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Bosnie : entretien avec Abdulah Sidran, académicien, poète et scénariste
« Puisque ma mémoire est bonne, surtout quand il s’agit d’exemples négatifs, je me rappelle que le cinéma bosniaque a perdu le plus grand metteur en scène que cette région n’ait jamais produit, mais telle était la volonté de Dieu. La force métaphysique de ce peuple a engendré un nouveau talent, égal au génie. Cela nous rend heureux, nous incite à remercier Danis Tanovic, la nature et Dieu, d’avoir tout organisé pour nous faire croire en la justice en ce bas monde ».
Propos recueillis par Fehim Kajevic
Je ne savais par quel bout entamer la conversation avec Abdulah Sidran. Devais-je lui parler de ses nouvelles fonctions de président de l’Association des écrivains de Bosnie-Herzégovine ? Fallait-il que j’en appelle à la nostalgie en parlant de Zvornik ? Commencerais-je en évoquant l’Oscar obtenu par Danis Tanovic pour « No Man’s Land » ? La culture, le drame bosniaque, la politique, le film primé à Hollywood, Sarajevo (qui, selon notre interlocuteur ressemble, vu d’en haut, à un coffre), la vie en général, étaient autant de sujets d’introduction possibles ? Le panorama de la ville, vu de (…)
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