Dani

Bosnie : les effets rétroactifs de l’état de siège

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Si Sarajevo veut aller de l’avant, elle doit faire une forte auto-critique. Si elle n’a pas la force de faire face à elle-même, avec sa propre histoire, tout ce qui s’est passé restera dans le magma des souvenirs incertains et des émotions fluides. Cette rencontre avec soi-même n’est pas seulement une question de quelque impératif éthique abstrait, c’est une question, dans le meilleur sens du terme, de développement.

Par Ivan Lovrenovic Que voulaient donc faire, concrètement, Karadzic et Mladic avec Sarajevo ? Conquérir, occuper, transformer la ville en une nouvelle capitale serbe de quelque nouvelle Bosnie-Herzégovine serbe ? « Trancher » la capitale, comme on le disait avec une totale assurance mais jamais de façon exacte et documentée, d’après des lignes imaginées, tantôt plus étroites tantôt plus larges, mais toujours de façon à laisser la vieille partie de la ville, « musulmane », ce qui pouvait paraître un peu comme la partie orientale du vieux Jérusalem lorsque je descendais dans ses rues escarpées, glissantes et funestes au printemps 1989 : (…)

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