Dj Soumnakai : Sur les traces du köçek ottoman

Köçek est un mot turc dérivé du mot persan kuçak, signifiant petit ou jeune. Par extension, le köçek désigne une danse ou un danseur. À l’époque ottomane, les köçekler étaient des hommes, ou plutôt des garçons, habituellement travestis en femmes. Ils dansaient à l’occasion d’un événement (naissance, circoncision, mariage, anniversaire...) ou d’une fête populaire pour divertir le public. Sous forme musicale, le köçekçe était composé dans les barèmes et les progressions mélodiques du système makam classique. Avec une prédilection pour les rythmes asymétriques dits boiteux (aksak), le kar ??lama de signature 9/8 et le çiftetelli de signature 8/4. Le köçek est indissociable du çengi (mot turc dérivé du mot persan çang, signifiant la harpe), danse attribuée aux femmes essentiellement.

Aujourd’hui, köçek et çengi existent encore, sous différentes formes. Ils ont considérablement influencé la danse orientale et on les retrouve dans presque tous les pays de l’ancien empire ottoman, entre Asie, Afrique et Europe, notamment dans les Balkans. Ils ont, semble-t-il, été introduits par les mehter, fanfares militaires, ou par les kol, troupes itinérantes de spectacle. Ce sont majoritairement les Rroms qui ont perpétué la tradition. Köçek et çengi sont parfaitement intégrés aux folklores des nations respectives. DJ Soumnakai a sélectionné pour Balkanophonie quinze morceaux emblématiques de cette danse traditionnelle ottomane.