier 2017, sept personnes sont mortes le long de la frontière entre la Serbie et la Croatie. « Trois d’entre eux étaient des enfants ! Quelle honte ! », ajoute MSF.

La police serbe n’a pas rapporté l’incident, mais le quotidien Alo a révélé que le corps de la fillette a été découvert par un groupe de réfugiés. « Les migrants qui ont trouvé l’enfant ont pris le corps sans vie, traversé la frontière croate et l’ont remis aux policiers croates », précise Alo, qui ajoute que la fillette était originaire d’Afghanistan. Elle aurait été tuée par le train alors qu’elle tentait d’entrer en Croatie avec sa famille.

Bloqués en Serbie, de plus en plus de réfugiés font le voyage retour vers la Grèce

© InfoPark

19 octobre 2017 — 12h : (Avec InfoPark) — De plus en plus de réfugiés et migrants bloqués en Serbie retournent en Grèce, selon Info Park, l’association d’aide aux réfugiés basée à Belgrade. De là, ils espèrent rejoindre plus facilement l’Europe de l’Ouest.

Selon les estimations, quelque 600 personnes seraient reparties en Grèce au cours de l’été 2017. Depuis mars, Info Park a aidé 94 réfugiés et migrants en leur fournissant les informations nécessaires pour faire le voyage. En juillet, août et septembre, 90 personnes ont également exprimé leur désir d’aller en Grèce.

Selon eux, la procédure d’asile y est plus rapide qu’en Serbie. Une fois leur demande enregistrée, ils reçoivent des documents leur permettant de voyager, et donc de quitter la Grèce pour un autre pays de l’UE.

Au contraire, en Serbie, à cause des contrôles très stricts aux frontières croate et hongroise, le voyage vers l’Ouest est quasiment rendu impossible, à moins d’avoir recours aux réseaux de passeurs et de débourser de fortes sommes d’argent. Qui plus est, les procédures d’asile traînent en longueur. Plusieurs personnes ont ainsi passé huit à douze mois dans des camps avant même le début de la procédure. Sans parler de tous ceux qui préfèrent ne pas s’enregistrer. Ainsi, plusieurs milliers de réfugiés et migrants zonent dans des camps informels dans les environs de Šid, non loin de la frontière croate. En 2017, la Serbie n’a accepté en tout que trois demandes d’asile. Un message clair à tous ceux qui espèrent bénéficier d’une protection internationale.

Les raisons économiques sont un autre facteur les poussant à entreprendre le voyage. En Grèce, ils reçoivent une allocation de 150 euros, et surtout ils peuvent obtenir un travail saisonnier dans l’agriculture.

En ayant recours aux passeurs, un voyage retour vers la Grèce s’élève à environ 1000, 2000 euros. Néanmoins, la plupart des réfugiés et migrants utilisent les transports publics. Il leur reste dès lors à traverser clandestinement les frontières macédonienne et grecque.

Les violences contre les mineurs se poursuivent aux frontières de l’UE

© Médecins sans frontières

5 octobre 2017 — 17H00 : Dans un nouveau rapport, Médecins sans frontières (MSF) détaille les violences dont sont victimes les mineurs aux frontières de l’Union européenne, en Bulgarie, en Croatie, en Hongrie. « La violence est constante, elle est utilisée contre les mineurs qui tentent de quitter la Serbie et majoritairement perpétrée par les polices de l’Union européenne », explique Stephane Moissaing, chef de la mission de MSF en Serbie. « Depuis plus d’un an, nos médecins entendent les mêmes histoires, des jeunes gens battus, humiliés, attaqués par des chiens ». De janvier à juin 2017, les équipes médicales de MSF ont documenté 62 cas de violences à la frontière hongroise et 24 à la frontière croate. « Ces violences n’arrêtent personne, mais elles causent de sérieuses blessures physiques et mentales qui rendent les mineurs encore plus vulnérables aux trafiquants que les États-membres prétendent combattre ».

Les gardes côtes roumains ont recueilli 157 migrants en Mer Noire

13 septembre 2017 — 14H50 : Les gardes côtes roumains sont venus à la rescousse d’un navire en perdition, dans la nuit de mardi à mercredi, sauvant 157 migrants iraniens et irakiens, dont 56 enfants. La Mer Noire est de plus en plus fréquentée comme voie d’accès en Europe, et ce naufrage est le cinquième en un mois. Samedi dernier, les gardes côtes roumains et bulgares ont récupéré 217, migrants tandis que les autorités turques affirment avoir bloqué 313 migrants qui s’apprêtaient à partir vers les Balkans durant le week-end.

L’alerte avait été donnée mardi soir par des pêcheurs, et les opérations de secours ont duré plus de 15 heures. Le bateau en difficulté a finalement pu être conduit dans le port roumain de Midia.

Un navire transportant 50 migrants en perdition au large de la Roumanie

12 septembre — 18H30 : Un navire transportant 50 migrants sur la Mer noire est en danger de naufrage à 50 kilomètres des côtes roumaines. Ce sont des navires de pêche qui ont donné le signal d’alarme alors qu’une forte tempête souffle en mer. Un navire roumain du ministère de l’Intérieur se dirige vers l’embarcation en danger.

La police roumaine intercepte un bateau de migrants sur la mer Noire

© politiadefrontiera.ro

4 septembre — 15H40 : Pour la troisième fois ces derniers mois, les gardes-côtes roumains ont intercepté dimanche un bateau transportant 87 migrants dont 23 enfants. Par ailleurs, le nombre de réfugiés qui ont essayé de franchir la frontière a augmenté. Au moins 90 personnes ont tenté de traverser illégalement la frontière hongroise durant la dernière semaine d’août. Et la police de la ville de Timișoara a arrêté 28 personnes qui dormaient des parcs et des rues, le week-end dernier. « Les migrants vont être traités comme des humains qui ont besoin d’aide, pas comme des criminels », a cependant expliqué la ministre de l’Intérieur roumaine, Carmen Dan.

Un réseau de passeurs démantelé en Albanie

23 juin — 10h30 : Un total de 56 ans de prison a été requis par le procureur pour les crimes graves de Tirana (cour d’Assise). Les neuf personnes concernées, toutes de nationalité albanaise, sont accusées de trafic de réfugiés entre la Grèce et le Nord de l’Union Européenne. Ces derniers mois, plusieurs fourgons ont été interceptés par la police entre les frontières hellènes et kosovares. D’après l’enquête, le réseau de passeurs incriminé a effectué ainsi le transport d’une centaine de réfugiés, depuis les camps grecs situés à une vingtaine de kilomètres de la ville de Korçë.

Les réfugiés, majoritairement syriens mais aussi afghans, ont déclaré avoir transité près de six mois en Grèce avant de passer à pied la frontière albanaise. 1200 euros par adulte et 600 pour les enfants leur étaient réclamés par les trafiquants pour un transport jusqu’en Serbie. Les victimes de ce trafic ont indiqué que leur destination finale était l’Allemagne où ils espéraient rejoindre leurs proches.

Les violences policières ne cessent d’augmenter dans l’Est de la Croatie

Dans les hangars ferroviaires à Belgrade, Jamil, 15 ans, Afghan, refoulé en Serbie par la police croate.
© CdB / Marija Janković

20 juin — 10h30 : Alors que se tiennent à Zagreb du 12 au 25 juin les Semaines des réfugiés, le nombre de témoignages de violences policières organisées contre les réfugiés dans l’Est de la Croatie ne cesse d’augmenter de jour en jour.

« Ils jouaient au football avec lui, ils l’ont poussé entre les rangs de policiers qui l’ont battu avec leurs poings et leurs pieds avant de le frapper avec une bouteille d’eau. Quelqu’un a ensuite demandé s’il pouvait aller aux toilettes, mais le policier s’est mis à le battre lui disant de se taire », raconte un témoin, près de la ville frontalière de Sabjane.

La situation n’a rien de neuf : les pays de l’UE ayant hermétiquement fermé leurs frontières, les violences s’exerçant contre ceux qui essaient malgré tout de poursuivre leur route vers l’Europe occidentale n’ont fait que s’intensifier.

Ainsi, selon la plupart des témoins en Croatie, pays membre de l’UE, les réfugiés sont désormais transportés dans un fourgon vers un lieu où des groupes de policiers forcent les malheureux à passer dans un « corridor » humain où ils sont battus à coups de poings et de matraques, les laissant à peine capables de marcher. Ces dernières semaines, ce genre d’« incidents » a drastiquement augmenté. Comme le constatent les bénévoles et les ONG depuis la mi-mai, de plus en plus de réfugiés sont renvoyés à Šid, en Serbie, avec des blessures.

Ce témoignage date du 2 juin : « Quatre Algériens, dont deux mineurs d’âge, ont été capturés à Tovarnik. La police les a trouvés dans un wagon ferroviaire lors d’un contrôle frontalier. Comme ils faisait très chaud à l’intérieur du wagon, deux personnes avaient perdu conscience. Cinq policiers ont emmené les réfugiés dans un véhicule et les ont conduits près de la frontière serbe. Des renforts sont arrivés. Ils ont pris des photos, mais n’ont pas posé de questions. Le premier à être battu était un Algérien de 17 ans. Ils l’ont saisi par les hanches, l’ont plaqué au sol et se sont mis à le frapper avec des matraques et à lui donner des coups de pieds à la tête jusqu’à ce qu’il s’évanouisse. Les trois autres ont aussi reçu des coups de matraques. »

Slovénie : des ONG demandent au gouvernement de mieux protéger les réfugiés afghans

15 juin — 16h : Un collectif d’ONG slovènes a récemment accusé le gouvernement de traiter les demandes d’asile de réfugiés afghans avec négligence et de rejeter celles-ci de façon systématique. Des accusations qui font suite à l’attentat particulièrement meurtrier qui a frappé le quartier des ambassades à Kaboul le 31 mai.

En 2016, 416 Afghans ont demandé l’asile en Slovénie, un chiffre supérieur à celui des Syriens et des Irakiens. Pourtant, la protection internationale n’a été accordée qu’à quatorze mineurs non accompagnés. Un niveau que le ministère de l’Intérieur estime pourtant comparable à la moyenne européenne.

Bulgarie : neuf réfugiés tués dans un accident de la route

5 juin — 17h30 : Neuf réfugiés afghans et pakistanais ont été tués et neuf autres blessés dans un accident de la route en Bulgarie dimanche à l’aube, a annoncé la police. Le conducteur bulgare du minibus à bord duquel ils se trouvaient, qui était âgé de 16 ans et n’avait pas de permis de conduire, est également mort dans l’accident qui s’est produit sur une autoroute près de Pazardjik (sud). Le véhicule transportait des clandestins sans papiers d’identité et les survivants se sont présentés comme des ressortissants afghans et pakistanais.

Grèce : évacuation du camp de réfugiés d’Elliniko

Tentes sur les pistes de l’ancien aéroport d’Ellinikó
© Marina Rafenberg / CdB

3 juin — 14h : Vendredi, les forces de l’ordre grecques ont commencé l’évacuation du site d’Elliniko, dans la banlieue sud d’Athènes. Les anciennes installations des Jeux Olympiques de 2004 accueillaient en majorité des réfugiés afghans depuis plus d’un an et demi. Près de 500 réfugiés, essentiellement des familles, vont être transférés vers un camp ouvert en mars dernier à Thèbes, à 100 km au nord d’Athènes. A plusieurs reprises, les réfugiés et les ONG avaient dénoncé les conditions d’accueil insalubres du camp d’Elliniko. Le 23 mai dernier dans un communiqué, Amnesty International avait interpellé le gouvernement grec pour que ces personnes « soient relogées de manière sûre et adéquate ». A Thèbes, les réfugiés seront logés dans de meilleures conditions, dans des conteneurs et de petits studios aménagés dans un hangar.

Croatie : violences policières à répétition sur des migrants à la frontière serbe

26 mai — 14h : Depuis le 19 mai, l’antenne de l’organisation Médecins sans frontières (MSF) à Belgrade déclare avoir traité et documenté dix cas de blessures avec des signes physiques de violence, chacune des personnes provenant de la frontière serbo-croate. Durant la même période l’organisation Médecins du monde (MDM) déclare avoir traité 23 cas pour des signes similaires de violence. Selon les témoignages collectés par les équipes de MSF, ces violences seraient perpétuées par la police Croate à la frontière avec la Serbie. « Ces violences suivent les mêmes schémas : des coups de matraques ou de bâtons, téléphones détruits et argent dérobé », declare Stephane Moissaing, chef de mission en Serbie.

Bulgarie : la police arrête 53 migrants à Ruse

23 avril — 15h : La police bulgare a arrêté 53 migrants à Ruse, aux abords du pont sur le Danube, qui relie la ville à celle de Giurgiu, en Roumanie. Il s’agit de 22 hommes, 13 femmes et 18 enfants âgés de trois à six ans, qui se trouvaient à bord d’un camion immatriculé en Bulgarie. Les migrants, originaires d’Afghanistan, d’Irak et de Syrie, voulaient se rendre aux Pays-Bas. La plupart d’entre eux venaient du centre d’accueil bulgare de Harmanli.

La Slovénie ferme le camp de Dobrava et renforce les contrôles frontaliers

6 avril — 10h : Le camp d’accueil de réfugiés de Dobrova, à la frontière avec la Croatie, est en cours de démantèlement par les autorités slovènes. Plus grande infrastructure slovène d’accueil de migrants, installé durant la vague de l’automne 2015, Dobrova a coûté à l’État slovène plus de deux millions d’euros.

Vide depuis près d’un an, le camp bénéficiait cependant d’une maintenance et d’une surveillance policière constantes, estimées à près de 40 000 euros par mois. Les immenses tentes et containers sont démontées par les forces de l’ordre. Les dernières parcelles du camp seront définitivement retirées le 28 avril.

Au même moment, Ljubljana a annoncé des contrôles stricts et systématiques de tous les passages à sa frontière sud. Les autorités slovènes inspecteront chaque véhicule et vérifieront l’identité de chaque voyageur. Les touristes européens n’échapperont pas à ce nouveau régime de contrôles, exigé par le renforcement des frontières Schengen et qui doit entrer en vigueur le 7 avril.

Bulgarie : le président Radev annule l’aide municipale aux réfugiés

1er avril — 11h30 : Le président Radev a rassemblé hier soir le gouvernement lors d’une session extraordinaire pour d’annuler le règlement 208 voté en Conseil des ministres par le GERB en 2016. Ce texte gère l’intégration des réfugiés à statut au niveau municipal. Il prévoyait un financement européen pour les municipalités qui avait signé des contrats avec des réfugiés ayant affirmé leur volonté de s’intégrer dans les municipalités en question. Cette aide devait entre autres financer l’assistance médicale des réfugiés et des cours de bulgare nécessaires à l’intégration. C’est un pas de plus vers le rejet des réfugiés par la Bulgarie.

De moins en moins de réfugiés enregistrés en Bulgarie

26 mars — 14h30 : Le nombre de réfugiés enregistrés en Bulgarie s’est drastiquement réduit au cours des six derniers mois. Les centres d’hébergement du pays ne fonctionnent plus qu’à 55 ou 60 % de leurs capacités.

Trois facteurs expliquent cette évolution : des arrivées moins importantes, des expulsions et des rapatriements vers les pays d’origine plus systématiques, et enfin les passages vers des pays pays tiers, notamment la Serbie.

Violences policières à la frontière hongroise, encore et toujours

25 mars — 16h : Selon l’UNHCR, quelque 3 400 réfugiés ont été repoussés de Hongrie en Serbie au cours de ces derniers mois. L’organisation Fresh Response, qui travaille à Subotica, dans le Nord de la Serbie, a rapporté de nombreux cas de tortures commises par la police hongroise. De janvier 2016 à février 2017, Médecins Sans Frontières a soigné à Belgrade, la capitale serbe, plus d’une centaine de personnes souffrant de blessures, morsures du chiens et autres abus infligés par les gardes-frontières hongrois.

Les témoignages de cette vidéo sous-titrée et anglais et réalisée par Fresh Response ont été recueillis en janvier et février 2017. Au cours de ces deux mois, les bénévoles ont interviewé une vingtaine de victimes de brutalités de la police hongroise.

En Bulgarie, des milliers de migrants ont « disparu » des camps de réfugiés gouvernementaux

13 mars — 17h15 : Au cours des six derniers mois, des milliers des migrants ont « disparu » des centres de distribution du ministère de l’Intérieur et de camps de l’Agence gouvernementale pour les Réfugiés alors que plusieurs pays de l’Union européenne demandent à la Bulgarie d’accueillir le retour de plus de 10 000 réfugiés au titre du règlement de Dublin.

Par exemple, en septembre 2016, 9 025 migrants étaient détenus à la frontière bulgaro-serbe. En janvier 2017, ils ne sont plus que 481. Ceux qui ont « disparus » ont probablement passé la frontière, les opérations de trafics de personnes ayant continué à augmenter malgré l’hiver glacial que la région a traversé.

La Hongrie adopte l’internement systématique des demandeurs d’asile

7 mars — 14h : Ce mardi, le Parlement hongrois adopté à une large majorité la réintroduction de la mise en détention systématique de tous les migrants et réfugiés entrés dans le pays. La nouvelle loi, adoptée par 138 voix contre 6 et 22 abstentions, prévoit que les demandeurs d’asile seront placés dans des « zones de transit » aux frontières serbe et croate, où ils seront détenus dans l’attente d’une décision définitive concernant leur demande d’asile. La mesure avait été supprimée en 2013 sous la pression de l’UE et du Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR).

La Hongrie construit une deuxième barrière à la frontière avec la Serbie

28 février — 13h : La Hongrie a entamé la construction d’une deuxième clôture barbelée à sa frontière Sud avec la Serbie, a annoncé lundi un porte-parole du gouvernement de Viktor Orban.

Budapest estime qu’une double barrière sera plus efficace et permettra de retenir les réfugiés pendant le traitement de leurs demandes d’asile.

Selon le gouvernement hongrois, les patrouilles des forces de sécurité à la frontière empêchent encore chaque jour plusieurs centaines de réfugiés de franchir la frontière et reconduisent plusieurs dizaines d’autres en Serbie. Des poteaux ont déjà été installés près du poste-frontière de Kelebija et des matériaux sont en cours d’acheminement, avec l’objectif d’achever la construction de cette deuxième clôture d’ici la fin du printemps.

Vendredi, la branche hongroise du Comité d’Helsinki et le groupe Human Rights Watch ont adressé une plainte au commissaire européen chargé des Migrations, Dimitris Avramopoulos, accusant la Hongrie de se moquer du droit d’asile. « Utiliser les zones de transit comme centres de détention et obliger les demandeurs d’asile qui sont déjà en Hongrie à repartir du côté serbe de la clôture est violent, inutile et cruel », a estimé Benjamin Ward, directeur adjoint de HRW.

Solidarité en Serbie : à Subotica, lycéens et réfugiés font table commune

10 février — 15h40 : Les élèves et les professeurs du lycée économique Bosa Milićević de Subotica ont partagé un dîner commun avec les réfugiés du Centre d’hébergement de la ville. Le repas a a été servi au restaurant Spartak, les lycéens du Club des jeunes pour la tolérance et la solidarité ayant collecté des recettes afghanes et pakistanaises auprès des réfugiés. « C’est la première fois que je manger de la cuisine pakistanaise depuis que je suis parti de chez moi, il y a un an », expliquait avec émotion Azar Djavid, accueilli depuis cinq mois dans le centre d’hébergement de la ville.

En Macédoine, 49 réfugiés évacués du camp de Tabanovce

10 février — 10h40 : Mercredi 8 février, vers 23h, la police macédonienne est entrée dans le camp de Tabanovce, dans le nord du pays, et a demandé aux réfugiés y vivant de plier bagage. Selon des militants associatifs présents sur place, 49 hommes, femmes et enfants ont été transportés en bus jusqu’à la frontière grecque. Les réfugiés ont ensuite, jeudi matin, traversé à pied la ligne de démarcation, en raison du blocus du point de passage par une grève des agriculteurs grecs. Il resterait toujours une quarantaine de personnes dans le camp de Tabanovce.

Un Afghan se noie dans la Tisa à la frontière serbo-hongroise

5 février — 13h : Vendredi 3 février, un jeune réfugié afghan, Rahmat Ullah Hanife, s’est noyé dans la rivière Tisa, à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, non loin de Horgoš.

Le jeune homme faisait partie d’un groupe de seize personnes, Afghans et Pakistanais, qui ont traversé la rivière gelée après avoir été envoyés là par un passeur. La glace s’est brisée, trois d’entre eux sont tombés à l’eau et deux ont réussi à rejoindre la rive, côté hongrois.

Le corps de Rahmat Ullah Hanife a été découvert par des policiers hongrois. Selon d’autres membres du groupe, interviewés à Subotica, les gardes-frontières hongrois ont observé la scène sans réagir ni même tenter d’aider le désespéré.

Miro Cerar évoque à Malte la « route de l’Adriatique et de l’Istrie »

3 février 15h : Le Premier ministre slovène Miro Cerar a déclaré, lors du Sommet européen informel de Malte, ce 3 février, que la « route de l’Adriatique » était ouverte et que les réfugiés étaient toujours plus nombreux à passer par la Slovénie et l’Istrie, pour rejoindre l’Italie. Il a assuré que son pays était prêt à fermer cette route, comme il a déjà fermé sa frontière ouverte sur la route des Balkans.

Couvre-feu au Centre d’hébergement d’Obrenovac, en Serbie

1er février — 18h : Les réfugiés installés dans les anciennes casernes d’Obrenovac, près de Belgrade, n’auront plus le droit de sortir après 22 heures. La mairie a annoncé cette mesure restrictive après des incidents : un groupe de réfugiés aurait attaqué une femme. Le ministre des Affaires sociales, Aleksandar Vulin, a confirmé que des « mesures spéciales de contrôle » seraient prises à Obrenovac. Le centre d’hébergement offre 750 lits, mais n’accueille actuellement que 550 personnes, principalement des hommes, originaires d’Afghanistan et du Pakistan.

À Belgrade, les réfugiés des hangars ferroviaires bientôt dans des centres d’accueil ?

© CdB / Marija Janković

18 janvier — 22h : Le camp informel des anciens hangars ferroviaires à Belgrade, où survivent par des températures hivernales environ 2000 réfugiés serait en voie d’évacuation.

Mercredi vers 17h, MSF a installé sur place quatre tentes chauffées, passant manifestement outre les interdictions gouvernementales, tandis qu’une partie des réfugiés avaient déjà été transportés vers le nouveau centre d’Obrenovac, capable de recevoir 150 personnes, à une trentaine de kilomètres de la capitale serbe.

MSF dispose de tentes capables d’accueillir en tout 1000 réfugiés. L’organisation humanitaire prévoit d’étendre la capacité des centres d’accueil existants, la plupart surpeuplés. La Serbie a convenu avec l’UE d’accueillir 6000 réfugiés. Ils seraient actuellement plus de 9000, dont 7000 dans les camps, les familles en particulier.

Une réfugiée somalienne morte de froid en Bulgarie

4 janvier — 12h : La police frontalière bulgare a découvert lundi 2 janvier le corps d’une femme d’origine somalienne près du village de Ravadinovo (sud-est de la Bulgarie), a rapporté le ministère de l’Intérieur.

La police avait arrêté la veille 31 réfugiés dans la zone. Ils ont déclaré qu’une femme faisant partie de leur groupe était portée manquante.

Les réfugiés venaient d’Afghanistan, du Pakistan et de Somalie. Selon la police, la victime serait morte de froid. Deux autres réfugiés du même groupe, des adolescents somaliens de 14 et 16 ans, ont été hospitalisés.

Un réfugié afghan retrouvé mort de froid en Grèce

3 janvier — 21h 30 : La police grecque a retrouvé mardi le corps d’un réfugié afghan mort d’hypothermie, dans un champ près du village de Didimoticho. Ce jeune homme d’une vingtaine d’années avait traversé le fleuve Evros, qui fait frontière avec la Turquie. Dans la nuit de lundi à mardi, les températures sont tombés à -14°C dans la zone.

En Roumanie, 48 Irakiens trouvés dans un camion transportant du chocolat

3 janvier — 11h 30 : La police roumaine a déclaré avoir découvert jeudi soir à Giurgiu, sur le Danube, à la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie, 22 hommes, neuf femmes et 17 mineurs dont un enfant en bas âge, tous originaires d’Irak, cachés dans un camion. Selon la police, le camion, conduit par un Bulgare, transportait du chocolat bulgare en Hongrie.

A Zagreb, les demandeurs d’asile manifestent contre les violences

© index.hr

2 janvier 2017 : Les demandeurs d’asile ont manifesté lundi midi devant l’hôtel Porin, en banlieue de Zagreb, qui sert de Centre d’accueil. Ils dénoncent les conditions de séjour, la mauvaise nourriture, l’absence de soins médicaux, mais surtout les violences et les attaques dont ils sont victimes, sans que la police ne réagisse.

Selon le site index.hr, les personnes récemment attaquées seraient des demandeurs d’asile déboutés, qui ont été renvoyés d’Autriche en Hongrie.