Danilo Kiš

Le résidu amer de l’expérience

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Traduit du serbo-croate par Pascale Delpech.

Le Résidu amer de l’expérience réunit un choix d’entretiens accordés par Danilo Kiš à des journalistes ou écrivains yougoslaves et étrangers, entre 1972 et 1989. Synthèse aussi de souvenirs personnels, cette réflexion assidue sur les enjeux et les conditions modernes de la littérature ravive, en contretype de la parole de Kiš, le paradoxe traditionnel de l’écrivain : l’écriture ou la vie.

Lecteur exigeant, praticien intègre, rebelle à l’imposture d’un engagement complaisant, Kiš se défend de toute « insoutenable légèreté de l’écriture », n’ayant, quant à lui, envisagé d’écriture recevable que dans le sens de mal nécessaire, imparable et sans remède : « ma maladie, dira-t-il dans l’une de ses dernières interviews, c’est la recherche de l’absolu par l’intermédiaire de la littérature. La littérature comme aspiration à une autre vie, la littérature qui commence à mener sa propre vie, la littérature comme une maladie ».