Le Courrier des Balkans

« Si Alexandre était skopjien... » Retour sur le conflit nominal entre la Grèce et la République de Macédoine

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Quelle idée se faisait-on à la fin des années 1990 sur les manifestations monstres de Thessalonique ou Athènes au début de la même décennie contre le nom constitutionnel de son voisin septentrional qui venait de proclamer l’indépendance ? La parution du livre de Nikos Kalampalikis intitulé Les Grecs et le mythe d’Alexandre : étude psychosociale d’un conflit symbolique à propos de la Macédoine permet de porter un regard quelque peu différent sur ce que l’on appelle en Grèce l’« affaire macédonienne » [1].

L’« affaire » commence au lendemain du référendum de septembre 1991 entérinant l’indépendance de la République de Macédoine avec les protestations émises par les autorités grecques appuyées par la quasi-totalité de la classe politique (à l’exception de l’extrême-gauche) et de l’opinion publique contre la présence du mot Macédoine dans l’intitulé du nouvel État. Ce mot désigne aussi une province de la Grèce et fait partie de l’héritage culturel et historique grec, expliquait-on du côté grec. Pourtant, le mot figurait également dans l’intitulé de l’ancienne république fédérée de Yougoslavie depuis 1945, date à laquelle il fut officiellement (…)

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