Feral Tribune
Croatie : Calamités patriotiques
A l’époque, nos professeurs de catéchisme expliquaient les cernes
autour des
yeux de Simon Pierre par les larmes incessantes causées par la honte
d’avoir
trahi Jésus durant la nuit de la passion. A la différence du chef des
apôtres,
nos députés « modérés » nient, sans remords, l’existence de
victimes durant l’ère
Tudjman. Ils n’ont rien vu, rien entendu...
Par Ivo Banac
Seul un sophiste obstiné comme Drazen Budisa (chef du Parti socio-libéra
l
croate, ndlr) peut oser avouer ne pas avoir eu vent du massacre commis à
Gospic
(125 kilomètres au sud-ouest de Zagreb, ndlr). Plus précisément, il
n’a « jamais
vu ou entendu parler d’un document officiel qui mentionnait des crimes
commis à
Gospic ». « Officiellement », donc, Budisa n’a rien vu ; et il décide
de ce qui est
officiel et ce qui ne l’est pas : « j’ai quitté le gouvernement d’union
démocratique le 11 février 1992, c’est-à-dire deux jours avant que le
Comité
Helsinkienvoie un avertissement au Président Tudjman indiquant (…)
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