Anatoli N°1

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Nouvelle série des Cahiers d’études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien (CEMOTI)

Sous la direction de Georges Prévélakis et Ali Kazancigil

Anatoli est une publication annuelle consacrée à l’étude pluridisciplinaire du vaste espace qui s’étend de l’Adriatique à la Caspienne. Elle s’intéresse aux cultures – grecque, latine, slave, turque, persane, géorgienne, arménienne, juive, etc. – qui l’ont habité et façonné. Les territoires de cet espace, aujourd’hui fragmenté, furent jadis unifiés, au moins partiellement, par des pouvoirs impériaux, dont le dernier fut l’Empire ottoman. Ils en gardent bien des traits communs, souvent sous forme latente. L’importance de cet espace pour l’Union européenne est une évidence.

Le thème de ce numéro inaugural d’Anatoli concerne les dynamiques d’intégration et de fragmentation qui travaillent les Balkans et l’Anatolie depuis un siècle, les secondes l’ayant emporté le plus souvent sur les premières. Dans la période qui a suivi les guerres de l’ex-Yougoslavie, les perspectives ouvertes par l’Union européenne ont créé l’espoir de l’avènement d’une région balkanique pacifiée et unifiée. Mais l’évanouissement de l’espoir d’une intégration régionale impulsée de l’extérieur ainsi que les risques d’instabilité économique
et géopolitique, encouragent l’émergence d’une autre idée qui n’est pas inédite, puisqu’elle avait inspiré le Pacte de l’Entente balkanique de 1934, réunissant la Grèce, la Roumanie, la Turquie et la Yougoslavie : un mouvement d’intégration endogène, qui se développerait en complémentarité avec l’intégration européenne. Les articles de cette livraison d’Anatoli explorent les dimensions et les conditions d’un tel mouvement, à travers les enseignements de l’histoire et de la géographie, les relations entre l’intégration régionale et l’intégration européenne, le rôle des réseaux et celui des ressources mémorielles et identitaires.

Dans la presse :
« Pour une nouvelle entente balkanique », titre en clin-d’oeil la nouvelle revue Anatoli, dont il faut saluer la naissance. A vrai dire, il s’agit autant d’une naissance que d’une renaissance. Anatoli, dont la direction est assurée par le géographe et géopolitiste Georges Prévélakis et par le politologue et journaliste Ali Kazancigil, se présente en effet comme une continuation (et même une nouvelle série) des Cahiers d’études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien (CEMOTI) fondés et animés pendant vingt-trois ans par le regretté Semih Vaner (décédé en 2008).

Dans un hommage introductif à S. Vaner, le comité de rédaction souligne que son principal apport scientifique fut d’instituer un nouveau champ de recherche dans la science politique française : les études turco-iraniennes. "Bien avant la dissolution de l’URSS en 1991, il avait compris l’importance d’étudier de manière cohérente et systématique la région de la mer Noire, le Caucase et l’Asie centrale." Anatoli est une publication annuelle. Comme son sous-titre l’indique, son champ se limite à l’espace (déjà considérable) qui s’étend de l’Adriatique à la Caspienne. Le dossier de ce premier numéro comporte une vingtaine d’articles (le rapprochement gréco-turc, la criminalité dans l’ex-Yougoslavie, l’héritage ottoman, etc.) dont les auteurs sont soit des chercheurs confirmés soit de plus jeunes ayant investi des sujets parfois novateurs. Sortie le 16 septembre. (Serge Cordelier in Alternatives Internationales, N°48, septembre 2010)