Par Simon Rico
Si l’on s’en tient à l’affluence, le festival fut une belle réussite avec plus de 5.000 billets vendus rien que le vendredi et le samedi. Les couloirs bondés des Bozar ainsi que la longue file d’attente à l’entrée attestaient même de l’exiguïté du lieu face à un succès que les organisateurs n’avaient pas imaginé. Sans doute faudra-t-il d’ailleurs envisager un déménagement dans un espace plus vaste si le festival croît encore de plusieurs milliers de spectateurs l’an prochain.
D’un point de vue musical, la programmation était solide, éclectique mais peut-être trop policée, engoncée dans les clichés de la musique balkanique. Encore peu médiatisée malgré l’engouement qu’elle suscite depuis maintenant plusieurs années, celle-ci est victime de ses stars, Goran Bregovic en tête, le public manifestant surtout son plaisir devant les sempiternels « Ederlezi » ou « Bubamara ». Si bien que chaque groupe étiqueté fanfare (Dejan Lazarevic Orchestra, Original Gypsy Ska Antwerpen cette fois) se sent obligé d’interpréter ces hits pour toucher un public toujours en quête de repères. D’où l’impression de tourner en rond après que la Fanfare Ciocarlia eut fait de même l’an dernier. L’autre reproche concerne la mauvaise acoustique des salles (hormis la grande scène Henry Le Bœuf), et notamment le lieu où étaient programmés le Raki Balkan Sound System et Gaëtano Fabri, une sorte de couloir qui résonnait tellement qu’il était impossible d’avoir un son puissant sans qu’il ne sature, condition pourtant nécessaire pour happer des danseurs déjà trop éclairés.
Malgré ces (légères) déceptions, plusieurs agréables surprises : la superbe prestation du Mostar Sevdah Reunion, avec Liljana Buttler, dans la non moins superbe salle Henry Le Bœuf, ainsi que la performance du jeune et fougueux Orchestre International du Vetex (fanfare franco-belge à suivre), qui a réussi à faire monter la température plus haut que tous les autres groupes programmés dans le Hall Horta malgré un passage à 18h30 le samedi. Saluons aussi les deux créations du festival : « Balkan Zirkus.eu » et « Tirana <=> Brussels » (création albano-belge montée pour Balkan Trafik 2008) qui ont tenu leurs promesses malgré les difficultés d’organisation liées à des moyens financiers limités.
Toujours est-il que Balkan Trafik continuera son chemin en 2009 puisque 1001 Valises [1] a déjà obtenu l’accord des Bozar pour co-organiser la prochaine édition. Si l’objectif du festival est de favoriser la médiatisation de jeunes artistes originaires des Balkans - et l’on ne peut qu’encourager un tel parti pris-, sans doute faudra-t-il trouver une thématique spécifique pour une offrir plus de cohérence à la programmation sans oublier de faire venir une véritable tête d’affiche… Pourquoi pas Shantel ou le Balkan Beat Box par exemple ?
Le Courrier des Balkans au Festival
Des membres de l’équipe du Courrier des Balkans (Gabrielle, Martin, Simon) étaient présents cette année aussi au Festival Balkan Trafik.
Le stand tenu par l’équipe dans l’Espace associatif a permis au CdB de rencontrer certains de ses adhérents et adeptes, ainsi que de présenter le site internet et l’association à un public avide d’informations sur la région. L’équipe a été enchantée de rencontrer des lecteurs assidus et encourageants du CdB, vivant en Belgique ou venus de France pour l’occasion. Les demandes fréquentes des visiteurs : « Le CdB a-t-il une antenne en Belgique ? » (réponse : pas encore...), ou « Votre site est-il également en flamand ? » (réponse : identique...!)... Avisse aux lecteurs !
