Le Courrier de la Serbie

L’icône : d’une expérience esthétique à une « éthicisation » du monde économique

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Par son esthétique, l’icône se présente comme médiation entre l’homme et Dieu. Le Beau devient vecteur d’une transcendance, d’un au-delà de la matière. Il élève l’homme à Dieu, plus précisément, à une expérience spirituelle qui devient une conscience éthique. Prise dans sa généralité, cette identification entre le beau et le vertueux ouvre un champ de réflexion susceptible de s’appliquer à l’économie elle-même. Si l’esthétique a ce pouvoir d’élever l’homme à une éthique, peut-on envisager le beau comme vecteur d’une « éthicisation » du monde économique ? Par l’expérience esthétique, peut-on réconcilier la césure existante entre ce qui est vertueux et ce qui est profitable ?

Par Marko Tasić Depuis ses origines, l’homme s’insatisfait de la simple matérialité de la vie. Son existence spirituelle se passe difficilement de verticalité. Par l’âme, il est question d’élévation, de sublimation, de transsubstantiation. A quoi bon ces énergies dépensées, ces idées idolâtrées, ces angoisses surmontées, ces luttes essuyées, si la mort les réduit à un anéantissement de la matière ? L’agir humain se pense difficilement sans un au-delà, un absolu, une transcendance qui résolve d’un seul jet les antagonismes terrestres. De l’Un plotinien à l’Absolu divin, il n’y a qu’un pas. Chacun à sa manière, les peuples se (…)

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