Danas
Zoran Djindjić et Slavoj Žižek parlent des Balkans, de la Serbie et du Kosovo
Il y a neuf ans, le 10 mai 1999, alors que les bombardements de l’Otan frappaient la Serbie, la revue allemande SZ-magazin publiait un entretien entre Zoran Đinđić, futur Premier ministre de Serbie, et Slavoj Žižek, philosophe et psychanalyste slovène. La difficile réconciliation, la mémoire et l’oubli, la modernité et les Balkans, le mythe du Kosovo et les rêves politiques de la Serbie : les deux hommes évoquent des sujets brûlants, toujours au cœur des problématiques actuelles.
Žižek : Il faudrait que pacifistes et « multiculturalistes » occidentaux se taisent une bonne fois pour toutes. Ils ont des idées absolument nocives pour les Balkans. La gauche multiculturaliste n’analyse pas la situation politique, mais les mythes. Elle voit des conflits ethniques et, en guise de solution, formule une recommandation fluide. « Nous avons besoin de plus de tolérance et d’amour fraternel ! » Je dis que c’est exactement ce dont nous n’avons pas besoin ! Voici quelques années, je regardais à la télé autrichienne un débat entre un pacifiste autrichien, un Albanais et un Serbe. L’Albanais et le Serbe avaient tenu des propos plutôt (...)
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