Dilema

Roumanie : cette majorité silencieuse au « comportement moutonnier »

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Commémorant l’anniversaire de la mort de Gorki le 14 juin 1936 et l’irruption, ce même jour en 1990, de mineurs appelés en renfort dans la capitale par le Président Iliescu pour mater les manifestations étudiantes, Adrian Cioroianu se souvient et s’insurge du « comportement moutonnier » de la majorité silencieuse roumaine. Pour l’auteur, la « submédiocrité nationale ne dort pas, elle attend ».

Par Adrian Cioroianu Le 14 juin 1936, Moscou sombre dans la douleur. Maxim Gorki, la gloire littéraire de l’Union Soviétique rend son dernier souffle. S’achève ainsi une vie qui avait été envoûtée de mythes. On avait érigé l’écrivain en « ingénieur des âmes » staliniennes. On a chanté l’abnégation avec laquelle il est retourné au pays dans le courant des années 20 après un long exil, mû par une nostalgie intarissable. On a attribué à son enfance la vertu de lui avoir inspiré le réalisme socialiste. On a beaucoup parlé de la ville qui l’a vu naître, Nijni Novgorod, paradoxalement lieu d’exil pour l’intellectuel dissident Sakharov. Le nom (…)

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