Laza Lazarević

Au puits. Scènes de la vie serbe

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Une jeune épouse qui refuse de se plier aux règles de sa nouvelle zadrouga, ces communautés familiales élargies de Serbie, un soldat amputé qui revient de la guerre contre les Turcs et qui est accueilli par son père, une jeune fille qui part faire des études dans la capitale et fait la fierté de son village, un père qui sombre dans la spirale du jeu au désespoir de sa famille,...

Autant de « scènes de la vie serbe » que restituent merveilleusement ces cinq nouvelles de Laza Lazarević, un des auteurs les plus chers aux cœurs des Serbes, qui fit découvrir à l’Occident ce pays mystérieux, depuis peu délivré du joug ottoman.

Le recueil contient : « La première fois à matines avec mon père », « Le Peuple t’en récompensera », « L’Icône de l’école », « Au puits » et « A la bonne heure, les haïdouks ». Quatre de ces traductions parues dans des revues entre 1880 et 1910, témoignent de la richesse et du rôle des revues littéraires de l’époque. Elles ont été entièrement revues par Alain Cappon, qui signe la traduction inédite d’une cinquième nouvelle : « L’Icône de l’école ».

Laza Lazarević est né en 1851 à Šabac en Serbie. Comme Tchekhov dont il est presque l’exact contemporain, il était médecin et mourut dans la force de l’âge, après avoir écrit des nouvelles et des pièces de théâtre. Né dans une famille de commerçants peu aisée, il est vite en contact avec la réalité de la vie et toutes les couches de la population. Après des études de droit, il se tourne vers la médecine et particulièrement la neurologie. Il devint le médecin personnel de Milan Ier, premier roi du nouveau royaume serbe, peu avant sa mort. Il n’écrivit que neuf nouvelles qui sont autant de bijoux et de classiques de la littérature serbe. Il meurt en 1890 à Belgrade.

Laza Lazarević, Au puits, Scènes de la vie serbe, traduit du serbe par Alain Cappon, Éditions Ginkgo, 2020, 160 pages, 9 euros.