Monitor.

Serbie : Journal de voyage de Predrag Matvejevic

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« Je m’en vais les yeux pleins de larmes après tout ce que j’ai vu et
entendu. J’aime ce pays et ces gens comme je les ai toujours aimés. Je
sens leur souffrances et je vois leur ruine. Je voudrais partager quelque
espoir avec eux mais cela m’est impossible », rapporte Pedrag Matvejevic
de son voyage en Serbie. Matvejevic est l’un des grands noms de l’ancienne
scène culturelle yougoslave. Il témoigne ici, en exclusivité, pour
Monitor. Il relate ses impressions de voyage dans un pays où il aimait se
rendre, et où il a toujours gardé beaucoup d’amis et de relations.

"J’avais beaucoup d’amis à Belgrade. Je ne les ai pas tous perdus. Je les ai cherchés. J’ai retrouvé Radomir Konstantinovic, l’auteur de La philosophie de province. J’avais écrit une première impression sur ce livre fort et tragique en 1972. Krleza m’avait signalé cet ouvrage. « Ils essaient de le passer sous silence », m’avait dit Oskar Davico [écrivain yougoslave, NDLR]. « Quel est le sentiment de l’homme dont le livre se réalise sous ses fenêtres ? », demandai-je, en 2000, à Rade. Nous décidons ensemble de nous lancer un défi : aller dîner au Club des écrivains où se retrouvent souvent les nationalistes. On nous (…)

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