Lajm
Impossible justice au Kosovo : témoin aujourd’hui, mort demain
Comment rendre la justice, quand les témoins qui acceptent de témoigner dans des procès pour crime organisé ou crimes de guerre sont presque assurés d’être physiquement éliminés ? Les violences, les pressions, l’ostracisme social s’étendent aussi à leurs familles, et jamais la MINUK n’a été capable de mettre en place un système efficace de protection. Un reportage accablant de Serbeze Haxhiaj, à la rencontre des anciens témoins et de leurs familles, qui ont tous le sentiment d’avoir été trahis par la justice.
Par Serbeze Haxhiaj
Le village les a lynché. Personne ne leur adresse plus la parole. On ne permet pas que la route qui mène jusqu’a chez eux soit dégagée. Pour arriver a leurs maisons, il faut marcher 600 mètres a travers les prés, la route étant impraticable à cause de la boue et des branches des arbres. Deux vieilles maisons se dressent, isolées, tout au bout du village. Ce sont les maisons de deux frères, dans un village du sud-est du Kosovo. L’un d’eux fut un témoin protégé lors d’un procès qui s’est achevé il y a cinq ans.
Il y a quelques mois, il a quitté le Kosovo avec sa femme et ses trois enfants : un pays de l’UE a (…)
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