Avoir vingt ans à Belgrade, c’est faire le taxi en finissant la fac de droit, passer la journée à fumer des pétards dans un appartement de Novi Beograd, écouter les cassettes de la « tigresse » turbo-folk Ceca ou s’éclater dans les boîtes branchées au bord du Danube ou dans les « radeaux-bars » amarrés sur l’île d’Ada Ciganlija...
Les incursions sensibles de la journaliste Aline Maume et du photographe Ljubisa Danilovic dans le quotidien de quelques jeunes Belgradois, de ceux qui ont « le sinistre privilège d’appartenir à la génération Milosevic », sont d’autant plus réalistes que les deux auteurs partagent, à quelques années près, l’âge de leurs « sujets ».
Un reportage à quatre mains qui témoigne d’une complicité évidente avec cette génération d’après-guerre, s’abandonnant dans un « blues balkanique » défaitiste mais pour qui la Serbie offre « le pire, le meilleur, et entre les deux, plein de petits miracles »...
