La revue Slovo : comment penser l’histoire littéraire au XXIe siècle dans l’espace euro-asiatique ?

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Le 13 février parait un nouveau numéro de la revue "Slovo" qui invite les lecteurs à revisiter l’historiographie littéraire en Afghanistan et en Iran, en Biélorussie, Bulgarie, Géorgie, Roumanie, Russie, Serbie, Slovénie, Turquie (et Empire ottoman).

Coordonné par l’universitaire et traductrice littéraire Marie Vrinat Nikolov, l’une de ses deux rédactrices en chef, ce numéro réunit treize auteurs avec des articles sur l’histoire globale, l’histoire croisée, la sociologie de la littérature, les études post-coloniale et de genre, les transferts culturels et la littérature mondiale.

Les enjeux de cette approche sont pluriels car repenser le divers contre l’unique fait bouger toutes les lignes de l’histoire littéraire. Elle permet de mettre au jour les oubliés de l’histoire littéraire, comme les femmes écrivaines ou les œuvres rédigées dans des langues et alphabets qui ne se laissent pas enfermer dans un cadre national. Elle fait également apparaître les flux transnationaux et multilatéraux entre les aires culturelles, le dialogue entre les littératures qui fait naître de nouvelles formes et de nouveaux genres par la traduction.

L’ouvrage entend démythifier les "grandes figures tutélaires" , les classiques, les icônes que le canon national muséifie -c’est-à-dire momifie- afin de dépasser le cadre de l’unicité totalisante du grand récit linéaire et positiviste pour mieux repenser les "horloges littéraires du monde".

La revue Slovo (le mot, la parole ou le verbe en russe et dans d’autres langues slaves) publie des articles sur les langues, les littératures, les cultures et les civilisations des peuples de l’espace post-soviétique (slaves, sibériens, finno-ougriens, caucasiens, baltes ou d’Asie centrale) et de l’Europe centrale et balkanique.

À la fois multi-aréale et transdisciplinaire, Slovo couvre la plupart des grandes disciplines des sciences humaines : arts et littératures (écrites et orales), linguistique, histoire et sciences sociales, ethnologie et anthropologie, politique et géopolitique, économie.

Au sommaire du numéro 50 - tome 50
 Introduction par Marie Vrinat-Nikolov
 “The Cradle of Dari” : The Question of “Origins” in Modern Literary Historiography in Afghanista, par Wali Ahmadi
 A quoi bon le poète national à l’âge de la littérature mondiale ?, par Ioana Bot
 Les oubliées de l’histoire littéraire russe – pour un xixe siècle au féminin, par Catherine Géry
 Postmodernisme et canon littéraire : une rencontre heureuse ?, par Elena Guéorguiéva
 Les histoires littéraires nationale et comparée en Slovénie : histoires, situation actuelle et perspectives, par Marko Juvan
 Literary History, Field-Formation and Transnational Spaces of Possibles. Literature in the Space of Belarus in the 1920s, par Gun-Britt Kohler et Pavel I. Navumenka
 Notes sur l’histoire de la littérature turque des Tanzimat (1839) à la « Révolution des lettres » (1928). Une affaire d’alphabets, par Laurent Mignon
 Penser autrement le champ littéraire géorgien dans la seconde moitié du XIXe siècle : le rôle des transferts européens, par Tamara Svanidzé
 Penser autrement les horloges littéraires du monde : donner de l’espace au temps (le cas bulgare), par Marie Vrinat-Nikolov

VARIA
 Bilingualism and diglossia in Bulgaria – a new perspective upon their contemporary state, par Gueorgui Armianov
 Le corps, la chair et l’âme dans l’œuvre poétique de Vladislav Khodassevitch, par Emmanuel Demadre
 Autour de la réception de l’œuvre littéraire de Sorana Gurian en Roumanie, par Tomasz Krupa

Cet ouvrage est disponible au format papier auprès des Presses de l’Inalco et en impression à la demande.

L’illustration de couverture de ce numéro de la revue a été conçue par Pauline Fournier.