Sonnenschein. Roman documentaire

Retrouvez notre entretien avec Daša Drndić :
Seconde Guerre mondiale : les jeux de l’écriture, de l’histoire et de la mémoire
Haya ne demande pas d’où il vient ni pourquoi il a été muté dans la région adriatique : elle est impressionnée par ce bel homme grand et blond, et en tombe amoureuse. C’est donc avec Kurt Franz, ancien commandant du camp de Treblinka, qu’elle aura un enfant, Antonio. Mais au bout de quelques mois, Antonio est enlevé : il fait partie du projet nazi Lebensborn…
Après la guerre, Haya devient professeur de mathématiques et refuse d’abdiquer. Elle veut retrouver son fils, mais elle veut aussi savoir ce qui s’est passé pendant la guerre dans cette région un peu négligée par les historiens. Elle rassemble un nombre impressionnant de documents qui sont intégrés dans le récit de sa propre histoire. Ainsi, le roman de Daša Drndic procède par collage entre des faits historiques et le récit fictionnel de Haya Tedeschi, afin de confronter l’histoire collective refoulée ou oubliée au prisme de l’individu souffrant. Sonnenschein ne nous offre ni héros ni rédemption, mais plutôt l’addition bouleversante de micro-récits concernant tant de destins individuels broyés par la lâcheté de la majorité silencieuse autant que par la violence des meurtriers. Daša Drndic a réussi un grand roman sur les conséquences du mal plutôt que sur sa prétendue banalité.