Un film en court

Blog • Le retour du cinéma

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La vraie barrière que construit la Hongrie a sa frontière sur avec la Serbie
Et celle du film...

Ordre et méthode. Telle devrait être la devise de toute équipe de réalisation de film, tant les tâches se multiplient d’une façon presque biblique, à l’approche du tournage. Le tournage, ce fameux tournage, instant symbole de la fabrication d un film, aura lieu en septembre. On n’en connait pas encore la date exacte, mais comme la fenêtre de tir est étroite entre la fin des beaux jours, la disponibilité des membres de l’équipe de tournage et de l’équipe artistique (les acteurs, pour faire simple), et surtout la volonté de finir complètement le film (et donc TOUTE la post production) d’ici à la fin de l’année, le mois de septembre s’impose à l’évidence.

La première étape de préparation du tournage a eu lieu il y a quelques semaines, sous le soleil de plomb qui écrase les Balkans ces jours-ci, en pleine nature et en Vojvodine. Ce premier repérage puisqu’il s’agit de cela ; devait permettre d’identifier les lieux qui serviront de décors naturels a plusieurs scènes du film : Le choix s est arrêté sur la plus grande plaine sableuse d’Europe. La « deliblatska pescara » une étendue de sable de 350 km carrés, est sise le long du Danube, à l’est de Belgrade. Ce petit coin de paradis dont une infime partie est ouverte aux touristes et dont les trésors de paysages inattendus ont servi de toile de fond à de très nombreux films tournés en Serbie et même avant, en Yougoslavie, est bien sûr une réserve naturelle, sans goudron, sans béton : un coin idéal pour installer notre frontière de carton pâte au milieu de (presque) nulle part.

Contrairement à d’autres étendues sablonneuses, la Pescara est très verte, alors que les zones où le sable est apparent, donnant au paysage un aspect très désertique, sont très restreintes. Nous qui voulions jouer sur le contraste entre une Serbie verdoyante et un extérieur, un étranger, aride, nous allons devoir tourner dans un mouchoir de poche, tant ces zones où le sable est apparent sont étroites. La magie du cinéma et des objectifs grand angle aidant ; ca devrait quand même aller. Coup de chance, un petit espace en berge du Danube correspond à nos besoins. Il y a même un grillage : celui d’une réserve de chasse, qui pourrait bien être celui qui matérialisera notre frontière. Nous voudrions le rehausser un peu, mais ce désir, comme un certain nombre d’autres, dépendra du budget final.

La ballade en pleine nature n’a pas été sans surprises créatives. Une berge du Danube à la configuration intéressante a notamment été le sujet de plusieurs discussions sur le fait d’ajouter, ou pas, une scène au film. Idem pour un des chemins d’accès à la zone. Le fait de se rendre sur place stimule incontestablement les envies des réalisateurs. (J’aimerais à ce stade partager certaines de ces idées avec vous, mais j’ai bêtement peur de dévoiler quelques surprises du film. Vous ne m’en voudrez pas ???) Reste à voir ce qui est réalisable matériellement ou financièrement…

Cette visite à la Pescara devait entraîner une discussion de fond avec notre chef décorateur. Problème : nous n’avions pas de chef décorateur. Comme finalement la personne adéquate est apparue à la mi juillet, nous avons pu entamer cet intense échange d’idées sur comment représenter un poste frontière telle qu’elle doit apparaître dans le film, ce qui au passage ne ressemble pas forcement à une vraie frontière.

Voila où nous en sommes. Très vite, il va falloir trouver les costumes, les accessoires (dont plusieurs voitures de luxe. J’aimerais avoir une Ferrari. Si si ! C’est possible…) et s’assurer du matériel sur lequel nous pouvons vraiment compte. Entre autres offres très alléchantes, on nous a promis une 5 D et une Black Magic… Wow ! Mais nous ne les avons pas encore vus [1]. Après ? On répète, et on tourne…

Et le budget dans tout ça ? Un ami me disait très récemment que le budget, c’est le problème de la production et qu’il ne faut pas en tenir compte. Très cher ami… sauf que la production, on la fait un peu tout seul. Alors comme il reste quelques jours (quatre au moment ou j’écris) pour la campagne Indiegogo, je vous informe que pour motiver les plus hésitants nous avons ajouté les images de magnifiques T Shirts qu’on offrira à celles et ceux qui nous soutiendront à hauteur de 57 dollars.

On a aussi plein d’autres cadeaux, mais ce n’est pas là la plus importante motivation de ceux qui participent à cette campagne. Leur motivation, c’est – je crois - de participer à la réalisation d’un film. Et c’est pour cela que nous sommes tous ensemble.

Notes

[1Ces acronymes vous parlent-ils ? il y a quelques semaines, il ne signifiaient rien pour moi… Incroyable ce qu’on apprend vite